Quand le fech-fech ne pardonne pas.

Désert

Nous ne sommes pas loin de Nasca et les pilotes vont enfin se lâcher sur des pistes sablonneuses. Ils se laisser aller au plaisir de rider dans des conditions plus difficiles que les habituelles routes bitumées ou les pistes roulantes avec des Kawas 650 faites pour le tout chemin. A dire vrai, elles ne sont pas vraiment adaptées pour de l’enduro pur. Après avoir visité les abords de la pyramide de Cahuachi les voilà fin prêts pour affronter le sable. Après un dernier petit signe à son homme, Sylvie monte à regret dans le 4X4. Il n’y a pas de duo sur cette portion d’une vingtaine de kilomètres et l’on comprend aisément pourquoi.

Quant on fait le kakou.

La chute.

Bernard se sent bien tout seul sur sa machine (normal, Sylvie n’est pas là) et il en profite. Il se rappelle son dernier périple au Maroc où il a fait de l’enduro avec son pote Michel. Fort de son expérience, il se sent presque un pro sur sa moto. Très généreux avec la manette de gaz et sûr de lui, il talonne le guide. Il se sent pousser des ailes et ce qui devait arriver; arriva sans qu’il l’ait vu venir. Devinez. La roue avant se plante dans le fech-fech (sable « mou » très fin qui a la consistance de la farine) et c’est la cabane sur le chien, comme on dit. Bien lui en a pris de mettre ses bottes, car la moto tombe sur une cheville et cela lui évite qu’elle explose. Les potes relèvent la bécane, redressent le guidon pour le remettre dans l’axe et Bernard reprend la route. Queleques tiraillements au pied droit ne laissent rien présager de bon. « On verra plus tard » dit-il et il repart, avec plus de prudence, selon ses dires. Et la moto ? Elle a juste quelques éraflures qui viennent se rajouter à celles déjà nombreuses qui la décorent et lui donnent un style baroudeur. Rien de bien méchant.

Après l’avoir vu faire un soleil, tout le monde ralentit la cadence, un peu refroidi. On ne sait jamais, cela n’arrive pas qu’aux autres, n’est-ce pas ?

Le cimetière de Chauchilla.

désert

squelette emmailloté

Appareil photo en main, Sylvie shoote les pilotes à leur arrivée sur le site de Chauchilla où nous devons tous nous retrouver pour visiter la nécropole. Ici, les momies très bien conservées sont emmaillotées comme des ballotins. D’un coup d’œil, elle se rend compte qu’il y a quelque chose qui cloche. Tiens, c’est bizarre, Bernard est moins fringuant que d’habitude. Elle le voit descendre avec difficulté de sa machine et s’approcher clopin-clopant, le sourire crispé et la démarche bancale.

Qu’en est-il ?

entorse pied

Moto sur remorque

Après avoir difficilement enlevé sa botte, la cheville de Bernard est gonflée et il semble que ce soit une bonne entorse. Il en profite pour se laisser bichonner avec de la glace pour soulager la douleur (encore merci au monsieur vendeur de boissons fraîches en plein désert). Sa moto est arrimée sur la remorque et nous reprenons la route tous les deux dans le 4X4. Dès notre arrivée à Nasca, il faut s’occuper de cette cheville HS. Aussi prenons-nous rapidement rendez-vous avec le sorcier local. Ce kiné est paraît-il super bon et soigne les footballeurs de haut niveau. Alors pourquoi pas ?

Une partie de plaisir.

kiné

Nous y voilà. Ce n’est pas une partie de rigolade pour Bernard lorsque le soigneur lui triture et masse le pied dans tous les sens. Celui-ci n’y va pas de main morte, bien au contraire. Il insiste lourdement sur certains points et y va de bon cœur, en faisant fi des grimaces expressives de son patient qu’il torture. Alléluia, il n’y a rien de cassé ; le diagnostic de l’entorse se confirme. Du coup, nous instituons un petit jeu, celui qui a sa machine plantée sur la remorque sera pris en photo pour la postérité. Bernard a la primeur, mais Dominique se plie volontiers à l’exercice quelques kilomètres plus loin pour une crevaison. Un peu de solidarité, même involontaire fait du bien. Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, il prend notre moto pour  continuer le trajet et laisse la sienne en attente de réparation sur la remorque. Le mécanicien ne chôme pas.

Et la suite.

Pour autant, il n’y a pas de quoi remettre en cause la poursuite du périple. Une pommade miraculeuse, une bande de maintien, des cachetons pour la douleur et la cheville bien maintenue pour Bernard, nous repartons sur notre machine après une journée de repos. Nous faisons juste l’impasse sur la visite des puits près de Nasca qui selon nos potes ne leur laisse pas un souvenir impérissable. Ce sont des sortes de trous géants en spirale, creusés dans le désert péruvien permettant la récupération de l’eau.

Nous restons dans le véhicule d’assistance jusqu’à Huacachina où Bernard ne résiste pas à descendre la dune en surf avec sa cheville bandée. On le comprend, c’est tellement rigolo. Les jours suivants, des couleurs arc-en-ciel et des marques sombres moins fun apparaissent sur son pied . De quoi lui rappeler qu’il n’est pas encore au point pour faire le kakou dans le sable. Soyez rassurés, les examens pratiqués à notre retour en France confirment qu’il n’y a pas de complication. Ouf !

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2 Commentaires

  1. Thomas Martine

    13 octobre 2019 at 12 h 09 min

    Magnifique!!! Martine

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  2. Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!

    13 octobre 2019 at 17 h 29 min

    Voilà qui fait plaisir !

    Répondre

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