Une sortie vélo qui a du plomb dans l’aile.

Bicyclettes le long du Danube

Comme petit Gibus, vous vous êtes déjà dit « si j’aurais su, j’aurais pas venu». C’est ce que nous pensons après-coup pour cette sortie vélo. Il y a des jours où il vaut mieux rester couchés. Pas vrai ? Et pourtant, tout commence bien. Nous partons de bonne heure pour éviter la canicule prévue durant la journée et nous roulons peinardement le long de l’Isar, un affluent du Danube. Nous avons quitté la France pour goûter les pistes cyclables d’Allemagne. Notre objectif est de faire une vingtaine de kilomètres sur l’Isarweg, de rejoindre le Danube, de prendre un bac pour le traverser, puis de poursuivre notre balade sur le Donauweg, comme on l’appelle ici. Vous suivez ? Sur la carte, tout paraît simple et sans problème.

Un démarrage sous les meilleurs auspices.

Notre chouette balade de la veille encore en mémoire, nous pensons naïvement que celle-ci va être aussi sympa. Dédaignant la route initialement prévue en contrebas qui ne nous permet pas de voir les berges et l’eau, nous roulons sur la digue qui longe l’Isar. Nous déroulons sans difficulté majeure ;  moitié sur l’herbe, moitié dans les cailloux. Nos VTC équipés de pneus increvables font le job et résistent sur cette piste peu orthodoxe que nous empruntons.

C’est bien agréable.

Rivière en sous-bois

Notre chemin sillonne ensuite au milieu des champs labourés et des cultures, puis de sous-bois ombragés rafraîchissants. Nous ne croisons pas grand monde sur notre parcours, contrairement au Donauweg très prisé et fréquenté par de nombreux cyclistes. Jusqu’à présent, le circuit est bien fléché et nous sommes sur les rails pour atteindre notre objectif. Pourtant, nous ne le savons pas encore, mais nous venons de manger notre pain blanc.

Voyons la suite.

Danube

Les ennuis commencent avec des travaux le long des berges de l’Isar et un fléchage chaotique, voire contradictoire sur le chemin à suivre. On vous l’a dit, nous sommes sur l’Isarweg et nous allons vers le Donauweg, et plus rien n’est clair. Toutes les routes se mélangent et les indications aussi. Alors, c’est un peu du pifomètre et les choix ne s’avèrent pas toujours judicieux, surtout lorsque l’on arrive à un embranchement de trois chemins où nous sommes en carafe : à droite, à gauche ou au milieu ? Rien pour nous mettre sur la voie et personne à l’horizon pour nous aider.

Quel chemin prendre ?

« T’irais où toi, à gauche ? » Pourquoi pas, c’est parti ! Nous roulons visiblement dans le lit d’une ancienne rivière sur des galets ronds et au début, tout va pour le mieux. Puis nous nous rendons assez vite compte que ce n’est pas bon du tout. Les herbes commencent à être envahissantes, les traces disparaissent, aussi faisons-nous demi-tour. C’est une sage décision.

Tout part en cacahuète.

Si ce n’est pas à gauche, allons voir au milieu ; c’est peut-être une bonne pioche. Le chemin est praticable sur un kilomètre et nous arrivons à un grand champ. Il continue en bordure de l’eau et nous roulons sur l’herbe en longeant le pré. Arrivés à son extrémité, nous sommes perplexes, les traces continuent au milieu d’un fatras d’herbes hautes et d’orties. Elles sont pourtant nettement visibles, alors nous continuons vaillamment en nous demandant où cela va nous mener. Le Danube n’est pas loin, mais nous ne le voyons toujours pas. On y croit.

La chute.

Nous roulons dans les ornières et les orties nous chatouillent les mollets en passant. Ce n’est pas de tout repos, il faut vraiment appuyer pour avancer dans ces herbes qui se coincent dans le pédalier. C’est là que Sylvie se prend une mémorable gamelle : la roue avant ripe sur la végétation mouillée et patatras, elle se retrouve par terre au milieu des orties, sans rien comprendre. Elle est maculée de boue et malgré une épaule égratignée et un genou marbré de griffures, tout va bien.

Les margoulins.

Ce qui l’énerve le plus, ce n’est pas tant la chute, mais la cohorte de moustiques qui l’attaque de tous côtés et la pique sans vergogne. Les margoulins sont féroces et elle se fait manger toute crue. Quand quelques mètres plus loin, un de ses lacets de chaussure s’enroule autour de la pédale et qu’elle se rattrape in extrémis, elle est à deux doigts de balancer le vélo et de rentrer à pied. Trop, c’est trop ! Inutile de persévérer dans l’erreur, nous faisons demi-tour et rebelote le champ où l’on n’avance pas.

La cerise sur le gâteau.

Du coup, y’en a marre ! Nous prenons la route pour rejoindre le village où nous sommes censés prendre le bac. Si c’est moins fun, au moins sommes-nous sûrs d’y arriver. Pas tout à fait, nous allons encore tourner en rond avec des déviations avant de trouver le bon chemin. Là aussi, il y a des travaux et c’est vraiment merdique. Alléluia, les deux cyclistes que nous croisons nous confirment que nous sommes finalement sur le bon itinéraire. Malheureusement, ils nous apportent aussi le coup de grâce en nous apprenant que le bac est fermé et ne fonctionnera que dans trois jours. La balade prend du plomb dans l’aile et tourne court.

Tout ça pour rien !

Vélo sur piste cyclable

Nous reprenons le chemin du retour, sous un soleil de plomb et le moral dans les chaussettes. A tourner, virer dans tous les sens, nous faisons quand même 55 km qui restent la plus grande galère de notre aventure vélocipédique le long du Danube. On râle sur le coup (surtout Sylvie), mais ce n’est pas pour autant que nous abandonnons les vélos. Bien au contraire ; demain est un autre jour !

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