Il pleut, il pleut Bergère !

parapluie peinture aquarelle

Des galères à vélo ou à moto, nous connaissons pour en avoir expérimenté quelques-unes. Quant à la moto, on a essuyé tellement de radées que nous finissons par croire que nous portons la scoumoune. Pour autant, la flotte, c’est la hantise du camping-cariste et du cycliste. A Rester enfermés dans un petit espace quand il pleut, on a vite fait de péter les plombs. Nous jouons de malchance quand les cieux se déchaînent et perturbent notre programme vélo le long du Danube et de l’Inn. Il pleut, il pleut Bergère : tout est dit ou presque.

Histoires d’eau.

Dimanche en Autriche.

Le temps maussade et incertain à Melk ne nous rebute pas et nous enfourchons quand même nos bécanes pour une quatrième virée consécutive. Bernard trépigne « Allez, on sort les vélos » « Oui, mais juste une petite sortie. A ton avis, il va pleuvoir ou pas ?» dixit Sylvie qui en a plein les pattes et rechigne un peu pour partir en cherchant une excuse. « Le temps est incertain, il vaut peut mieux prendre un vêtement de pluie » dit Bernard. « Moi, j’en prends pas, je mets juste un petit coupe-vent sans manche, on verra bien ».

Bof !

Cette sortie de 48 km ne nous laisse pas un souvenir impérissable, loin de là. C’est un côté du Danube que nous n’avons pas encore fait, mais il y a une multitude de travaux à la fois sur la piste cyclable et sur la route que nous empruntons. En clair, c’est plutôt merdique et pas plaisant du tout Nous raccourcissons le circuit en prenant le bac à Spitz pour traverser le fleuve et remonter ensuite sur Melk de l’autre côté, rive gauche. Nous sommes dans la Wathau, en plein milieu des vignes et des arbres fruitiers qui font la renommée de cette vallée. Nous n’avons pas le temps d’apprécier ; le ciel est plombé et le vent se lève. Pas de doute, ce n’est pas bon signe et cela sent la pluie.

La galère pour le retour.

Une petite douche sur 10 kilomètres pour rentrer, ça vous dit ? Sylvie reste stoïque et assume son choix vestimentaire, les bras à l’air. D’ailleurs, à la surprise de Bernard, elle pédale comme jamais ; quand ça mouille, elle se sent pousser des ailes pour rentrer au plus vite. Heureusement, ce ne sont pas encore les grandes eaux, elles viendront plus tard lorsque nous serons douillettement dans notre camping-car. Toute la nuit, il tombe des cordes et si le crépitement de la pluie sur le toit est un peu perturbant, au moins sommes-nous au sec.

Voyons la suite.

Lundi en Allemagne.

Ce n’est pas mieux.

Au réveil, il pleut toujours et pas qu’un peu, mais nous n’allons pas rester plantés là à ne rien faire. Autant continuer notre route vers Passau ; nous préférons rouler sous la pluie et avoir, plus tard, le beau temps pour pédaler. Notre objectif est de faire une dernière virée au bord du Danube, puis de continuer le long de l’Inn sur des chemins non asphaltés ; ce devrait être sympa.

Passau.

Arrivés en fin d’après-midi, nous stationnons sur l’aire de camping-cars située à l’extérieur de la ville. C’est pratique. Il suffit de prendre son vélo pour aller visiter la vieille ville pleine de charme que nous connaissons déjà. Là, ce n’est pas du tout d’actualité. Une petite éclaircie nous permet tout juste une courte balade à pied pour prendre l’air et faire quelques courses. Puis, rebelote la pluie, sans discontinuer toute la nuit avec son tambourinement incessant sur le toit du véhicule. Là, ça commence déjà à être moins drôle.

Mardi, circulez !

A peine le petit déjeuner avalé, on entend « Toc, toc » à la porte du véhicule. Une personne de la ville nous demande d’évacuer l’aire de stationnement de camping-cars, car une brusque montée du Danube est à craindre. Elle nous dit « Wasser, wasser ! Water, water ! » en faisant le geste que l’eau monte et qu’il convient de partir. Nous n’avons pas le choix et déménageons  comme tous nos voisins, toujours sous la pluie : exit Passau, exit le Danube, exit la balade vélo.

On fait quoi ?

Nous poursuivons notre route, en gardant notre objectif : être au bord de l’Inn pour être prêts dès que le soleil revient. En tout cas, ce n’est pas encore pour aujourd’hui, c’est même le déluge. Difficile de voir la route, les essuie-glaces ont du mal à essuyer le pare-brise, l’horizon est bouché et la température chute inexorablement. 15°, 14°, 13°, on se pèle après la canicule des jours précédents. Il est temps de se faire une pause café pour se requinquer.

Enfin au bord de l’Inn.

La rivière, d’une couleur douteuse charrie un nombre impressionnant de troncs d’arbres, en veux-tu, en voilà et des vagues d’eau boueuses tourbillonnantes frappent le barrage avec force près des déversoirs. Cette vision sous le déluge est tellement cauchemardesque que c’en est flippant. En contrebas, on aperçoit les pistes cyclables complètement inondées. L’accalmie, visiblement, n’est pas encore pour tout de suite.

En attendant le soleil.

Nous stationnons au bord de l’eau, dans une zone protégée où l’on peut observer les oiseaux. Il y en a énormément, notamment des oies qui se posent et repartent ensuite, sûrement pour aller vers d’autres pays. Ce ballet distrayant et reposant nous permet de prendre notre mal en patience en bonne compagnie.

Mercredi, on pédale.

La météo s’annonce plus clémente et surtout sans pluie. Températures prévues 22/23°. Youpi ! Les vélos sont prêts. Nous faisons une virée dans le coin : certains chemins sont carrément impraticables, pour d’autres, c’est la gadoue partout. C’est sportif de rouler dans la boue en priant de ne pas chuter et de passer dans les champs complètement détrempés pour éviter d’immenses flaques d’eau et de grosses ornières. Nous rentrons crottés de la tête aux pieds, mais au moins, il ne pleut plus.

Maintenant, il convient de nettoyer les vélos et de passer sous la douche.

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