Si la Sagrada Familia reste une oeuvre majeure, Gaudi laisse son empreinte dans de nombreux autres monuments de Barcelone et alentours. Ces œuvres singulières ne laissent personne insensible ou indifférent, bien au contraire. Le Maître aurait eu recours à des champignons hallucinogènes pour stimuler sa créativité et se procurer des visions colorées de la vie. On ne s’en plaint pas et sommes prêts à le croire tant les cheminées et les toits des pavillons que nous voyons à l’entrée du parc Güell évoquent la forme de ce végétal.
Le parc Güell.
Les mosaïques colorées.
Nous sommes plongés dans un décor de contes et légendes où les mosaïques colorées tiennent une grande place. Mais ce n’est pas une visite tranquille, il faut presque jouer des coudes pour gravir l’escalier monumental qui monte jusqu’à la salle des colonnes, tant les touristes sont nombreux. Comble de malchance, un des murs est en rénovation ; les échafaudages et les filets de protection gâchent la vue. Nous ne voyons pas grand-chose non plus de la salle hypostyle où l’immense forêt de colonnes créée une atmosphère étrange accentuée par le vide entre elles. L’accès en est presque entièrement condamné pour cause de travaux de la place qu’elle supporte. Seuls quelques médaillons de mosaïque colorés en forme de soleil apportent un peu de chaleur à l’ensemble. Pourtant, toutes ces colonnes ont fière allure et nous regrettons de ne pouvoir en avoir une vue plus attrayante.
Les formes bizarroïdes.
La scoumoune nous poursuit lorsque nous arrivons sur l’esplanade, elle aussi en cours de rénovation et de consolidation. Il faut presque bousculer les visiteurs pour prendre un cliché du panorama que l’on a sur la ville, à condition de pouvoir approcher et çà pousse dans le dos. Heureusement, le banc ondulant entièrement décoré d’éclats de céramique, vaisselle ou carrelages cassés offrant des combinaisons incroyables reste encore accessible pour s’écarter sensiblement de la foule. Si certains pensent à un serpent mythique, nous y voyons les vagues chères à Gaudi. Chacun est libre de son interprétation et c’est au choix. Allez, on ne s’attarde pas et l’on s’arrache vite fait. Nous sommes carrément déçus par cette visite : trop de monde et de travaux ne permettent pas de profiter pleinement de ce parc comme il le mériterait, cela ternit le plaisir que nous avions à le revoir.
Cette fois, nous sommes sûrs de ne pas nous rater en prenant le chemin de La Sagrada Familia. Gaudi n’a malheureusement pas finalisé son chef d’œuvre et celui-ci devrait être terminé en 2026 pour le centenaire de sa mort.
La Sagrada Familia et son architecture unique.
C’est un coup de cœur pour cette construction unique tant elle ne ressemble à aucune autre et c’est juste pour vous mettre en appétit. Elle nous séduit par son architecture originale, ses vitraux magnifiques et sa hauteur démesurée. C’est un ouvrage prodigieux que nous avons eu l’occasion de voir à différentes étapes de sa construction. Ici, la lumière est souveraine et la couleur est sublimée par les vitraux, le tout transcendé dans un ensemble harmonieux et solennel.
La Casa Battlo construite pour attirer les regards n’est pas en reste. Le génie de Gaudi nous prend dès que nous sommes devant, à la contempler sur le trottoir.
La Casa Battlo.
Une façade sublime.
C’est gagné ! Nul doute qu’on ne peut passer à côté de cette façade sans avoir le regard aimanté sur ses balcons en forme de masques, ses céramiques multicolores aux jeux de lumière fantastiques et ses formes architecturales révolutionnaires. C’est à la fois originale et très classe. On adore.
Un intérieur spécial.
Tout y est et nous entrons dans l’imaginaire de cet artiste hors du commun qui nous ravit et nous perturbe tout à la fois. Le grand salon dégage un extraordinaire sentiment d’espace cocooning où la lumière pénètre par des baies vitrées surmontées de ronds de verre coloré du plus bel effet apportant une touche supplémentaire de douceur. Le plafond s’enroule autour d’un grand lustre en forme de soleil et lui donne encore plus de caractère. On se surprend à rêver et l’on s’imagine très bien vivre dans cette maison incroyable. Revenons les pieds sur terre et arrêtons de rêver. Que nous réserve la suite de la visite ?
La lumière est reine.
En montant, nous découvrons les puits de lumière intérieurs où les murs sont recouverts de carrelage bleu aux multiples tonalités apportant de la légèreté à cette architecture futuriste. Trop fort ce Gaudi, il a vraiment pensé à tout. Tous les étages de la maison dégagent le même sentiment d’audace dans la création et une harmonie pleine de joie. Ce sont des espaces où les formes courbes et ondulées, les structures se conjuguent dans une totale liberté artistique fabuleuse, très séduisante.
Jusque sur le toit.
Oh là là ! Les champignons ont encore frappé et la terrasse n’échappe pas à l’originalité de la demeure avec ses cheminées extravagantes. A tel point que les tuiles du toit du dragon ressemblent à des écailles. C’est complètement inattendu, mais c’est bien là ce qui en fait tout son charme. La Casa Battlo est un vrai chef d’œuvre esthétique, un lieu magique qui nous fait voyager dans un univers exceptionnel en plein cœur de la ville .
Cette courte immersion dans l’imaginaire de Gaudi nous plonge dans un monde fantastique, loin des normes architecturales que nous connaissons. Il y a encore d’autres œuvres à visiter et c’est l’un de nos futurs objectifs lorsque nous serons à nouveau de passage à Barcelone, la belle Catalane.