Nous tombons complètement par hasard sur un reportage parlant de la Jordanie et de Pétra. Cette destination s’est alors tout naturellement imposée à nous. Dès qu’une occasion intéressante se présente, nous prenons date pour nous rendre dans cette antique cité ; l’une des sept merveilles du monde inscrite au patrimoine de l’UNESCO, ce n’est pas rien. Dès l’ouverture du site archéologique, nous sommes à pied d’œuvre tant notre impatience est grande de découvrir la fabuleuse Pétra dont nous rêvons.
Un peu de patience.
Nous empruntons sur deux kilomètres environ une étroite et longue faille due à un tremblement de terre préhistorique appelée Siq, et prenons notre temps au milieu des falaises de grès rose pouvant atteindre jusqu’à 80 mètres de hauteur. Si à l’origine, le sol était complètement pavé, malheureusement il en reste peu. La civilisation moderne a fait table rase de ces magnifiques dalles à coup de bulldozer pour permettre de construire une route carrossable pour les calèches amenant les touristes jusqu’au cœur de la vieille ville. Notre guide en a presque les larmes aux yeux lorsqu’il nous raconte avoir vu les engins détruire ces vestiges historiques et c’est un vrai crève-cœur pour lui. Quelques restes de sculptures jalonnent notre chemin et les canaux d’irrigation qui alimentaient la cité en eau sont encore là.
Pétra se fait désirer et se dévoile peu à peu. Nous commençons à entrevoir quelques détails de la façade d’un immense temple. Puis nous arrivons au bout de la faille et nous débouchons sur une grande place. C’est le choc. Face à nous, nous découvrons un spectacle éblouissant de beauté qui nous laisse sans voix.
Al Khaznek ou le Trésor.
Nous sommes scotchés devant une telle splendeur. Le soleil du matin donne à ce temple au décor gréco-romain, des couleurs roses/orangées. C’est à la fois simple et majestueux, saisissant et grandiose. Nous ne verrons que la façade, car l’intérieur est complètement vide et nous ne pouvons y entrer. Sur cette immense place se croisent de très nombreux touristes, ainsi que les Bédouins proposant leurs animaux pour faire la visite (chevaux, ânes ou dromadaires). En cours de journée, nous les voyons, non seulement maltraiter leurs bêtes, mais également injurier les voyageurs qui refusent leurs services en les traitant de « conard ». Là pas de doute, ils savent parler notre langue. Et comme ils ne sont ni sympathiques, ni très agréables avec nous, nous décidons de ne rien leur acheter, et encore moins de monter sur leurs bêtes. Trop, c’est trop ! D’ailleurs, les guides demandent aux visiteurs de ne pas « louer » les animaux proposés.
Un site impressionnant.
Si certains font juste la photo du Trésor et s’en retournent au pas de course (comme les visiteurs Chinois après avoir pris de multiples poses devant), nous prenons le temps de faire le maximum de découvertes jusqu’à l’heure de la fermeture. Passé l’entrée, ce sont des centaines d’édifices sculptés, des temples et des tombeaux royaux qui nous attendent et nous avons hâte de les voir de nos propres yeux.
L’étonnant amphithéâtre romain de plus de 3000 places est creusé dans la roche. Selon notre guide, le grès très friable, un peu orangé et légèrement brillant servait de maquillage aux dames de l’époque. Nous faisons le test et franchement mesdames, les poudres que nous utilisons aujourd’hui n’ont rien à envier à ce que l’on trouve dans la nature et c’est assez bluffant. Sylvie servant de cobaye est toute pomponnée gratos pour la suite de la balade.
Les tombeaux royaux.
Nous arrivons devant les tombeaux royaux aux dimensions colossales directement taillés dans les rochers avec leurs salles intérieures immenses, complètement nues. C’est tout un pan de la montagne qui est creusé et sculpté. Nous nous sentons tout rikiki dans ces espaces gigantesques. Tout le long du parcours, les couleurs de la pierre offrent des palettes de nuances déclinées à l’infini et les nervures forment des dessins originaux ; ce sont de véritables œuvres d’art à ciel ouvert forgées par la nature. C’est assez inédit et spectaculaire. La luminosité joue sur les falaises pour mieux les magnifier et nous sommes fascinés par ces décors naturels fantastiques.
Malgré la chaleur, il n’est pas question de manquer quelque chose par paresse et nous devons nous bousculer un peu après le repas pour prendre le chemin du Monastère. Pour y arriver, il y a environ 800 marches qui nous attendent. Comme ce n’est quand même pas la mer à boire, nous attaquons la grimpette.
En route pour le Monastère.
Nous sommes sur l’ancienne voie de procession et nous ne comptons pas les marches. Effectivement il y en a énormément sculptées dans la pierre érodée par le temps et le passage des nombreux visiteurs, voire des chevaux et des ânes. Nous avons une vue imprenable sur la ville basse et constatons alors que le site est très vaste et s’étend sur une surface importante. Au fur et à mesure de la longue montée, nous découvrons des décors étonnants avec des gorges étroites ou des formes un peu bizarres creusées par le vent et la pluie.
Et comme on dit par chez nous, nous voilà enfin rendus et même pas fatigués. Là, nous sommes sûrs que vous ne nous croyez pas et à juste titre !
Al Deir ou le Monastère.
C’est tout à fait inattendu parce que nous le découvrons d’un seul coup au tournant du sentier, en haut de notre montée. Il s’impose à nous, sans que nous ne soyons préparés. Et là, franchement, nous ne regrettons ni les efforts ni la sueur qu’il nous en a coûtés pour venir l’admirer. Le jeu en vaut la chandelle.
Le Monastère est certes aussi imposant que le Trésor, mais son embellissement architectural est beaucoup plus simple, avec moins de décors et de détails. Une impression d’abandon et de grandeur se dégagent de ce monument complètement perdu dans un environnement aride et désolé. Pourtant, nous admirons la sobriété de sa construction et le contemplons, face à nous, en prenant une boisson fraîche bien méritée que nous apprécions. Oui, oui, il y a de quoi se rafraîchir après la grimpette, cela va sans doute vous donner des ailes pour monter lorsque vous viendrez, à votre tour, faire la visite. En regardant plus précisément la montagne à côté du monastère, nous repérons un point blanc qui se déplace. Il s’agit d’un homme en train de descendre la falaise, à une vitesse étonnante. Il saute comme un cabri sur la roche, semble très à l’aise et parfaitement inconscient du danger s’il venait à glisser ou à perdre ses appuis. Il finit par arriver en bas, sans encombre et dans un temps record. Un peu fêlé le gars, mais impressionnant !
Déjà la fin de la journée.
Il est malheureusement temps de prendre le chemin du retour avec regret. Le soleil baisse lentement et les couleurs environnantes changent. Le beige/orangé du matin laisse la place au rose du soir d’où le surnom de Pétra également appelée, ville rose. C’est somptueux. Nous contemplons une dernière fois, les tombeaux royaux et les décors sublimes qui nous entourent et que nous allons laisser derrière nous. Nous sommes pratiquement les derniers à quitter le site, presque les retardataires qui font durer le plaisir jusqu’au bout du bout. Nous engrangeons des trésors de lumière, de couleurs et de merveilles nabatéennes dans notre mémoire. Nous espérions du grandiose et nous avons eu beaucoup plus, car Pétra nous a enchantés et conquis au-delà des mots.
.Noëlle
2 juillet 2018 at 8 h 31 min
Merci de me permettre de refaire ce voyage. C’est vrai, Pétra est magique ! Il faut y être allé pour en sentir tout l’envoûtement. Et ces couleurs !
Comme toujours, les photos sont magnifiques.
Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!
2 juillet 2018 at 10 h 29 min
Cette cité est vraiment fascinante, tant par ses couleurs extraordinaires que par ses multiples temples et tombeaux impressionnants. Nous avons été littéralement enchantés par ce site incomparable.