Enfin la levée du confinement, nous pouvons maintenant retrouver les pistes de ski de fond et de raquettes autour de La Féclaz. Mais oui, vous connaissez puisque nous vous avons déjà invité pour une sortie ski de fond là-bas, sur le domaine Savoie Grand Revard. La neige est là ; d’accord, ce ne sont pas encore les grosses chutes, mais il y a de quoi se faire plaisir quand même. Cette fois, nous décidons d’aller à la Croix du Nivolet en partant du parking du Sire, situé à environ 2 km du village de La Féclaz. Ce n’est pas vraiment une découverte pour nous, puisque nous connaissons bien cet itinéraire et nous le faisons volontiers chaque année pour profiter des superbes points de vue sur la vallée, le lac du Bourget et la chaîne de Belledonne ; à condition que la chance soit avec nous et que la vue soit bien dégagée. Mais avant de partir, on vous parle un peu de cette fameuse croix que l’on voit de très loin sur son promontoire, lorsque l’on arrive sur Chambéry.
L’histoire de la croix.
Nous vous la faisons courte et allons à l’essentiel. Cette croix des pénitents noirs est érigée en 1861 au sommet du Nivolet dans le massif des Bauges. Mais au fait, qui sont ces pénitents noirs ? Cela ne date pas d’hier, puisque c’est une ancienne confrérie de laïcs présente à Chambéry de 1817 à 1907, et tout le monde l’a sans doute oubliée. Cette confrérie avait la charge d’accompagner les condamnés à mort et d’assurer leurs sépultures. Au départ, c’est une simple croix en bois qui subit, malheureusement, les outrages du temps avec la foudre et même un ouragan. En 1911, une nouvelle croix en béton de 21,5 m de haut est construite, puis recouverte de plaques d’aluminium. C’est celle que l’on voit encore aujourd’hui et c’est notre point d’arrivée de la randonnée.
La balade.
En fait, nous ne prenons pas les raquettes, nous mettons des crampons sous les chaussures de montagne pour éviter de glisser et utilisons les bâtons de marche pour nous sécuriser, surtout dans les descentes. Habituellement, le chemin balisé passe dans la forêt pour accéder à la ligne de crêtes, mais les pistes de ski de descente étant fermées, nous coupons au court et montons directement dans la pente en prenant d’entrée de jeu un bon coup de chaud, au point d’enlever une couche de vêtement que nous remettrons vite fait, peu de temps après. Le temps alterne entre passages nuageux et quelques rayons de soleil, il fait relativement bon et surtout, il n’y a pas foule pour randonner dans le coin. Arrivés sur la ligne de crêtes, nous contemplons le paysage qui s’offre à notre regard et c’est sublime. Nous apercevons le lac du Bourget, là-bas tout au fond de la vallée et la grande montée que nous venons de parcourir.
Il veille.
Nous traversons des champs enneigés avant d’entamer une grimpette pour saluer notre copain Lunerus l’extraterrestre (sculpture métallique) qui monte la garde en haut de sa colline. Un petit coucou en passant et nous partons sur le sentier qui sillonne au milieu des arbres en suivant les pancartes jaunes représentant une paire de raquettes, fixées sur les arbres. Il y a vraiment peu de chance de se tromper, sauf à le vouloir en quittant volontairement la piste pour se perdre au milieu de la forêt. On monte, on descend avec quelques glissades dans les raidillons (on vous rassure, il y en a peu) et on respire à pleins poumons l’air pur de la montagne en avançant à notre rythme, sans précipitation, tout en profitant de cet environnement paisible où l’on entend que les oiseaux et le crissement de nos pas sur la neige.
Il n’y a pas vraiment de difficultés majeures sur ce parcours, il suffit de suivre le passage tracé par d’autres randonneurs et la neige dure évite que l’on s’enfonce ; quoique de temps en temps… Oups ! Si cet itinéraire est habituellement assez fréquenté, nous ne croisons pas grand monde aujourd’hui, juste quelques personnes qui viennent, tout comme nous, s’aérer dans un milieu naturel.
Elle ressemble à quoi ?
Un dernier effort pour arriver en bas de la fameuse croix qui nous domine de toute sa hauteur. Elle en impose et l’on se sent petit à côté d’elle. La vue sur le lac du Bourget est particulièrement attrayante, surtout lorsque l’on profite d’une belle éclaircie. De l’autre côté, c’est cuit pour voir la superbe chaîne de Belledonne. Dommage, cette enfilade de montagnes enneigées est magnifique, et lorsque le temps est complètement clair, on profite d’un large panorama qui vaut vraiment le coup d’œil. Cela dit pour la contempler, il n’est pas obligatoire de venir jusqu’à la Croix du Nivolet ; on peut l’observer de la vallée, elle est tellement belle qu’elle attire, immanquablement, le regard.
Après une pause et un petit frichti sur le pouce, il est temps de prendre le chemin inverse pour rejoindre le parking de départ et la boucle sera bouclée. Il y a des variantes notamment pour un retour directement sur La Féclaz ; faites attention à ne pas vous tromper si vous êtes au Sire.