Le palais aux 100 000 lumières de Mysore.

Palais de Mysore illuminé

Nous quittons à regret les pistes forestières de la réserve naturelle de Nilgiri et l’état de Tamil Nadu. Entrons maintenant dans celui du Karnataka où nous attend Mysore. Nous rejoignons la route nationale au trafic très dense pour gagner cette mégapole de plus d’un million d’habitants. Nous voilà noyés au milieu des véhicules en tous genres qui circulent dans tous les sens. C’est pire que ce que l’on imagine et nous sommes loin de la tranquillité des backwaters. Ça déboîte de partout et l’on se retrouve parfois poussés à l’extrême bord du bitume. Il nous faut éviter le camion qui double le bus qui double la voiture qui double… Il n’y a presque plus de place pour nous. On vous le dit, il faut avoir les nerfs solides et de bons réflexes. Après une telle expérience, tous les pilotes ont maintenant leur permis indien en poche.

Une mésaventure avant d’arriver.

Une histoire à dormir debout.

Avant d’arriver dans la ville, trois duos se font arrêter par la police. Un coup de sifflet et on nous montre fermement qu’il faut se garer sur le côté de la route. Nous sommes donc consignés et attendons que l’on nous explique le motif de cet arrêt. Le policier arrive et dit à notre guide que « les motos sont beaucoup trop bruyantes » et que « c’est interdit« . Consciencieux, il tourne autour des pots d’échappement objets supposés du délit. Il hoche la tête d’un air entendu, le sifflet entre les dents et l’œil noir. Aïe, il est visiblement pas commode. Personne ne bouge une oreille et le guide parlemente en essayant de comprendre quelque chose, là où visiblement, il n’y a justement rien à comprendre. Vous suivez ? C’est vrai quoi, nos Bullet ne font pas de bruit. En tout cas, pas plus que les autres motos ou véhicules qui circulent et pétaradent autour de nous. Il n’aurait pas envie d’un bakchich celui-là ? Ça sent le coup fourré !

Sur ce arrive un petit jeunot. Il semble être le patron au vu du couvre-chef qui trône sur son crâne et des épaulettes qui ornent sa chemisette. Il envoie paître manu militari son trop zélé collègue en lui disant « Tu ne vois pas que ce sont des étrangers, tu les laisses partir « . Sur ce, il nous fait un grand sourire et nous invite à reprendre la route sans plus de cérémonie. Mais oui, c’est ça aussi l’Inde, c’est plein de situations inattendues et pittoresques.

Mysore et son palais.

Nous voilà rendus. Tout le monde est là après avoir respiré les gaz d’échappement des bus, évité par miracle l’accident et les vaches en goguette au milieu de la route, même en ville. Les motos vont sagement rester sur le parking de l’hôtel. Nous privilégions le tuk tuk pour circuler dans les rues et aller découvrir le grand marché et le palais du maharaja.

Les extérieurs.

Palace du maharaja de Mysore

Palais de Mysore

Nous faisons la visite intérieure de ce palais dans l’après-midi après avoir cherché en vain, Roland l’Automatique. Oui, celui qui a une moto automatique et surnommé ainsi pour s’y retrouver avec notre deuxième Roland. Bon, il n’est pas au point de rendez-vous donné. Tant pis, on verra plus tard. Nous nous promenons à l’intérieur de l’enceinte pour apprécier l’architecture extérieure, les temples, les coupoles et les jardins avant d’entrer pour la visite proprement dite du palais. Alors que nous réserve la suite ? Pour le savoir, nous quittons, comme il se doit nos chaussures pour suivre une succession de couloirs et de salles d’apparat aux murs couverts de peintures.

Des décors somptueux.

Palais de Mysore

Palais de Mysore avec son plafond décoré et ses piliers peints

C’est un palais des mille et une nuits où chaque salle offre une myriade de couleurs toutes plus chatoyantes les unes que les autres. C’est un déferlement de luxe à l’orientale, du sol aux plafonds avec des colonnes, des miroirs, des dorures, des lustres et des vitraux. Le tout exécuté avec un raffinement et une finesse extraordinaires. Nous découvrons avec délice l’expression la plus pure de la folie des grandeurs des maharajas avec son clinquant et son élégance, et ce n’est pas peu dire.

Toujours plus.

Palais de Mysore

Palais de Mysore

Nous prenons le temps d’admirer toutes ces splendeurs. Quand nous pensons avoir vu le plus beau, la pièce suivante est encore un ton au-dessus. C’est un ravissement permanent que nous savourons à chaque moment de cette visite qui nous enchante au-delà des mots. A la sortie du palais, nous tombons nez à nez avec notre papy Roland fugueur, en charmante compagnie. Pas du tout stressé de nous avoir un peu plantés. Il s’est débrouillé sans nous en se joignant incognito à un autre groupe et fait la visite sans être perturbé le moins du monde. Cette fois, nous sommes au complet et continuons à nous balader dans la ville et ses rues très animées.

Et comme nous sommes dimanche, nous revenons le soir impatients d’assister au spectacle éblouissant de ce palais complètement illuminé.

Et la nuit ?

Un spectacle féérique.

Palais de Mysore

Palais de Mysore

Mais quand à 19 heures tapantes les 100 000 ampoules s’allument toutes en même temps, c’est d’une féerie à couper le souffle. Les visiteurs époustouflés poussent tous un « Oh » d’émerveillement. C’est un spectacle grandiose que nous partageons avec tous les Indiens assis sur les pelouses ou massés devant les barrières de sécurité. Presque toute une heure durant la magie des lumières nous émerveille, et ce n’est pas une fois par an, comme à Lyon. En prime, un orchestre joue de la musique traditionnelle pour le plus grand plaisir des spectateurs. Cela ajoute encore de la poésie à ce moment magique. On se tourne dans tous les sens pour admirer les édifices sublimés, parés de leur manteau lumineux. Nous sommes littéralement sous le charme. Nous le concédons, si au départ il y avait 100 000 ampoules, il n’en reste plus aujourd’hui qu’environ 98 000 qui s’allument chaque dimanche et jours fériés. A vous de les compter.

Palais de Mysore

A l’heure dite, comme d’un coup de baguette magique, tout s’éteint d’un seul coup et la nuit reprend ses droits. Si nous avons vu de beaux palais au cours de notre séjour dans le Rajasthan, celui-ci les surpasse tous haut la main. C’est sans conteste le plus beau de l’Inde. Si vous passez dans le coin, arrangez-vous pour y être un dimanche pour profiter de ce spectacle grandiose.

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2 Commentaires

  1. Laurent

    20 octobre 2019 at 16 h 24 min

    Circuler à moto en ville en Inde, ça ne doit pas être de tout repos pour les nerfs tout de même ! J’avoue que j’ai un peu du mal à imaginer en fait.
    Des motos sont beaucoup trop bruyantes en Inde ? Là c’est l’hôpital qui se moque de la charité ! C’est même un coup à partir en fou rire.
    Le palais de Mysore, j’avais mis la barre tellement haute avec les monts et merveilles que l’on m’avait dits à son sujet, que très bêtement, sur le moment, j’ai été un peu déçu durant la visite. On est bête parfois 😉 Mais une fois la nuit tombée, là oui, c’est vraiment dingue.

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    • Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!

      20 octobre 2019 at 19 h 20 min

      La moto dans les villes en Inde c’est de la folie. D’ailleurs, le pilote fait comme les Indiens (c’est à dire, un peu n’importe quoi) et la passagère ferme les yeux….. Faut dire que sur le coup, nous n’avons pas rigolé devant le policier, mais tous les prétextes sont bons pour arrondir son salaire. Quant au palais de Mysore, il nous a subjugué autant par son intérieur que par ses illuminations vraiment féériques.

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