Bangkok est réputée pour sa street food d’une grande variété, vendue directement sur le trottoir ou dans de petites échoppes. Voilà l’occasion de tenter une aventure culinaire en mangeant autrement. Est-ce bien raisonnable ? Forts de la flopée de médocs emportés dans nos sacs à dos, nous passons outre nos craintes. Vous voyez le tableau, les deux anciens qui se la jouent backpackers, on aura tout vu. Alors donc, cap sur les marchés de nuit et les rues animées où chantent les fritures, où les brochettes de poulet, bœuf ou saucisses dorent sur les barbecues. Quant aux poissons grillés et aux langoustines, ils sont bien alignés sur les grilles. Nous sommes enveloppés d’odeurs délicieuses qui chatouillent les narines et réveillent les papilles. Hum, c’est vraiment tentant.
Découvrons la cuisine de rue.
Nous sommes à deux pas de la renommée Khaosan Road, très prisée des touristes pour son ambiance festive. Logés sur Ram Buttri, une rue parallèle beaucoup plus calme, nous sommes épargnés par la frénésie de sa voisine, même si nous avons encore en fond sonore la musique jusque tard dans la nuit. Notre rue, bordée essentiellement d’hôtels, restaurants et salons de massage devient piétonne en fin de journée. C’est alors que les vendeurs de tous poils l’envahissent avec leurs échoppes ambulantes, dans une ambiance chaleureuse et décontractée. Plutôt envie de pâtes ou de soupe à la mode thaïe, pas de problème. Tout est cuisiné devant vous sur des réchauds au gaz, il suffit de choisir son plat et de patienter quelques minutes et c’est prêt. Le service est rapide, l’accueil toujours souriant et le goût incomparable. Ah, les Pads thaï, fameux sautés de nouilles au wok, c’est la promesse d’un plat savoureux tout en étant plus qu’un simple plat de nouilles. On y trouve les pâtes de riz, le tofu, les œufs, les pousses de haricots blancs, le soja, la cébette (sorte d’oignon long au goût aillé comme la ciboulette), la sauce pimentée, les cacahuètes et le citron vert. Elles sont servies avec du poulet, du porc ou des crevettes. Ce plat est omniprésent dans les rues de Bangkok et il y a autant de recettes que de vendeurs. Les fumets légèrement épicés qu’ils dégagent attirent beaucoup de monde, toutes classes sociales confondues.
Notre cantine.
Au bout de la rue, nous repérons une popote qui nous plaît bien et pourtant, il y a peu de choix ; deux sortes de soupe avec des légumes mélangés, des tranches de porc ou des raviolis de viande et plusieurs variétés de pâtes servies avec des gambas ou du poulet. Le plus de cet endroit, c’est qu’il est possible de s’asseoir pour manger tranquillement installés sur des tabourets en plastique devant une table en fer blanc . Pas de doute, c’est royal tout en étant rustique et authentique. Nous nous régalons tellement avec cette cuisine que nous revenons plusieurs fois pour goûter tous les plats. C’est notre cantine en quelque sorte. Les propriétaires nous ont adoptés et nous sommes soignés aux petits oignons. A chaque fois, les portions de pad thaï ou de soupe grossissent dans nos assiettes et dans nos bols.
Quelques surprises culinaires.
Les insectes ou autres spécialités.
Il y a de tout dans ces deux rues à l’atmosphère si différente et l’on trouve même des plats très exotiques comme les insectes frits . Les araignées, criquets, scorpions, blattes et autres bestioles attirent les curieux. Si certains s’en délectent avec plaisir, nous ne sommes pas encore prêts pour l’expérience ; une autre fois peut-être. On y repère aussi du crocodile, bien exposé sur son présentoir et coupé en tranches selon les désirs des clients. On se laisse plus volontiers tenter par des brochettes de poulet marinées au jus d’orange et délicatement cuites au barbecue. Hop, on les déguste sur le pouce tout en se baladant. Il y a une telle variété de nourriture que nous n’allons pas mourir de faim, loin s’en faut.
Des desserts irrésistibles.
Notre péché mignon.
Pour terminer notre repas, nous partons à la recherche d’un dessert. Qu’à cela ne tienne, les étalages colorés regorgent de fruits frais ; la mangue et l’ananas sont excellents. Les fruits épluchés, coupés en morceaux sont vendus en sachet ou en boite individuelle avec des pics en bois pour embrocher les morceaux. Nous en faisons une cure tout au long de notre séjour. Pourquoi se priver alors que c’est bon et pas cher du tout ? Mais notre petite douceur préférée à Bangkok, ce sont les crêpes, appelées ici « pancakes ». Nous dégotons un virtuose de ce dessert, en témoigne la file d’attente devant son stand. La pâte beurrée, fine et croustillante enchante le palais et nous succombons à plusieurs reprises au péché de gourmandise. Chacun choisit sa garniture et la mise en beauté du dessert. Pour nous, ce sera banane, chocolat avec un chouya de crème. Ce n’est pas léger tout ça, mais qu’est-ce que c’est bon. En fait, nous devenons complètement accros à ce pancake banane, une tuerie !
Autant vous dire que nous nous régalons de ces plats simples, mais délicieux, commandés la plupart du temps complètement au hasard. On sent venir la question : avez-vous été malades en mangeant dans la rue ? Hé bien non, et pourtant nous goûtons de tous les plats avec plus ou moins de surprises épicées que nous n’attendions pas, même quand c’est « no spicy ». La cuisine thaïe est excellente et c’est un vrai bonheur gustatif. Nous, on adore et on ne se prive pas !