Direction le domaine Savoie Grand Revard à La Féclaz pour affronter une nouvelle expérience dans le milieu naturel du massif des Bauges. Si ce site est réputé pour son immense domaine de ski de fond, on peut profiter autrement de la neige et des panoramas uniques qui nous sont offerts. Cette fois, nous abandonnons les planches pour une autre activité beaucoup plus sportive qu’il n’y parait au premier abord. Conduire un attelage de chiens de traineaux, ce n’est pas aussi facile que cela en a l’air et ce n’est pas de tout repos non plus. Au départ, les chiens sont chauds bouillants pour aller se défouler et nous, on en mène pas large pour les guider sur les pistes en pleine forêt.
Quelques conseils avant le départ.
Les chiens.
Sandra nous guide pour cette virée et nous attribue les toutous en fonction de notre poids. Hé, on ne triche pas ! Sylvie se voit donc octroyer trois chiens sacs à main (selon l’expression de notre guide), c’est-à-dire de corpulence moyenne et pour Bernard 5 chiens plus costauds. Nous les attachons devant le traîneau en essayant de ne pas emmêler les sangles. Ces chiens sont de vraies pâtes de guimauve, ils se mettent sur le dos pour les papouilles et léchouillent à tout va. Ce sont de grosses peluches très attachantes qui ont du chien. (Ok, elle était facile à faire celle-là).
Le traîneau.
Là vous êtes aux manettes, c’est vous qui conduisez l’attelage et quelques conseils avant de partir, ce n’est pas superflu. Le traîneau est on ne peut plus simple d’utilisation : deux patins sur lesquels reposent les pieds, un à droite et l’autre à gauche et au milieu, il y a une espèce de tapis. C’est en quelque sorte le frein à pieds sur lequel on plante les deux pieds dessus, lorsque nous voulons ralentir les chiens. Il ne faut pas en abuser sous peine de voir les canidés rapidement carpette à tirer en même temps que l’on freine. A part ça, on ne se double pas, on se laisse aller et vogue la galère ! Y’a plus qu’à !
Les participants.
Nous partons à quatre attelages : deux dames et deux messieurs. Sylvie est en seconde position, derrière Sandra qui mène la danse et Bernard est avant-dernier. En fait, nous sommes placés en fonction de nos poids respectifs, du plus léger au plus lourd. Dès que les chiens sont attachés, ils donnent de la voix et c’est un concert canin à s’en écorcher les oreilles. Ces boules de poils sympathiques ont envie de se défouler, et sont tellement contents de partir qu’ils trépignent sur place. La musher calme d’une voix ferme les ardeurs de nos compagnons à quatre pattes. Elle sait se faire obéir et les toutous ne protestent pas sous ses ordres. Tout le monde file droit, même nous.
C’est parti pour un tour.
Les chiens partent comme des boulets de canon, à fond les manettes. Ils connaissent parfaitement le tracé et s’emballent d’une façon déconcertant sur la piste de 8 km qui leur est dévolue.
On rase les sapins.
Passé le moment de surprise, on cramponne l’avant du traineau en voyant arriver, vitesse grand V, les premiers sapins. C’était moins une. Nous sommes en forêt et des arbres, il y en a tant et plus dans ce Petit Canada Savoyard, comme on l’appelle ici. Ils sont beaucoup trop près au goût de Sylvie, et c’est à croire que les quadrupèdes font exprès de passer au plus près. Un coup de pétoche et elle lâche le traineau, s’envole et se retrouve au sol beaucoup plus vite qu’elle ne l’a voulu. Les chiens continuent leur course, sans personne pour les retenir. Bien dressés, ils ne vont pas très loin et s’arrêtent en attendant patiemment, mais avec un petit air narquois (ils semblent vraiment se moquer) que Sylvie les récupère. A qui le prochain tour ?
Et les autres ?
C’est le tarif pour tout le monde. Au moins une chute ou vol plané selon la vitesse, voire deux (si vraiment on n’est pas doué du tout). C’est l’occasion de sourire et même de se moquer, surtout lorsque ce sont les autres qui se mangent la neige. C’est franchement trop drôle tant que l’on n’embrasse pas un sapin. A vrai dire, il n’y a pas de risque particulier et personne ne se blesse, malgré de mémorables gamelles. On s’en est d’ailleurs tous pris une.
Une balade sportive.
Nous faisons une grande boucle dans la forêt en passant par des combes. Les paysages enneigés sont sublimes et les chiens donnent toujours de la voix comme une ode à la nature. Dans les descentes, pas de soucis, mais dans les montées, on ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. Nous nous mettons nous aussi au boulot en descendant pour pousser le traîneau. Et là, les Loulous, c’est sportif. On enfonce dans la neige presque jusqu’aux genoux et il n’y a pas que les chiens qui tirent la langue. Là, on est tous dans la même galère et n’avons qu’une hâte, voir le bout de la grimpette. On sent la puissance de nos compagnons et leur endurance. Sincèrement, ils ne rechignent pas et font gaillardement leur travail.
La pause.
A mi chemin, on fait une pause les fesses dans la neige pour un peu de repos. Nos chiens s’installent tranquillement à côté de nous, vraiment peinards. Puis, ils repartent comme si de rien n’était, en pleine forme. Pour eux, c’est juste du plaisir tant ils sont dans leur élément et sur leur terrain de jeu de prédilection.
Et alors ?
Compte-tenu du dénivelé, il y a un certain engagement physique pour cette activité d’une heure environ et l’on est bien content lorsque le retour au bercail se profile à l’horizon. Après une dernière caresse à chacun de nos valeureux compagnons, il est temps de les quitter avec encore dans les yeux, des paysages enneigés fabuleux. Et pour demain, sans doute quelques courbatures à la clé.