Le jour où j’ai fait de la voltige !

Avions de la patrouille Ecco

Certains souvenirs resurgissent, un peu comme ça, à l’improvise. Je me replonge dans d’anciennes photos et tombe par hasard sur quelques clichés de cette équipée aérienne. Pas n’importe laquelle, rien de moins que la célèbre patrouille ECCO et ses fameux pilatus PC-7 Turbo. Houlà là, cela remonte à bien des lustres, du temps où j’étais encore une jeunette. D’un seul coup, tout me revient en mémoire ; des moments extraordinaires tout là-haut dans les airs avec, bien sûr, de nombreux frissons à la clé. Pour le coup, la voltige, c’est juste un truc de vraiment dingue.

Pourquoi la patrouille Ecco ?

En 1991, cette société de travail intérimaire devient le nouveau sponsor d’une patrouille d’acrobaties aériennes avec 4 avions Pilatus PC-7. La formation évolue sous le nom de Patrouille ECCO pour des démonstrations. Ce sont des as connus et reconnus de la voltige et c’est déjà une grande chance de les voir évoluer dans le ciel. Dans le cadre de mon activité professionnelle de l’époque, j’avais de nombreux contacts avec les agences de travail temporaire et notamment avec ECCO dont nous étions un gros client. Pour autant, le privilège d’approcher la patrouille ne m’était, au départ,  pas destiné.

De fil en aiguille.

Je me souviens très bien du jour où Christophe, mon interlocuteur ECCO me dit :

  • « Cela vous dirait de monter dans un avion de la patrouille pour faire de la voltige. »
  • « Évidemment que cela me tente, mais pourquoi moi ? »
  • « J’ai proposé à votre directeur, mais il m’a répondu « Je préfère le plancher des vaches, mais demandez à Sylvie, je suis sûr que cela va lui plaire !»

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai profité, quelque temps après, d’un saut en parachute en chute libre, en tandem. Encore une expérience décoiffante. Merci Chef !

Rendez-vous sur le tarmac.

Et voilà comment, je me suis retrouvée un jour d’octobre 1996 sur l’aérodrome de Bron Aviation, près de Lyon pour prendre place dans un de ces quatre avions, avec Jacques Bothelin, pilote émérite et boss de cette formation. Que va-t-il se passer ? En fait, je n’en sais rien ou pas grand-chose finalement. Les avions vont faire des acrobaties dans les airs, mais quelles sont les sensations qui m’attendent ; là, c’est l’inconnu. Je vais sans doute être morte de trouille, allez savoir.

On se prépare.

Pilote et cliente dans avion patrouille Ecco

Comme la combinaison verte que j’enfile est un peu trop longue pour moi, je roule les manches et les bas de jambe avant de monter sur l’aile de l’avion pour prendre place à l’intérieur. Un grand siège baquet avec un harnais me tend les bras. Le pilote me sangle bien serré, me met un casque sur la tête avant de s’installer devant, aux manettes. Dès que tout le monde est prêt, les quatre Pilatus emportant chacun un invité prennent de la vitesse sur la piste et montent en altitude, deux par deux. Ils sont incroyablement près les uns des autres et leurs ailes se touchent presque.

Un festival d’acrobaties.

Quand on regarde du sol une patrouille effectuer des figures dans tous les sens, on se demande parfois, comment ils font pour ne pas se télescoper. Quand on est dans l’avion et que son corps est soumis à des accélérations, des retournements à droite, à gauche, des tonneaux, des looping et j’en passe, c’est tout autre chose. On est bousculé, chamboulé, chahuté et tourneboulé. Les manœuvres sont exécutées avec maestria, synchronisées entre les quatre avions, tout est orchestré et minuté au quart de poil. C’est époustouflant et les sensations fortes sont au rendez-vous. Tout va très, très vite.

Les cabrioles.

A chaque fois, le pilote explique les sensations que je vais ressentir avant de faire la figure :

– « Vous allez être écrasée au fond de votre fauteuil et avoir l’impression de peser très, très lourd ». Là, j’ai la sensation d’être enfoncée dans le siège, le corps soumis à une forte pression. D’un seul coup, je pèse au bas mot, une tonne ou presque.

– « Attention, je me retourne et vous allez avoir la tête en bas ». Bim, à peine dit que c’est fait et tout est à l’envers. On en prend alors plein les yeux, la tête en bas, à travers le cockpit transparent.

– « Maintenant, je prends de la vitesse. Tout va bien derrière ? »

– «Oui, c’est super ! »

Un souvenir marquant.

Je me rappelle d’une figure appelée, il me semble, « boîte aux lettres ». Celle-là m’a fortement impressionnée. Deux avions se positionnent l’un au-dessus de l’autre en laissant une espace entre les deux. Là, c’est comme la conduite sur les routes en Inde, on croit sa dernière heure arriver, vitesse grand V. L’avion fonce plein pot entre les deux. Le deuxième avion arrive derrière nous et effectue la même manœuvre. Puis, on inverse les rôles pour que les copains en profitent aussi. C’est un truc de fou, très impressionnant. Pas sûr quand même, que je fasse cela tous les jours tellement on se fait des frayeurs. Le cœur bat la chamade à tout rompre.

Un petit bonus.

Bise au pilote patrouille Ecco

Le temps passe vite, bien trop vite qu’il faut déjà rentrer. La voltige dure environ un quart d’heure, vingt minutes tout au plus. « Alors, ça vous a plu ? » «C’est vraiment génial ! Merci.» « Allez encore une ou deux acrobaties avant de rentrer ». Pendant que les trois autres Pilatus retournent à la base, on s’octroie un supplément de plaisir. C’est le privilège d’être avec le patron de la patrouille. Encore un looping, une montée en chandelle et une descente vertigineuse. Alors, à la fin de la prestation, cela mérite bien un petit bisou en remerciement. En souvenir, JP possède les maquettes des Pilatus de la patrouille ECCO et par la suite, celle de la patrouille ADECCO où le rouge remplace le vert. Quant à moi, j’ai hérité d’un beau diplôme pour cette expérience brillamment réussie et pour celui-là, je l’avoue, ce n’était que du plaisir.

Crédit photo (1)  Alain Geneve

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