Il y a peu de temps, des amis nous parlent de ce petit coin de paradis et nous montrent de superbes photos de ces villages colorés très typiques. Nous ne connaissons absolument pas cette région d’Italie et proposons à un autre couple de motards d’aller y faire une virée. La Gs et la Goldwin sont prêtes et nous aussi.
Côté météo, c’est pas gagné.
La température ne dépasse pas les 18° et pour couronner le tout, sortis du tunnel de Chamonix, nous prenons une averse de grêle et de pluie. Bienvenue en Italie ! Bon, ce n’est franchement pas le top pour démarrer. Encore 400 km à avaler, nous prenons donc l’autoroute pour gagner du temps et fuir le mauvais temps. Hé bien, nous avons la pluie toute la journée sans discontinuer et sommes plus que contents d’arriver à bon port. C’est un copier/coller le jour suivant. Qu’à cela ne tienne, nous bravons les éléments et décidons de nous rendre à Porto Vénéré en bus en attendant une météo plus clémente prévue le lendemain. Nous avons environ 30 minutes de trajet depuis la Spézia où nous logeons.
PORTO VENERE.
Ce petit hameau maritime surprend avec sa rangée de maisons-tours formant un bourg-forteresse médiéval avec son château. Il faut être complètement maso pour se promener sous un déluge de pluie avec le vent qui se fait un malin plaisir à retourner le parapluie. Hauts les cœurs, nous irons quand même visiter l’église à l’autre bout du village et longer le bord de mer. Positivons, nous passons la journée au grand air, mais nous rentrons trempés comme des soupes, complètement rincés et transis. N’oublions pas, nous sommes venus pour visiter les Cinque Terre.
Qu’est-ce que les Cinque Terre ?
Ce sont cinq villages, bien cachés dans de petites anses ou accrochés aux rochers qui surplombent la mer dans un paysage unique au monde. N’ayons pas peur des mots! On trouve Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore.
Nous ne pouvons nous y rendre à moto ; ces villages ne sont pas reliés entre eux par la route, mais seulement par des sentiers de randonnée ou la voie ferrée. Pour les visiter, c’est d’une simplicité enfantine puisqu’il suffit de prendre un billet de train, au départ de La Spézia, pour un ou plusieurs jours et de descendre dans la gare du village choisi. Les trajets sont illimités pour toute la validité du billet et la fréquence des trains rapprochée. On peut donc aller d’un village à un autre ou en sauter un pour revenir après : tout est possible, tout est réalisable. Nous décidons de partir pour le village le plus éloigné de La Spézia et de les faire un par un, sur deux jours.
1. Monterosso.
Avec sa grande plage, nous sommes plutôt dans une station balnéaire et c’est sans doute le village le moins pittoresque des cinq. Il se compose de deux parties distinctes avec sa plage, ses transats et ses parasols. Après la grimpette en bord de mer près de la Tour Aurora, nous trouvons le marché, le cœur de la bourgade avec ses petites boutiques et l’église Saint-Jean-Baptiste. Le fameux géant est en cours de rénovation, mais la statue de Saint-François-D’Assise avec son chien surplombe la baie et pour la voir, il faut monter jusqu’en haut de la colline.
Et hop, nous sautons à nouveau dans le train pour nous rendre dans le second village.
2. Vernazza.
Il y a un monde fou qui descend du train et déboule dans la rue principale bordée de boutiques et de restaurants. Coup de cœur pour ce village qui garde son identité et ses traditions. Ici tout respire l’Italie avec le linge (et même des gants de ménage) qui pendent aux fenêtres, les odeurs de cuisine au pesto, les vignes à flanc de coteaux, le petit port, les gens qui parlent fort avec un accent ensoleillé et c’est bon.
Nos amis connaissent un restaurateur dans le village et nous allons déjeuner dans son restaurant nommé Da Piva. Pour le trouver, il suffit de prendre la direction du sentier de Corniglia et vous passez devant. C’est une perle. Raphaël le patron, propose une cuisine traditionnelle. L’accueil est chaleureux et décontracté ; tout ce que nous aimons. Dans ce restaurant, il n’y a pas de plats surgelés et on vous conseille les spécialités maison préparées par les trois cuisiniers qui s’affairent au milieu de leurs casseroles pour réveiller vos papilles. L’occasion est trop belle de faire l’impasse sur la traditionnelle pizza et de goûter autre chose. Ici, nous avons de l’authentique et c’est devenu une denrée rare dans les endroits touristiques. Quant au vin blanc appelé comme il se doit Cinqueterre, c’est une bonne surprise, il est excellent (à consommer avec modération, bien sûr). Alors, on n’hésite pas et on vous donne l’adresse, Via M. Carattino, 46, 19017 Vernazza, vous ne serez pas déçus.
Ces fameux villages des Cinque Terre prennent toutes leurs dimensions vus côté mer. Une virée en bateau est donc la bienvenue.
Prendre un bateau au départ de Vernazza.
Deux solutions s’offrent à vous. La première consiste à être serrés comme des sardines sur un gros bateau d’une importante compagnie maritime et à jouer des coudes pour prendre une photo ; la seconde privilégie une petite embarcation et l’on partage le prix à plusieurs tout en favorisant le travail des locaux.
Nous optons pour la deuxième solution, à n’en pas douter, plus authentique et plus sympathique. C’est parti pour une heure en mer avec son eau turquoise, en longeant la côte pour admirer ces splendides villages colorés. On se régale de ces couleurs pastels. Notre pilote ne maîtrise pas totalement le français. Pas de problème. Tout se mélange : l’anglais, l’italien, le français. On secoue le tout et finalement, on se comprend. Il nous donne des explications sur les villages, les bateaux, les ports et répond à toutes nos questions. Cerise sur le gâteau, il se positionne au mieux pour que nous puissions prendre des photos impeccables, sous le bon angle. Ce n’est pas beau ça ?
Nous avons adoré le contact, la balade, les commentaires et les paysages. Ces jeunes sont sur l’embarcadère, près du port et vous ne pouvez pas les rater. Ils s’appellent BOATS TOURS AND RENTALS – ARBA BOATS et ils méritent qu’on les fasse travailler, car ce n’est pas facile pour eux, face à la grosse exploitation touristique de leurs concurrents.
Aujourd’hui, le temps se maintient à peu près et nous décidons d’aller voir de plus près les chemins de randonnée. La distance Vernazza/Corniglia n’est pas énorme, seulement 3,4 km pour un temps estimé d’une heure et demi. Nous sommes dans le Parc National des Cinque Terre et ce serait vraiment dommage de ne pas en profiter d’autant que nous sommes venus aussi pour ça.
Rejoindre Corniglia par le sentier pédestre.
Aïe, ça démarre fort.
Oups, c’est vraiment sévère pour démarrer avec des montées en escaliers très raides et étroites : c’est un peu chaud patate. Chaud, c’est juste histoire de parler, la température avoisine 19° tout au plus même s’il ne pleut pas (encore), . Il n’y a pas matière à trop transpirer non plus. Bien que !
Une chouette balade.
La vue sur Vernazza est splendide. C’est aussi la récompense de cette bonne grimpette et le village prend une autre dimension avec son imbroglio de toits étagés et ses couleurs pastel qui ravissent le regard. Le sentier et les escaliers serpentent au milieu de la végétation et bien que physique, nous apprécions cette sympathique promenade en pleine nature, loin de la foule. Pour autant, nous sommes contents lorsque nous arrivons à destination ; le ciel menace et le vent se lève.
Et voilà, la pluie s’invite à nouveau. On savait bien que ce n’était pas gagné, mais on aurait quand même bien aimé rester au sec pour profiter de Corniglia, village perché en haut d’une falaise. C’est raté.
3. Corniglia.
C’est le seul village des cinq à ne pas avoir de port. Avec les parapluies qui nous cernent, il n’est pas aisé de déambuler dans l’étroite rue principale et c’est un peu la pagaille. Faute de pouvoir faire le Via dell Amore (le chemin de l’Amour) qui longe la mer, fermé pour cause d’éboulements, nous reprenons le train. Dommage, il paraît que la vue sur la côte est magnifique sur ce tronçon.
Si vous pensez en avoir fini avec les escaliers c’est une erreur. Pour rejoindre la gare le raidillon appelé La Lardarina compte 377 marches et c’est aussi raide à monter qu’à descendre. Nous buvons le calice jusqu’à la lie en les descendant et nos genoux crient au scandale. Comme un homme averti en vaut deux, vous savez à quoi vous attendre lorsque vous viendrez. Pas de panique non plus et on vous rassure, il est possible de prendre une navette, mais elle est un peu prise d’assaut et l’on comprend bien pourquoi.
Avez-vous compté ? A combien de villages sommes-nous ? Bravo, il en reste bien deux. Passons donc au quatrième.
4. Manarola.
Ce village a également beaucoup de cachet et nous flânons dans ses multiples traboules colorées et fleuries. Et pourtant, il y a encore et toujours des escaliers. Ils sont très nombreux et on se prend franchement à les détester le deuxième jour. Néanmoins, pour profiter de belles vues sur la grande bleue, il faut justement prendre de la hauteur.
Le sentier en bordure de mer en direction de Rimaggiore est également fermé. Les carabiniers nous le confirment, sans un sourire et d’un seul mot « closed ». En bateau, nous apercevons le chemin qui longe la côte avec des passerelles suspendues. Dommage, cela aurait pu être très chouette de le parcourir à pied pour apprécier ce bord de Méditerranée. Après les affaissements qui l’ont détérioré, il faut attendre que les travaux de restauration et de mise en sécurité soient terminés pour l’emprunter à nouveau.
Nous n’avons plus maintenant qu’un seul village à visiter pour compléter notre tableau de chasse.
5. Rimaggiore.
Ce village est construit à flanc de colline, de chaque côté de la rue principale. Nous explorons les ruelles pour en respirer tout le charme italien ; nous admirons les citronniers, les fleurs et descendons la grande rue qui nous amène vers le port. Pour terminer, nous empruntons le chemin de la corniche pour une promenade très agréable avec la vue sur la côte escarpée. Mais bien sûr, il nous faut encore et toujours monter des escaliers. C’est un peu l’overdose, mais cela vaut vraiment le coup d’œil.
Carton plein.
Et voilà, notre contrat est rempli. Nous ne sommes pas encore en complète saison touristique, mais il y a du monde partout, même sur les chemins de randonnée. Il ne faut pas hésiter à se perdre dans les traboules et les ruelles pour découvrir les différentes facettes de ces villages pittoresques. Nos amis ne nous ont pas menti en nous vantant leur beauté et leurs charmes qui sont à la hauteur de leur réputation. Pour en prendre une complète dimension, la balade en mer reste incontournable. Et puis, malgré le côté physique des sentiers, le Parc National des Cinque Terre mérite bien un petit effort. Vraiment !
.Noëlle
27 juillet 2018 at 16 h 16 min
je découvre,
vous vous êtes vraiment régalés, et merci de nous avoir fait partager votre plaisir Noëlle
Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!
27 juillet 2018 at 19 h 08 min
Nous sommes contents de pouvoir partager nos découvertes et c’est vrai que nous avons pris beaucoup de plaisir dans chacun de ces villages colorés.
AuroreVoyage
10 septembre 2018 at 12 h 10 min
Oh génial le tour en bateau privé ! Quand on peut c’est vraiment à privilégier.Le souci c’est de trouver les acolytes parfois. Vous y étiez en quelle saison, je n’ai pas trouvé l’info ?
Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!
10 septembre 2018 at 16 h 31 min
Nous y étions début mai dernier. C’est sympa car il ne fait pas encore trop chaud et il y a un peu moins de monde. En tout cas, ces villages valent vraiment le détour!