En selle pour la Passa Païs.

Peinture murale Passa Païs

Située entre l’Hérault et le Tarn, la Passa Païs, voie verte du Haut Languedoc permet de pédaler le long d’une ancienne voie ferrée en toute sécurité. Elle trouve son point culminant à 459m d’altitude au col de la Fenille. Villages de caractère et sites naturels jalonnent le parcours aux paysages variés entre Bédarieux et Mazamet. En selle !

Pourquoi ce nom de baptême Passa Païs.

Tout simplement parce que le tunnel de la Fenille marque la limite des départements Hérault/Tarn et le passage de la ligne de partage des eaux. D’un côté, se trouve le versant méditerranéen et de l’autre, le versant océanique. On passe ainsi d’une région à une autre. En occitan, « Passa Païs » signifie « Passe pays ».  C’est un bien joli nom qui promet de belles découvertes.

Le parcours.

Sur un revêtement majoritairement stabilisé (avec quelques portions bitumées) et peu de dénivelé, cette piste cyclable de 75 km est toute indiquée pour des sorties familiales. Les vélos y sont rois. L’itinéraire, très bien balisé est desservi par de nombreux parkings « voie verte » et permet à chacun de s’organiser en fonction de la distance qu’il souhaite parcourir. Très pratique pour nous qui circulons en camping-car, d’autant que nous faisons des allers-retours à chaque fois sur une distance de plus ou moins 45 kilomètres. En ce début de printemps, le temps est clément et nous permet de sortir tous les jours. Quelle chance !

Tout au long de la balade.

Entre ponts et viaducs.

Passa Païs, pont peint

Passa Païs viaduc

Tout comme la Dolce Via en Ardèche, les ponts et viaducs ferroviaires imposants sont sécurisés par des garde-corps. Les ouvrages rencontrés sont bien intégrés dans le paysage et ont un joli cachet tout en étant très différents les uns des autres. Ouvrez bien les yeux, une vingtaine de fresques jalonnent la voie verte et apportent une touche de poésie au décor ambiant.

Les tunnels.

Tunnel sur voie verte Passa Païs

Equipés de détecteurs de présence, les 9 tunnels que l’on traverse sont bien éclairés et les revêtements au sol sont nickel. Pourtant, nous conseillons d’avoir un éclairage sur les vélos en cas de panne car cela n’arrive pas qu’aux autres. Forcément, ce n’est pas dans le plus petit que cela nous arrive, sinon cela ne serait pas drôle. Habituellement, les détecteurs de présence sont opérationnels et tout s’allume automatiquement. Mais là, rien.

On n’y voit pas grand chose.

Passa Païs, intérieur tunnel de la Fenille

Pourtant, il n’est pas question de faire demi-tour. Bernard active les loupiotes d’appoint de son VTT et Sylvie veut faire de même, sauf qu’elle n’a que la lumière arrière. Il manque un truc à l’avant, c’est bête, non ? Bernard s’engage et Sylvie le suit de près. A moins d’être nyctalope comme les chats (pas facile à placer ce mot-là) avec ses 766 mètres de longueur, on n’y voit rien. Il fait presque aussi noir que dans un four. On entend l’eau qui dégouline sur les parois autour de nous, des gouttes nous tombent sur le casque et les épaules dans ce tunnel qui n’en finit pas. Et au retour, allez savoir ; tout fonctionne impeccablement dans le tunnel avec ses lasers formant des arches vertes sur les parois et sur le sol.

Les paysages.

Paysage le long de la voie verte Passa Païs

Village le long de la voie verte Passa Païs

Hé bien, on a presque tout eu avec une mosaïque de paysages : des vignes, des montagnes, des forêts, des champs. Tout y passe et on ne s’ennuie pas sur ce trajet traversant trois vallées ; celle de l’Orb, du Jaur et du Thoré. La verdure est omniprésente et les fleurs sauvages colorées s’épanouissent dans les bordures de chemins et des coteaux. C’est comme un jardin de curé aux herbes folles que les tondeuses n’ont pas encore coupé. Quand on passe à côtés des lilas, leur fine fragrance embaume et vient gentiment titiller nos narines. On pédale tranquillement, sous les premiers rayons de soleil où l’on entend que le chant des oiseaux et le crissement du sable sous nos roues. Mais, un handicap se dresse pourtant sur le parcours.

Une seule vraie difficulté.

On ne coupe pas à ce contournement de 2 km avant Saint-Vincent d’Olargues, puisqu’il n’y a pas d’autre alternative, sauf à passer sur la départementale. La route étant trop étroite, elle est dangereuse pour les cyclistes avec la circulation. A moins d’être chargés comme des baudets, il vaut mieux éviter. Alors, un conseil, affutez les mollets ; c’est pentu.

A l’attaque de la colline.

Ce n’est pas pour vous alarmer, mais la montée est très raide sur 700 m en roulant sur un chemin bétonné. Pour nous pas de problème, il suffit de monter en puissance et le vélo électrique nous tire d’affaire en deux temps, trois mouvements. Pour les autres cyclistes, ce n’est pas la même chanson. Puis, un arrêt obligatoire sur la crête s’impose, là juste sur le banc qui nous tend les bras. La vue est splendide, surtout en cette belle journée où l’horizon est très clair. Un moment de contemplation s’impose et ça fait du bien.

La descente.

Si la montée est facile pour Sylvie, la descente l’est beaucoup moins quand elle voit le panneau annonçant une pente à 15 %. C’est tout de suite moins drôle pour elle. Regardons de plus près ce qui nous attend. Une descente bien pentue, un virage à gauche, un raidillon à 20% , puis un autre virage à droite et on est presque en bas. Surtout ne pas bloquer les freins. Sylvie arrive en bas complètement tétanisée. Elle se demande comment elle va faire pour le retour. Au final, elle s’en tire comme un chef. Le turbo de son vélo lui sauve la mise et elle est fière de ne pas être restée en carafe en plein milieu de la côte. Bravo !

Un village de caractère.

Olargues nous a littéralement conquis. Forcément, ce vieux village médiéval fait partie des plus beaux villages de France et il est classé au titre des Monuments Historiques. Un véritable petit bijou. Petites rues pittoresques, maisons typiques, il a tout pour plaire et c’est un incontournable si vous passez dans la région. Une de ses particularités, les caladas. Ce sont des rues en pente empierrées par des galets de la rivière Jaur qui passe près du village.

La passerelle de Mazamet.

La passerelle métallique de Mazamet

C’est à Mazamet que se termine le circuit de la Passa Païs, mais une véritable curiosité nous attend encore. Garés à l’extérieur de la ville, nous empruntons un chemin avec un dénivelé moyen pour atteindre la passerelle métallique et se faire des frissons. Après quelques escaliers avec des retenues en bois, un sol où les cailloux roulent sous nos pieds et des petits raidillons sur le tracé du chemin ; nous y sommes. D’une longueur de 140m, elle se balance à 70m au-dessus du vide. De quoi se donner quelques sensations. Nous la sentons vibrer et bouger à chaque pas et cela donne légèrement le tournis. Malheureusement, la pluie s’invite sans prévenir, et nous n’irons pas plus avant dans la balade. Aussi, nous ne verrons pas l’ancien village médiéval perché d’Hautpoul.

Paysages variés, villages sympathiques, ambiance relax, la Passa Païs a tous les ingrédients pour s’évader en pleine nature. N’attendez plus, hop, hop, à vos vélos !

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2 Commentaires

  1. Laurent

    9 octobre 2023 at 17 h 39 min

    J’ai repéré ce parcours il y a quelques mois et j’ai très envie d’y aller. Cet article tombe donc à point 🙂 J’aurais une question par contre, est-ce que le revêtement stabilisé est suffisamment nickel pour pouvoir l’emprunter en vélo de course (avec des pneus assez étroits donc).

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    • Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!

      13 octobre 2023 at 11 h 56 min

      Coucou Laurent, Non, les vélos de course sont déconseillés sur cet itinéraire, même s’il est roulant dans l’ensemble. Il faut mieux privilégier les VTC ou VTT. Pour nous, les VTT électriques étaient justes parfaits ! En tout cas, si tu vas pédaler là-bas, tu vas te régaler. Alors bonne balade !

      Répondre

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