Visiter Venise « la Sérénissime », la célèbre cité lacustre, c’est se perdre dans ses petites ruelles, entre ses multiples ponts et canaux. Ponts en fer, en briques, en pierre ou en bois, ils rivalisent tous de charme et de particularité. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Indispensables pour se déplacer dans les différents quartiers de la ville, on n’arrête pas de les monter et de les descendre. Pour les découvrir, il suffit de déambuler dans le dédale de la ville historique où chaque quartier renferme des curiosités.
On y va ?
Hé oui, pour passer l’eau, il faut passer les ponts. Il y en a, comme on dit chez nous, autant qu’un curé peut en bénir. Comprendre, il y en a un paquet. Pour tout dire, nous en faisons un bon nombre, de jour comme de nuit, histoire de les voir autrement. Si vous avez l’habitude de crapahuter, c’est une simple formalité pour vous. Pour les autres, à la fin de la journée et à force de tourner/virer dans tous les sens, on a les jambes lourdes et les pieds en compote.
Quelques indications vite fait.
Pour se mettre tout de suite dans l’ambiance et à l’aise avec ce qui nous attend, voici quelques chiffres de ce que compte cette ville sans route, à savoir : 435 ponts et 183 canaux. Plus ou moins un petit delta, puisque les chiffres varient un chouya selon les sources.
Les ponts emblématiques.
Certains enjambent le Grand canal et sont incontournables puisqu’ils sont des passages obligés pour passer d’un quartier à l’autre. Forcément, ces célèbres ponts sont de vraies stars et valent le détour, d’autres ont aussi la cote.
Le pont des Soupirs.
Forcément, celui-là, on le connaît. Ce pont de marbre blanc est une sorte de tunnel couvert, séparé en deux par une cloison en maçonnerie. Lorsque l’on visite le palais des Doges, on passe à l’intérieur. Pour se rendre de la salle du tribunal aux cachots qui leurs étaient destinés, les condamnés politiques passaient par le premier et les malfaiteurs par le second. Ici, point de soupirs amoureux, mais plutôt les plaintes des condamnés. Pourtant, le Pont des Soupirs fait aujourd’hui partie du folklore touristique et les amoureux viennent volontiers se photographier devant, lui donnant ainsi une aura plus romantique.
Le pont de l’Académie.
A lui tout seul, c’est une vraie curiosité. Construit tout en bois, ce pont vibre et bouge sous le passage des nombreuses personnes l’empruntant. C’est un peu déconcertant. Ici, on en prend plein la vue et pour cause, il offre une vue plongeante magnifique et imprenable sur le Grand Canal et ses palais. De ce pont, on contemple le Venise poétique que l’on aime. Juste à côté, on vous conseille de ne pas rater la Gallerie dell’Académia, un vrai petit bijou autant par l’architecture des bâtiments que par les collections présentées.
Le pont du Rialto.
Le plus vieux et le plus connu de Venise. Que l’on passe dessous en vaporetto ou dessus pour le traverser à pied ; ce pont de pierre, à arche unique est époustouflant. Ce n’est pas un minus puisque le coco mesure 48m de long pour 22m de large et repose sur plus de 6000 pilotis. Impressionnant ! Il est composé de trois rampes pour piétons et d’une double rangée de boutiques ajoutées bien après l’achèvement de sa construction. Son architecture s’intègre parfaitement à son environnement. Sûr que vous allez, tout comme nous, craquer pour lui. De jour comme de nuit, il attire toujours le regard.
Les p’tits ponts.
Tout comme les ruelles qui se ressemblent toutes, mais dont aucune n’est pareille, les petits ponts sont eux aussi de vrais trésors et ne se ressemblent pas. Balustrades en bois, en fer ou en brique, ils offrent une autre facette de la ville aux visiteurs prenant le temps de s’y perdre. Plus qu’un dédale, c’est un véritable labyrinthe qui nous amène parfois dans une impasse. Surtout lorsque le GPS de notre téléphone nous amène systématiquement au Grand canal que l’on ne peut franchir. Là, on parle en connaissance de cause, puisque cela nous est arrivé un soir en rentrant à l’hôtel. D’ailleurs, nous n’étions pas les seuls à tourner en rond en cherchant notre chemin, téléphone à la main.
Parlons canaux.
Rien de mieux que d’emprunter un vaporetto (bateau bus) pour sillonner le Grand Canal et apprécier les multiples palais aux différents styles le bordant. En fin de journée, la luminosité sur les riches façades aux tons pastel est fabuleuse et c’est une tranche de poésie supplémentaire que nous offre Venise. Nous prenons le vaporetto juste pour passer sous le magnifique pont du Rialto et admirer les palais ; une expérience envoûtante qu’il ne faut pas rater.
Le Grand Canal.
Incontournable ! C’est l’artère maritime, la plus grande et la plus importante partageant la ville en deux en formant un immense « S » inversé. Forcément, on passe soit au-dessus en empruntant l’un des quatre ponts piétonniers le franchissant, soit en bateau et pourquoi pas en gondole. Du matin jusqu’au soir, c’est un ballet incessant d’embarcations en tous genres et de toutes dimensions sur le Grand Canal.
Les p’tits canaux.
Dans cette cité d’eau, ils sont indispensables pour permettre aux multiples corps de métiers de circuler et de livrer dans la ville. Sans voiture, il n’y a pas d’autre moyen de se déplacer. Certains sont étroits avec juste la place de se croiser et d’autres beaucoup plus larges. On y voit des ouvriers débarquant des matériaux divers et variés, des agents d’entretien récupérant les poubelles, des livreurs pour les magasins,… Bref, il y a toujours de l’animation sur ces canaux et c’est sans compter les multiples sollicitations des gondoliers proposant leurs services pour une balade. Et des gondoles, il y en a aussi un wagon ; les embouteillages en plein été doivent être, eux aussi, au rendez-vous.
Pour découvrir Venise, laissez-vous guider par vos pas, au hasard de vos envies et le nez au vent. Aucun risque de s’y perdre vraiment. Un seul mot d’ordre : pour déambuler dans l’entrelacs de ses ruelles pittoresques, « il suffit de passer les ponts et c’est déjà l’aventure ».