Cap sur le Pérou à moto.

Motard dans le désert Pérou

Le pays des Incas nous attend pour un périple de 21 jours pour vivre une expérience unique. Notre objectif : allier le plaisir de piloter dans de somptueux paysages et faire des découvertes culturelles en cours de route. Le groupe est constitué de 3 duos et deux pilotes seuls. Notre compagne, une Kawasaki KLR 650 enduro trail équipée avec des pneus à tétines. Au début c’est un peu déroutant et déconcertant avec des vibrations remontant des pieds jusqu’en haut du corps, mais nous allons vite nous y faire. Sylvie a de la chance, le mécano a scotché une peau de mouton sur la selle pour la rendre plus confortable ; c’est une belle attention. Toutefois, il n’a pas pensé à la pluie, et bien sûr nous ne manquons pas d’en avoir. On vous laisse imaginer la suite.

Alors, cette virée, c’est quoi ?

Cette grande escapade péruvienne nous permet de découvrir les grands sites incontournables qui font rêver. Le Machu Picchu, le lac Titicaca ou Nasca pour ne citer que trois grands noms que tout le monde connait. Nous avons la piste des Incas comme fil conducteur. Petits villages pittoresques, visites et marchés sont autant d’agrément sur ce parcours d’environ 3200 km. Nous passons joyeusement des routes asphaltées à la piste sablonneuse et caillouteuse avec des conditions météo très fluctuantes. C’est tout un panel de températures qui nous attend. Nous alternons entre le désert et sa chaleur écrasante, le vent en bordure de l’océan pacifique, ainsi que la pluie et le brouillard. En oscillant entre 2500 et 4600m d’altitude au passage des cols, le froid et la neige sont également du voyage. Nous ne sommes pas épargnés et particulièrement gâtés sur ce parcours très varié qui nous ravit de bout en bout.

Si nous sommes tombés amoureux de l’Himalaya, de ses temples, de ses lacs et de ses pistes chaotiques ; la Cordillère des Andes n’a rien à lui envier ; c’est tout aussi somptueux. Entre les deux, notre cœur balance.

Entre déserts, mer et montagne.

Nous empruntons la Panaméricaine sur des centaines de kilomètres au cours de notre circuit. Cette fameuse route relie l’ensemble des Amériques et traverse le Pérou du Nord au Sud. On la prend et on la quitte, pour mieux la retrouver plus loin. Ce périple n’est pas un long fleuve tranquille et demande une attention soutenue aux pilotes lorsque nous traversons des zones de brume intenses avec un horizon complètement bouché. Partir à moins 5 degrés à 6 heures du mat’, on peut dire que ça pique, surtout avec un brouillard givrant. Comme on dit par chez nous, « on s’est pelé ».

Des panoramas diversifiés.

Pérou avec mer et dunes de sable blanc

Pérou montagne et lac

Nous passons presque sans transition du froid au chaud en traversant des déserts où les grandes étendues arides s’étalent à l’infini et arrivent jusqu’au bord de l’océan. C’est grandiose. Puis le décor change en prenant de la hauteur avec les montagnes enneigées où les lamas et les vigognes vivent en liberté. Les panoramas naturels sont diversifiés et nous faisons connaissance avec un pays plein de contrastes.

Mais parfois, il arrive que l’on se sente un peu oubliés par les copains.

Un moment de solitude.

Sur la Panaméricaine, tout le monde tartine, mais les pilotes gardent généralement toujours un œil dans le rétro pour ne pas perdre quelqu’un en route. Chacun surveille son suivant, en somme. Voyant que le dernier n’arrive pas derrière lui, Bernard lève le pied et se gare. Dominique que nous attendons, croyait qu’il y avait encore quelqu’un derrière et lui aussi attendait dans son coin. J’attends, tu attends, nous attendons ! Ne voyant rien venir, il nous rejoint enfin.

Ils sont passés où ?

Nous essayons alors de rattraper le groupe complètement invisible en lâchant les chevaux. Pas de doute, ils seront là au prochain croisement. Raté ! Arrivés dans la ville de Nasca, nous les avons bel et bien perdus et n’avons aucune adresse. C’est ballot. En fait, malgré plusieurs demandes, nous n’avons rien sur les hôtels dans lesquels nous descendons le soir. Ce n’est pas un bon point pour l’organisateur et pour cause.

On fait quoi ?

Pas moyen de joindre notre accompagnateur, le téléphone ne passe pas. Alors, nous patientons, légèrement agacés. Nous poireautons presque 45 minutes avant qu’il n’arrive. Et là, c’est à n’y pas croire, c’est lui qui nous saute dessus. Bernard et Dominique énervés, lui font clairement comprendre qu’il n’a pas fait le job. En clair, c’est à lui de vérifier que tout le monde suit la cadence et ne rencontre aucun problème, mécanique ou autre ; c’est la base. Pour nous, c’est la deuxième fois. Nous sommes déjà restés en carafe lorsque la chaîne de notre moto avait sauté. Bref, ce point important est repris en soirée pour le sensibiliser fortement sur cette notion de gestion du groupe qui visiblement lui échappe.

Visiter un pays, c’est aussi faire de belles rencontres et quelques expériences locales, sans oublier les inévitables galères . Quand ce n’est pas sportif, c’est tout autre. Voyons voir.

Quelques coutumes et plats locaux.

Les feuilles de coca.

Pérou sachets de feuilles de coca

Incontournables sur tous les marchés. On achète les feuilles en sachet et il faut en mettre 4/5 dans sa bouche. Ensuite, on les roule en boule avec la langue et on les tourne sans les mâcher. Bien sûr, nous essayons et avons la bouche un peu ankylosée, comme anesthésiée. Côté gustatif, rien de spécial, cela n’a pas vraiment de goût. Quels sont les effets ? Là, on cherche encore. Il faut dire que nous sommes vite agacés par cette boule que nous recrachons rapidement. Ceci explique cela. Par contre, notre guide aime ses feuilles de coca et en prend quasiment toute la journée. Résultat, il a les yeux rouges.  Et puis, sans savoir pourquoi, il se prend un coup de speed, met la gomme et disparaît de notre champ de vision avec sa moto. On le retrouve un quart d’heure ou plus, après. Bizarre, non ?

Les dérivés.

Pour les tisanes, tous les petits magasins en vendent. Là encore, on sent plutôt la vanille qui aromatise que le reste. Quant aux bonbons à la coca, on les trouve dans la rue, auprès des marchands ambulants. Pas besoin de les chercher, ils viennent à notre rencontre. Ces bonbons sont plutôt bon. Pour autant, on ne ramène rien de tout ça dans ses valises ; c’est interdit.

Le Cuy ou cochon d’Inde.

Pérou cochon d'Inde frit

Tout comme JP, vous vous posez la question : « Alors, vous en avez mangé ? » On ne vous fait pas languir plus longtemps. Petits, nos enfants ont eu plusieurs cochons d’Inde (Pouchkine, Julie, Noisette, Bonbon, Praline,…), tous supers gentils, de vrais crèmes. Alors, en avoir un dans l’assiette, pour Sylvie, on oublie tout de suite. Malgré quelques réticences, Bernard goûte ce plat populaire à Aréquipa dont c’est la spécialité. Le cuy (en référence à son cri) est généralement cuisiné grillé. Il lui est servi ouvert en deux, complètement écartelé et entièrement frit. Côté saveur, c’est très moyen ; la viande de la pauvre bestiole est sèche. On vous le dit tout net, ce n’est pas un souvenir gastronomique.

Le Pisco sour.

Ce cocktail péruvien est une belle découverte. Le pisco est l’alcool de raisin local et sour fait référence à l’acidité du citron vert. Dans la vraie recette, on n’oublie pas le blanc d’œuf pour ajouter une couche bien onctueuse sur le dessus. Forcément, on n’y échappe pas. Mais attention, plus t’en boit, moins tu vas droit !

Ce pays, riche du passé Inca au travers de ses sites incontournables, ses panoramas uniques, ses spécialités culinaires et la gentillesse des personnes rencontrées nous font des souvenirs impérissables. Un seul regret peut-être, ne pas être resté plus de temps à certaines endroits et d’être passé un peu trop vite à notre goût.

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