Au cœur du parc national de Bromo-Tengger-Semeru, la curiosité la plus célèbre est le Mont Bromo avec son volcan, aujourd’hui encore très actif. Ce n’est pas le mont le plus haut d’Indonésie, mais les panoramas qu’il offre sont d’une beauté à couper le souffle. La grande mer de sable qui l’entoure est un terrain de jeu pour les 4X4, mais aussi pour les motards en quête de sensations fortes. Cela permet aux pilotes de s’entraîner avant de se lancer dans les chemins volcaniques, mais c’est également l’occasion d’assister à un magnifique lever du soleil sur le volcan.
L’entraînement des pilotes.
Pour cette partie, le duo n’est pas autorisé et Sylvie fait le trajet en 4X4 avec Eddy, notre guide et un chauffeur local pour rejoindre le groupe. Les pilotes, quant à eux, s’élancent chacun leur tour sur cette immensité sablonneuse pour tester leurs limites et apprivoiser cette conduite particulière. Ils affrontent ici des conditions bien différentes de la jungle. La piste n’est pas toujours stable sous les roues des motos et un peu de technique ne fait pas de mal. C’est même fortement conseillé. Le fech-fech se cache sur ce sol à l’apparence trompeuse. Tous ont à cœur d’être au top pour affronter une piste plus technique dans le sable volcanique, le lendemain matin.
A chacun son rythme et son style.
Tristan, notre guide est dans son élément et fait le show. Il tourne, il vire, fait voler le sable et s’éclate dans tous les sens du terme. Même pas mal ! Il est ravi et s’amuse comme un petit fou en poussant sa machine à l’extrême pour tester ses limites. Pas d’inquiétude pour lui, il maîtrise le sujet. Reconnaissons quand même que les autres pilotes ne se lancent pas dans le même genre de prouesses que lui. Tiens donc !
Alors, et les autres ?
Si les débuts sont timides, les pilotes prennent vite de l’assurance en témoigne la posture sur la moto s’assouplissant au fil des minutes. Ils osent même quelques pointes de vitesse et affichent, peu à peu, un sourire de satisfaction. Finalement, ils partent dans tous les sens pour plus de sensations chacun de leur côté. Pas de doute, après cet entraînement ludique, les encouragements et les conseils de Tristan, ils sont maintenant prêts à en découdre avec la piste sablonneuse qui les attend.
Parlons maintenant du Bromo.
Quelques chiffres en passant.
- Il culmine à 2 329 mètres d’altitude,
- Son cratère fait 800 mètres de diamètre et 200 mètres de profondeur,
- Dernière éruption en novembre 2016,
- On l’aperçoit, pas très loin de nous. Il fume tant et plus, et ce n’est pas le moment qu’il nous pète au nez celui-là.
Un volcan sacré.
Le Bromo est important pour une tribu locale qui lui voue un culte spécifique. D’ailleurs, au pied du volcan se trouve le Pura Poten, un temple hindou où se déroulent des cérémonies les jours de fêtes. En montant, on passe juste à côté. Chaque année, les pèlerins grimpent jusqu’au cratère pour donner des offrandes. Ici, pas de jeune vierge jetée dans le trou béant, mais il paraît que des animaux vivants (chèvres et poulets) sont encore balancés dans le cratère, ainsi que des légumes ou de l’argent. On suppose que les bouquets de fleurs que nous achetons près des locaux au pied de volcan ont vocation à être également offerts comme cadeau. Sylvie préfère les ramener à la maison et les faire sécher en souvenir de cette expédition.
L’ascension jusqu’au cratère.
Tout d’abord, il faut longer un chemin au bord d’anciennes coulées de lave pour arriver sur un petit plateau dans un paysage lunaire. Ensuite, on entame la grimpette composée de 253 marches menant au bord du cratère. Hé, il ne faut pas mollir pour aller jusqu’en haut et personne ne se dégonfle. Mais attention les Loulous, il faut prendre son temps et respirer à fond car c’est pentu. Nous y sommes. Le cratère est à portée de main et laisse échapper des fumées blanches en panache. Sans compter qu’il exhale des odeurs de souffre qui n’ont rien de bien agréable, son haleine venu du fin fond des enfers sent l’œuf pourri. Pouah ! Et vous savez quoi ? En plus, il gronde le coco, comme un avertissement et le sol vibre sous nos pieds. Pas très rassurant tout ça. Hop, après une petite photo de groupe, nous ne nous éternisons pas, d’autant que le vent souffle, et qu’il ne fait pas chaud, chaud par ici.
Assister au lever du soleil sur le mont Bromo.
A l’aube naissante.
Le soleil se levant à 5H 30, le réveil sonne beaucoup, beaucoup trop tôt à notre goût. Dès potron minet (on l’aime bien ce mot un peu désuet), il faut se forcer à sortir de la chaleur de son lit douillet et, à peine réveillés, on y va un peu au radar. On s’habille à la va-comme-je-te-pousse, avalons un rapide déjeuner et sautons dans le van pour aller, tout là-haut dans la montagne. Aux dires de tous, le lever du soleil sur le mont Bromo est spectaculaire et nous ne voulons absolument pas le rater.
En arrivant.
En témoignent les jeeps, alignées en rang d’oignons le long de la route, nous ne sommes pas les seuls à être là. Mais finalement, on ne voit pas grand monde et c’est tant mieux. On propose même des chevaux aux lève-tôt pour rejoindre un point de vue, encore plus haut, sur le bord de la caldeira. Un petit cheval est même passé chez le coiffeur pour des mèches sur sa crinière. Il est trop chou celui-là. Pour nous, un peu de marche matinale achève de nous réveiller.
On s’équipe.
Un vendeur de bonnets, gants et même de chaussettes nous attend avec sa corbeille de marchandises. Avec la fraîcheur, il est le bienvenu. Chacun choisit la couleur de son bonnet pour se protéger les oreilles. Sylvie a même droit à un « Very beautiful » lorsqu’elle met le sien sur la tête. Notre sympathique marchand repart son stock de couvre-chefs épuisé. Un petit caf’ achève alors de nous réchauffer ; nous sommes maintenant parés.
Un panorama unique.
On ne nous a pas menti, nous sommes face à un décor fantastique. Une mer de sable désertique s’étend juste sous nos pieds et les montagnes environnantes créent une atmosphère singulière prenante. Les couleurs changent au fil des minutes et le ciel arbore une luminosité grandissante avec ses teintes pastel changeantes. Cela va du mauve au rose, en passant par des jaunes orangés, très légers. Et pour être encore plus haut pour admirer ce spectacle, certains d’entre nous n’hésitent pas à monter sur le mirador en bois. Instants magiques et vue imprenable, quel bonheur ! Nous profitons au maximum de ce moment avant de poursuivre notre route.
Et si le mont Bromo et son volcan proposent toujours une vue fantastique près de son cratère, ainsi que son immuable lever de soleil, ce n’est pas sûr qu’ils vous gratifient d’un sublime arc en ciel, comme ont pu en profiter les pilotes sur la piste empruntée peu de temps après. Alors, pour vous les amis, c’est cadeau.