Nous souhaitions depuis toujours découvrir cette fabuleuse cité inca perdue dans les nuages, enchâssée entre deux pitons rocheux dans son écrin de verdure. Lors de notre trip moto au Pérou, nous réalisons enfin notre rêve. N’allez surtout pas penser que la belle vous est livrée clés en main, loin s’en faut. Pour l’atteindre, un lever aux aurores s’impose et plusieurs moyens de transport nous attendent. Il est grandement temps maintenant de quitter la couette pour rejoindre la vallée sacrée des Incas.
Un départ aux aurores.
A peine réveillés et juste un café avalé sur le pouce, nous sautons dans un taxi pour prendre le train à 6 heures du mat’ au départ de Cusco, en direction Aguas Calientes, petite ville située au pied du Machu Picchu. Il fait encore nuit et très frais lorsque nous arrivons à la gare où le personnel s’affaire déjà au nettoyage des rames, à renseigner les touristes ensommeillés et à mettre en route les chauffages dans la salle d’attente pour les réchauffer.
Sous l’œil placide de quelques vaches dans les champs, nous sillonnons la campagne gelée et voilée de brume au rythme tranquille du train. Tout est encore endormi et paisible et il y a peu de monde dans les villages. Nous traversons des vallées verdoyantes, longeons des rivières et admirons des montagnes aux sommets déjà enneigés. On se laisse conduire vers notre destination en profitant de ces paysages changeants qui défilent derrière la vitre tout en buvant une boisson chaude qui n’est pas de trop.
Aguas Calientes.
Tous les touristes se retrouvent ici pour acheter un billet de bus ou grimper à pied pour accéder au site. Les plus courageux ont sans doute emprunté le chemin de l’Inca pour profiter de la randonnée. En guise d’entraînement pour son prochain triathlon, Valère, le plus jeune du groupe monte à pied, quant à nous, nous déclinons l’invitation préférant garder des ressources physiques pour crapahuter un peu plus tard, en fonction de nos envies. Bien nous en a pris, car la grimpette est plutôt ardue avec de nombreux escaliers assez raides et notre sportif avoue un peu plus tard que le parcours n’est pas de tout repos.
Enfin, nous y sommes presque. Il y a tellement de monde que les billets d’entrée sont comptés ; nous sommes donc du deuxième service, dans la plage de 11 H à 17 heures. Pour connaître le pourquoi, du comment, du parce que de cette ville énigmatique et de sa construction complexe, nous prenons un guide.
La merveille.
Lorsque nous découvrons la cité, l’émotion est tellement forte que nous restons sans voix. Nous sommes complètement fascinés par ces vestiges prestigieux qui défient le temps et qui restent encore un casse-tête pour les scientifiques. Elle est là, encore plus belle que ce que nous imaginions et elle va nous dévoiler une partie de ses secrets.
Nous apprenons des tas de choses, mais malheureusement cette civilisation n’a pas laissé d’archives et il y a encore beaucoup d’hypothèses. Une certitude cependant, avec le temps et les nombreux touristes, le sol s’enfonce à certains endroits et le site se dégrade avec des murs qui commencent déjà à se disloquer. Le guide pense que d’ici quelques années, des mesures drastiques vont être prises pour préserver les lieux et les visiteurs ne pourront plus circuler entre les édifices comme nous le faisons aujourd’hui.
Des constructions qui défient encore le temps.
Nous ne vous parlerons pas des différents secteurs et temples assez complexes, sous peine de faire des erreurs. Nous regardons tout autour de nous et sommes conquis par ces constructions et cet environnement de montagnes aux pics verdoyants. Tout est admirablement entretenu et le service espaces verts à quatre pattes est en service continu, en mode écolo.
Nous n’avons de cesse de scruter la perfection des pierres s’emboîtant impeccablement les unes sur les autres, l’ingéniosité de l’irrigation, l’alignement des terrasses. Tout est parfait, mais pas seulement, c’est aussi esthétique, équilibré et calculé. Une question nous trotte en permanence dans la tête : comment ont-ils fait avec les moyens de l’époque ? C’est tout simplement bluffant et ahurissant lorsque l’on côtoie des blocs de pierre aux dimensions impressionnantes transportés dans une zone géographique sauvage et inaccessible. Nous nous laissons emporter par notre imagination pour ce peuple inca, ses croyances et sa culture avec ce que nous en savons. Nous essayons de nous représenter la croix andine projetée dans la tombe royale lors du solstice d’hiver et les murs des temples recouverts d’or et d’argent. Ce n’est pas un exercice facile, car c’est tellement inimaginable que nous n’arrivons pas à visualiser cette mystérieuse cité d’or à l’apogée de sa splendeur.
Tout autour.
Nous ne prenons pas des milliers de photos comme nous l’a demandé JP, mais seulement une bonne centaine du Machu Picchu sous toutes les coutures. Nous l’explorons en long, en large et en travers dans ce qui nous est permis de circuler, grimpons et descendons moult escaliers et admirons les fantastiques gorges situées en contrebas. Nous voulons en voir un maximum et nous ne nous ménageons pas.
Prenons encore de la hauteur.
Et comme ce n’est pas encore assez, nous décidons d’aller jusqu’à la porte du Soleil. Et là mes amis, ça grimpe. On nous dit que les Incas étaient petits et trapus, alors que les marches que nous escaladons sont hautes et fatigantes, allez comprendre ! Il faut y aller mollo pour ne pas ressembler à un poisson qui cherche de l’air hors de l’eau. Même si nous ne sommes pas très hauts, il nous faut discipliner notre respiration et regarder où nous posons les pieds. Enfin arrivés, la vue est incomparable et l’on surplombe les ruines en embrassant un panorama à 360° comme celui des cartes postales. Quelle récompense ! Il ne manque que le vol majestueux d’un condor pour compléter le décor ; pas de chance, celui-ci n’est pas au rendez-vous.
Dominique prend son courage à deux mains et décide d’aller jusqu’au col en courant ; il nous rejoindra pour prendre le bus, pendant que Valère redescend à pied au village pour sauter dans le train du retour avec nous. Ah ! C’est beau d’être jeunes. L’heure du départ est proche et le temps file à toute vitesse. A contrecœur, nous prenons le chemin inverse pour rejoindre la sortie sans précipitation ; inutile d’aller se tordre une cheville sur le sol très inégal ou de risquer une chute dans les escaliers pentus. Nous regrettons toutefois de ne pouvoir rester pour contempler le coucher du soleil sur les vestiges, il paraît que c’est sublime.
Avant de partir.
Nous avons encore une chose importante à faire avant de repartir et nous y tenons absolument pour immortaliser notre passage dans cet endroit magique. A gauche en sortant des portiques, il y a une petite guérite avec un tampon et de l’encre : vous pouvez tamponner votre passeport avec l’empreinte du Machu Picchu.
Loin des galères moto, nous apprécions pleinement la chance que nous avons d’être là à le contempler dans un environnement magique et fascinant. L’occasion était trop belle : pouvoir allier le plaisir de faire de la moto au Pérou et voir le sacro-saint Machu Picchu, c’est faire d’une pierre deux coups. Ce site est incomparable et inoubliable. Nous avons adoré plus, plus et nul doute que nous garderons très longtemps en mémoire ces images extraordinaires.
Maynard
28 décembre 2018 at 15 h 42 min
Merci de nous avoir fait partager votre périple accompagné d’un texte de qualité , de vos émotions et pour couronner le tout de belles photos.
L’etat Des lieux se dégradant, il est vrai q’un Voyage s’impose Dans très peu de temps.
Encore grand merci à vous deux.
Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!
29 décembre 2018 at 14 h 50 min
Merci pour ce sympathique retour !