Vol long-courrier avec escales: l’essentiel pour s’y prendre comme un bleu

vol long courrier

On ne s’improvise pas baroudeur ou backpackeur de l’extrême comme ça. Se mettre dans de bonnes conditions pour un voyage au long cours dans les airs, c’est avant tout savoir minimiser ses chances de réussite, pour parfaitement louper son déplacement. Si jamais vous avez l’opportunité de commettre un impair, forcez le destin, commettez-en deux, et davantage encore. Faites preuve d’abnégation dans la loose et surtout ne vous découragez pas, si tout se déroule trop bien, la providence peut encore retarder ou annuler votre vol. Le top.

Allez viens, on plante le décor.

Il faut un peu d’expérience pour foirer complètement son vol long-courrier avec escales. Nous, on s’est fait les dents sur un Lyon – Bangkok qui n’est pas piqué des hannetons.

  • Le contexte.

On a tout fait: de la marche, du car, de la marche encore, du train, de l’avion avec 12 ou 15 kilos sur le dos. Mais ça, c’était sans compter un détail: tu pars à l’aube il fait 5°, t’arrives il fait 29° avec un taux d’humidité de 75%, t’es bien. Il faut donc un contexte favorable, aller du froid vers le chaud c’est pas mal, et ne pas être habillé en conséquence, c’est important pour la suite.

  • Le détail du voyage.

Il est essentiel de tout cumuler, et surtout que ça s’étale sur la longueur. France – Suisse – Jordanie – Thaïlande.

On marche pour un départ de Lyon à 6h10 en car.

Arrivée à Genève, on marche encore pour prendre un train qui nous mène à l’aéroport, décollage de l’avion 11h55.

Zurich, 12h45, escale technique, personne ne sort de l’avion.

13h30 décollage vers Amman, arrivée prévue 18h40.

Là, l’escale est de 6h45.

1h25 (j+1) go to Bangkok où on atterrit à 14h25 heure locale.

Durée totale du trajet Lyon – Bangkok: 26h15. La base pour élaborer un guide aux p’tits oignons, ou au moins vous donner des pistes.

Partir la fleur au fusil.

  • Avant le départ.

Surtout, dites-vous que tout va bien se passer et ne prévoyez rien. Trop facile. Pour ça, il suffit d’ores et déjà de se projeter sur le lieu de votre destination finale en imaginant qu’en un claquement de doigts vous êtes sur la plage, ou armé de votre appareil photo prêt à dégainer vers les monuments ou scènes de vie cadrés comme un pro, avec une composition parfaite. Oui, parce que la réalité c’est presque ça, et c’est déjà pas si mal.

Surtout, soyez naïf.

  • Pendant les escales et les transferts.

Il est primordial d’oublier de blinder son téléphone de musique qu’on aime, mais aussi de laisser tous ses petits jeux qui détendent de côté (backgammon et dames de poche, jeu de cartes et tutti quanti), bien au chaud chez vous. C’est vrai, avec 7h d’escale autant s’ennuyer et relire 25 fois le même bouquin. D’ailleurs conseil d’ami, n’emportez aucun bouquin.

  • À l’arrivée.

Vous êtes désormais à des milliers de kilomètres de chez vous, vous ne comprenez pas la langue ni l’écriture, mais surtout le plus important, vous avez pris soin de ne pas trop (voire pas du tout) vous renseigner sur votre pays de destination parce que vous voulez avoir la chance d’être étonné, de tout découvrir avec le regard d’un enfant. C’est parfait, comme ça vous débarquez à Bangkok le dimanche 31 décembre sans savoir que si le 1er janvier est férié, le 2 l’est aussi. Rien d’ouvert ou quasi, pas de transports non plus… L’aventure c’est l’aventure, et c’est un peu la merde aussi. C’est ce qu’on veut.

Une préparation professionnelle.

On l’a vu, partir dans le froid, crapahuter, tout ça donne chaud sous son grand manteau. Et qui dit chaud dit transpirer. Qui dit transpiration dit odeur corporelle et ainsi de suite. Le bon plan dans ce cas-là, c’est de ne pas avoir dans son bagage cabine de quoi se changer lors de la longue escale (un tee-shirt propre notamment, mais pas que). Et surtout, de ne rien avoir pour masquer vos odeurs corporelles ou simplement vous laver puisque vous êtes généreux, c’est plus sympa d’en faire profiter tout le monde. Hein, dans l’avion complet, on la joue pas solo on reste collectif.

De toute façon, pour rester pro jusqu’au bout et si jamais vous êtes pris de remords (on ne voit pas pourquoi), reste encore la pharmacie de l’aéroport où c’est toujours un réel plaisir de payer des lingettes et un déo 15€. Produits que vous aurez en double, forcément, puisqu’ils dorment sagement dans vos bagages en soute. L’hygiène étant quelque chose sur laquelle on ne lésine pas, paumer sa brosse à dents et oublier son dentifrice… faut-il vraiment en parler? La base quoi.

De la lucidité à revendre, mais alors gratuitement.

  • Ne pas dormir.

Arriver frais après plus de 25h de transport, mais pour quoi faire? Privilégiez plutôt la fatigue, elle mettra un peu de piment et de challenge à votre voyage. Que tout se déroule à merveille sans que vous ne pétiez une durite, c’est prendre des risques et faire les choses avec panache. Et un peu la tête dans l’cul aussi.

  • Débrancher le « mode avion » de son téléphone dans les aéroports.

Une astuce vieille comme le monde pour quelques surprises sur votre compte en banque lors de votre retour. Car oui, une surprise c’est tellement agréable. C’est simple, puisque le wifi n’est pas toujours très bon dans les aéroports et qu’il a tendance à sauter, enlever le « mode avion » de votre téléphone c’est se donner l’assurance de basculer sur votre 4G pour avoir une facture de 41€ à l’ouverture automatique d’une seule photo envoyée de New-York. L’aéroport d’Amman est parfait pour ça, un wifi chaotique, mais une 4G vraiment très bonne.

  • Prévoir un pécule en devise étrangère léger, mais alors très léger.

Non en fait, ne prévoyez aucun pécule du tout. D’abord parce que de cette façon vous ne réaliserez aucune économie. On fait marcher le commerce et on engraisse les banques, crise financière toi même tu sais. Le rêve c’est d’arriver à poil, avec uniquement sa carte bleue et masse d’euros, mais sans aucun change effectué au préalable (des bahts, et des dinars pour l’escale en ce qui me concerne). Ce faisant, vous allez payer plein pot à l’aéroport où les taux de change sont les plus désavantageux pour vous, et si vous réglez par CB vos petites dépenses c’est une commission qui part à chaque fois (mais n’utilisez pas de néo-banque comme la N26 puisque vous risqueriez de ne pas avoir de frais et ça, c’est tricher). Pas le choix, il va bien falloir prendre les transports qui vous mèneront vers votre hôtel, votre chambre d’hôte ou que sais-je encore.

Idéalement, si vous avez du cash en euros, ne changez pas suffisamment d’argent en vous disant que dans tous les cas, il y aura un bureau de change avec de meilleurs taux en ville. Si c’est tout à fait vrai, rappelez-vous que vous êtes parti la fleur au fusil. Hé oui, tout s’imbrique, puisque devant vous se profilent 2 jours fériés dont vous ignorez l’existence, et qui feront que les bureaux de change en ville seront fermés, ou alors avec des horaires d’ouverture pas toujours lisibles.

Bien joué, vous êtes désormais dans la bonne direction, celle qui vous mène à un ATM où vous serez ponctionné comme la victime du monstre des Carpates (un fixe + un pourcentage de la somme retirée), alors que dans votre besace une liasse d’euros se fend la poire. À tort, tout était prémédité.

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2 Commentaires

  1. superchef

    25 janvier 2018 at 12 h 26 min

    Beaucoup d’humour et d’excellents mauvais conseils!
    Essayez de faire pire la prochaine fois, qu’on se marre…

    Répondre

  2. Steph

    17 février 2018 at 18 h 38 min

    Un billet qui ne manque pas d’humour pour un voyage qui se transforme en aventure, excellent!

    Répondre

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