Une curiosité nous attend près de l’ambassade de France de Prague, la connaissez-vous ? Nous parlons du Lennon Wall, comme on l’appelle ici, dont l’origine remonte aux années 1980 après la mort de l’artiste. Aussi, prenons-nous tout naturellement le chemin de cette œuvre collective située dans le charmant quartier de Mala Strana, pas très loin du Pont Charles que nous venons de traverser. On se demande pourquoi on trouve John Lennon à Prague, alors qu’il n’y est jamais venu et ça, c’est une bonne question. Musicien compositeur, guitariste et fervent défenseur de la paix, ce chanteur louait la liberté dans ses textes que nous connaissons tous. Après son assassinat en décembre 1980, le premier portrait de John Lennon apparaît sur ce mur qui devient rapidement un symbole sur lequel les étudiants de la ville commencent à peindre des graffitis en signe de protestation et de révolte contre la guerre, le régime en place et braver les autorités ; c’est ainsi qu’un mur tout ordinaire devient en quelque sorte un lieu de culte où la tradition perdure encore aujourd’hui.
Que trouve-t-on sur cet espace ?
Un univers coloré.
Créativité et couleurs sont les maîtres mots pour ce mur évolutif qui est devenu pour certains un incontournable à Prague. Des peintures et des graffitis de multiples artistes et anonymes se côtoient dans un joyeux bazar coloré et naïf : amour, liberté, révolution et musique pop, tout est passé en revue. Il est notamment fait référence aux célèbres chansons de Lennon et des Beatles, notamment Imagine (*), All you need is love et même au fameux sous-marin jaune. La pose est presque devenue obligatoire devant ces peintures changeantes et de nombreux touristes se plient volontiers à cet exercice.
Le portrait de John Lennon, mais pas que.
Bien évidemment, le portrait de John Lennon tient la vedette et se décline sous différentes formes et couleurs ; il apparaît, disparaît et renaît en permanence de ses cendres, si l’on peut dire, sur ce mur qui lui est dédié. Pour le reste, il y a du bon, du très bon même et du tout venant qui apportent des touches pleines de vie et de poésie. On aime ou on n’aime pas ; à chacun son appréciation selon sa sensibilité propre. En tout cas, cet art spontané, l’art de la rue est ici en perpétuel mouvement et ce que nous voyons aujourd’hui ne sera sans doute pas ce que vous verrez lors de votre prochaine visite ; c’est aussi ce qui en fait son charme. Sur toute une portion, des autocollants apportent un style particulier à cette fresque originale dans un fouillis de différents papiers et formats où chacun s’exprime librement. Cela va du ticket de train à la carte de visite, en passant par le petit mot personnel avec des prénoms et des cœurs, une référence à la paix et à l’amour dans le monde ou même juste un titre de chanson de notre célèbre John.
Le quartier est plaisant et calme et si vous avez le temps, ne manquez pas le sympathique pub Lennon et les petits restaurants du coin. La tradition va-t-elle perdurer encore longtemps ; nul ne le sait. En revanche, ce que l’on constate c’est que l’emblème de la paix est encore omniprésent et que ce mur est bien plus qu’un hommage à John Lennon ; il reste le symbole de la liberté d’expression, de l’espoir et des rêves.
Que nous dit la chanson de John Lennon.
Et juste pour le plaisir, voici la traduction du texte de la chanson Imagine que nous fredonnons tous :
« Imagine qu’il n’y ait aucun paradis, C’est facile si tu essaies, Aucun enfer en-dessous de nous, Au-dessus de nous, seulement le ciel, Imagine tous les gens, Vivant dans le présent, Imagine qu’il n’y ait pas de pays, Ce n’est pas dur à faire, Rien à tuer ou pour lequel mourir, Pas de religion non plus, Imagine tous les gens, Vivant leur vie en paix, Tu peux dire que je suis un rêveur, Mais je ne suis pas le seul, J’espère qu’un jour tu nous rejoindras, Imagine aucune possession, Je me demande si tu le peux, Aucun besoin d’avidité ou de faim, Une fraternité humaine, Imagine tous les gens se partageant le monde, Tu peux dire que je suis un rêveur, Mais je ne suis pas le seul, J’espère qu’un jour tu nous rejoindras, Et que le monde vivra uni. »
C’est sûr, nous n’y sommes pas encore à ce monde idéal, alors en attendant, Peace and Love !