Puisque bien manger est aussi une façon de faire de son voyage une réussite, laissez-moi vous présenter une petite anthologie de lieux choisis, qui ont donné l’occasion à mes papilles et mon palais de prendre du bon temps pendant mon séjour à Vienne.
Le Würstelstand viennois, ce célèbre kiosque à saucisses.
On pourrait faire tout un guide, uniquement sur ces würstelstands, où Frankfurter, Klobassi, Käsekrainer, Bratwürst, Burenwurst sont servies à la moutarde douce ou forte, avec ce que l’on veut bien y mettre en condiment d’ailleurs, comme le raifort. Jugez pas, goûtez.
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Bitzinger Würstelstand Albertina.
Sans conteste le kiosque à saucisses numéro 1 de toute la ville parce qu’en plus d’être excellent et d’être ouvert quasi non-stop (de 8h à 4h), il peut s’enorgueillir d’être le mieux placé. Si vous visitez Vienne, il n’y a absolument aucune chance que vous ne passiez pas à côté. Je suis tombé en amour pour les käsekrainers aux pieds de l’Albertina, ça valait largement l’attente et un menu toujours pas traduit (si, pommes frittes, ça j’ai compris) et donc, difficilement lisible pour un germanophone comme moi. Un choix de bières étonnant pour ce type d’endroit et chose surprenante, il y a du vin, du spiritueux, et même du champagne. Allez, soirée!
Albertinaplatz 1, 1010 Wien.
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Würstelstand am Hohen Markt.
L’un des plus prisés, mais également l’un des meilleurs würstelstand de la ville. Belle variété de saucisses qu’on peut apprécier jusqu’à très tard (4h du mat quand même!) ce qui, selon les circonstances, est de nature à vous sauver la vie. Voilà ce qu’en dit aussi le site de tourisme de Vienne: « De jour, c’est l’endroit idéal pour prendre un casse-croûte entre deux courses ou pendant une visite de la ville. Mais ce qui en fait un lieu de culte, c’est tout autant le fait qu’il est ouvert jusqu’au petit matin que la diversité de sa clientèle de noctambules affamés. Il n’est en effet pas rare d’y voir banquiers et punks s’y côtoyer au comptoir. » Une description dont s’est largement inspiré Le Petit Futé dans son édition City Trip 2019/2020, puisque nous gageons, ici, qu’ils n’y ont probablement jamais foutu les pieds! Ça balance.
Hoher Markt 1, 1010 Wien.
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Bitzingers Würstelstand.
Celui du Prater, connu sous la dénomination de celui de la grande roue, mais pour nous, c’est celui du parc d’attractions. Il faut savoir choisir son moment pour y déguster une würst à sa juste valeur. Un jour d’affluence et de grand beau temps vous garantit une saucisse au poil, c’est une métaphore, tandis qu’un début d’après-midi pluvieux et froid depuis la matinée donne l’assurance d’un mets autrement moins délicat. On parle quand même de hot-dog et bouffe sur le pouce, va pas falloir faire vos raclettes. Nettement plus excentré, tout est question d’affluence ici.
Gabor-Steiner-Weg S, 1020 Wien (avant l’entrée du parc d’attraction, non loin de la grande roue).
Se mettre à table.
Parce que la cuisine de Vienne regorge de spécialités, on se dit qu’au lieu de se faire un p’tit frichti, cette fois, on va se mettre à table. Alors on vous dit tout.
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Restaurant Führich.
Premier restaurant viennois dans lequel j’ai pu mettre les pieds, et première bonne surprise. Déjà sa situation lui confère un certain avantage, proche de l’office de tourisme et de l’Albertina, il y a de grandes chances que l’on tombe dessus pourvu qu’on s’y prenne un peu à l’arrache. C’est une marque de fabrique. Ambiance chaleureuse quoiqu’aux premiers abords un peu guindée, il n’en fut finalement rien. Les prix sont dans la fourchette viennoise et l’assiette au style travaillé. Un délicieux schweinbraten (porc braisé), accompagné des meilleures knödel (boulette de pain) qu’on a pu goûter de toute la ville, ont su nous mettre en appétit pour un city trip de tous les diables.
Führichgasse 6, 1010 Wien (à côté de l’Albertina).
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Reinthaler Gasthaus.
Entrés dans cette grande salle bruyante en sous-sol un peu transis par le froid de l’impériale, nous avons retrouvé là l’ambiance d’une brasserie aux plats traditionnels et rustiques. On dit brasserie, mais nous aurions pu dire cantine, et ça n’a rien de péjoratif. C’était chaleureux, et c’était bon. Un tafelspitz qui nous a mis du baume au cœur pour affronter, on le savait puisque nous l’avions fui, la neige du dehors qui nous glaçait les sangs. Nous n’avions ni bonnet, ni gants.
Gluckgasse 5, 1010 Wien (à côté du Theatermuseum).
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Kaffee Alt Wien.
Ce café, dirigé un temps par Léopold Hawelka, détonne. On peut d’ailleurs lire qu' »en raison des heures d’ouverture, mais aussi de l’apparition de nombreuses affiches sur les murs et un éclairage tamisé, les frontières entre le café traditionnel et le bistrot sont maintenant floues. » Pour nous, il ne fait aucun doute qu’il ne lui reste de café que son nom, et après quoi? C’est pour réchauffer les petons gelés de ma douce que j’y suis allé la première fois, la tempête de neige faisait rage, penses-tu, au mois d’avril. Après une pinte et un schnitzel (escalope de veau panée), j’y suis retourné une seconde fois. Je voulais être sûr que ce schnitzel était bien le meilleur de Vienne, notamment grâce à cette divine salade de pommes de terre. Aucun doute là-dessus. Puis, comme le goulash est une spécialité de la maison, j’ai commandé un second plat. Juste par gourmandise.
(quartier de l’ancienne université, pas loin de Stephansdom).
Douceurs et viennoiseries.
Palatschinken, apfelstrudel et strudel tout court, mandarintorte, nusskaffee torte, Cleopatra torte, buchteln et j’en passe, sans compter les viennoiseries. Il arrive souvent qu’on ne sache plus où donner de la tête dans une orgie de saveurs sucrées.
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Bäckerei Arthur Grimm.
L’une des plus anciennes boulangeries traditionnelles de Vienne si je ne m’abuse, voire la plus ancienne, et donc un savoir-faire qu’on peut difficilement contester. Quelques tables peuvent vous permettre de vous assoir pour déguster une part de gâteau au nom imprononçable que vous aurez piffé. Et vous savez quoi? Il sera très bon.
Stephansdom, Kurrentgasse 10, 1010 Wien.
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Sacher.
Parce que la Sachertorte selon la recette originelle de 1832, et puis voilà. Tout le reste n’est que palabres, alors palabrons, mais de manière efficace. Grosse réputation (d’où son prix, peut-être) pour ce dessert qui ravira essentiellement les amoureux du chocolat bien épais et pas si prononcé que ça c’est dommage, avec un soupçon d’abricot, ça fait partie de la recette, mais un soupçon seulement. J’ai aimé, ma pâtissière moins, mais comme je suis l’auteur du post…
(l’opéra, l’Albertina, tout ceci est très proche du café, et donc de l’hôtel).
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Parémi boulangerie pâtisserie.
Une boulangerie pâtisserie française pour se gaver de viennoiseries françaises… à Vienne!!? Et ouais, tu vas faire quoi? De prime abord on n’est pas enclin à pousser les portes de ce qu’on connaît déjà très bien chez nous, d’autant que la boulangerie de mon quartier est probablement la meilleure de Lyon (big up à toi, la Garibaldine). Faut croire que c’était le destin, un p’tit creux, une p’tite douceur familière et réconfortante et nous voilà avec un pain au chocolat qui nous a fait jurer de plaisir. Comme ça, sans pression.
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Un café viennois.
Vous pourrez accompagner votre einspänner d’une délicieuse pâtisserie, puisqu’il y en a dans tous les cafés. Cette rubrique est un peu le prolongement de la précédente et l’occasion pour nous d’y inscrire des lieux qu’on a aimé.
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Café Hawelka.
Pas de carte, tout est inscrit sur un vieux tableau à la craie, des serveurs à l’ancienne, presque désagréables et franchement gonflés de voir autant de touristes qui ne sont pas foutus de faire l’effort de baragouiner deux ou trois mots dans leur langue, pas de dessert ou si peu, pas de place très souvent, l’existence d’un Buchteln plus proche de la rumeur que de la réalité… oui, mais pourtant. L’atmosphère unique, le cadre si chargé, elle se fait là, la différence. J’ai passé du temps sur cette vieille banquette de velours près de la fenêtre à regarder le temps du dehors, et celui du dedans. Et j’étais bien.
Dorotheergasse 6, 1010 Wien.
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Café Diglas in der Wollzeile.
Café traditionnel viennois à la devanture rose et aux banquettes d’un rouge à toute épreuve, on aime tout particulièrement sa sélection de pâtisseries qui en fera saliver plus d’un. Dans un guide, on nous relatait un fait amusant: les portes transparentes des toilettes qui s’obscurcissent quand on y entre. Bon, faut croire qu’on a pissé au vu de tous, mais qu’importe, personne ne nous a vus, trop absorbé certainement par des abat-jours qui peuvent constituer une attraction à eux seuls.
Wollzeile 10, 1010 Wien.
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Café Central.
Le cadre est exceptionnel, on ne va pas se mentir, puisqu’il est au cœur du sublime palais Ferstel, dans un décor néo-renaissance. Et si c’est un café de légende à Vienne, c’est aussi parce qu’il fut un haut lieu des intellectuels de l’avant-garde en son temps, et qu’il vit s’y assoir d’illustres habitués. Allez, citons Musil, Adler, Freud, Trotski ou Zweig, mais ils ne furent pas les seuls. Il y a du monde au Café Central, mais le jour où j’y suis allé prendre un petit déjeuner, il était incroyablement vide. Je me suis senti privilégié, avec ma palatschinken…
Herrengasse 14, 1010 Wien.
Crédits photo: (1) Original Sacher; (2) clemenzoh; (3) granfandreascom; (4) iStock; (5) RitaE; (6) Johnny Saunderson.
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Baïkal
28 juillet 2019 at 5 h 37 min
Tout ceci met l’eau à la bouche 🙂
Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!
30 juillet 2019 at 22 h 04 min
Rien de plus simple : se laisser tenter !
roland
9 octobre 2019 at 23 h 14 min
ça donne envie
JP
10 octobre 2019 at 14 h 19 min
Y’a plus qu’à se laisser tenter! 😉