De curieux noms pour désigner des lieux étonnants de Nouvelle-Zélande. Si le temps de visite pour chacun d’eux est assez court, ils font partie des incontournables de l’île du Sud. Pancakes rocks, mais qu’est-ce donc ? Un indice pour vous, malgré ce nom, cela ne se mange pas et les Moeraki boulders non plus. Il ne s’agit pas non plus de géothermie. Alors, vous donnez votre langue au chat ? En fait, ces curiosités ont un point commun ; elles ont un rapport avec les roches, mais pas n’importe lesquelles et de formes différentes.
Pancake Rocks.
Dès que l’on parle de pancake, tout de suite, on pense gourmandise, comme à des crêpes. Quant à rocks, on se réfère à de la pierre ou de la roche. Vous y êtes. Nous sommes dans un environnement de formation calcaire naturelle étonnante où la superposition des plaques, en couches fines horizontales, ressemble à des crêpes, empilées les unes sur les autres. On en mangerait presque !
Où les trouve-t-on ?
Direction Punakaiki dans le parc national Paparoa, sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, côte ouest. Là, bordant la mer de Tasman se trouvent des grandes falaises déchiquetées. Elles se sont formées il y a plus de 30 millions d’années, et offrent un environnement surprenant. Nous ne ferons pas un cours de géologie (nous n’y connaissons pas grand chose) ; il faut juste savoir qu’avec l’érosion par l’eau et le vent, les falaises laissent apparaître cet aspect de strates étagées que l’on voit aujourd’hui.
Sauvage et pittoresque.
Le parcours sur le site se fait en toute liberté et l’on découvre des formes étranges parmi les roches en constante évolution. On suit le chemin aménagé, bordé de plantes luxuriantes, pour observer, au plus près, ces pancakes originaux. Si l’on regarde bien, on trouve même, des petites décorations pleines de charme au milieu de la végétation. Ces « crêpes géologiques », finement stratifiées, empilées sur des dizaines de mètres de hauteur sont truffées de galeries où, à marée haute, l’eau s’engouffre avec force.
Les fameux blowholes.
Au fil du temps, d’énormes trous se sont formés à différents endroits des falaises et nous offre un spectacle inédit lors des marées. Il faut juste être là au bon moment. Avec la puissance des courants, l’eau de mer est projetée avec force à travers ces cavités et jaillit comme des geysers impressionnants.
Changement de lieu et de décor : les Moeraki Boulders.
Avec l’érosion des falaises avoisinantes, des boules de pierre roulent encore aujourd’hui sur le sable. Pourtant, elles ne sont pas toutes jeunes ces Moeraki Boulders. Loin s’en faut puisque ce phénomène a débuté, il y a environ 60 millions d’années. Cette fois, on se régale à descendre sur la plage pour observer ces étranges formations. Elles suscitent bien des interrogations et forcément, dans ces cas là, resurgit toujours une légende, pour expliquer leur supposée origine.
La légende Maorie.
Il y a fort, fort longtemps, des navigateurs maoris venant de la « Terre des Ancêtres » que l’on appelle Hawaiki* ont rejoint la Nouvelle Zélande. Au cours d’une terrible tempête, la pirogue et tous les marins survivants échouent sur la plage de Koekohe, au Nord d’Otago. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, tout est changé en pierres en touchant le sable. La coque du bateau se transforme en récif et les vanneries rondes servant à stocker les provisions deviennent de gros rochers sphériques. En somme, nous serions face à des reliques des ancêtres des Maoris.
(*Hawaiki est le lieu où l’être suprême a créé le monde et ses premiers habitants. C’est de cet endroit que vient chaque personne et c’est ici que chacun reviendra après sa mort.)
Une explication toute autre.
Les scientifiques donnent toutefois une version beaucoup plus rationnelle et moins poétique pour expliquer leur forme parfaite. Il s’agirait d’un noyau de boue et d’argile fossilisé, autour duquel, du calcaire est venu se déposer en couches successives. Pour autant, le débat n’est pas encore complètement clos et d’autres hypothèses sont à l’étude. Il n’en reste pas moins que ces Moeraki Boulders sont surprenantes et intriguent vraiment.
Approchons ces fameuses boules.
A la louche, il y en a près d’une cinquantaine. De forme sphérique, certaines sont complètement lisses ; d’autres ressemblent à des boules de pétanque géantes ou à des carapaces de tortues, peut-être même à des œufs de grosse bestiole ou à des ballons de foot. Tout le monde met son grain de sel, selon son imagination. Quelques-unes sont éclatées et laissent apparaître des cercles de couleur légèrement orangées. Isolées ou parfois groupées, elles sont enchâssées dans le sable de manière complètement aléatoire sur une portion de plage. En arrivant à marée montante, nous prenons un malin plaisir à patauger dans l’eau et à sauter de boules en boules. Nous sommes tranquilles, ce n’est pas notre poids qui va les faire bouger.
Leurs dimensions.
On ne vous parle pas des toutes petites, puisque nous n’en voyons pas. Il paraît que certains les dérobent. Pour le reste, cela va grosso modo, du boulet de canon (environ 50 cm) et peut monter jusqu’à 2 m de circonférence. Pour les plus grosses, elles pèsent jusqu’à 4/7 tonnes. Heureusement pour nous, il n’y a aucun risque qu’elles nous roulent sur le pied. Puis, au fur et à mesure de la montée de l’eau, elles disparaissent pour mieux renaître à la marée basse suivante, comme un éternel recommencement. Il est alors temps de quitter les lieux.
Emblématiques de Nouvelle-Zélande, ces deux sites pittoresques ont vraiment tout pour séduire. Et puis, être en bord de mer et respirer le bon air marin ; c’est une chance et on les apprécie d’autant plus.
Crédit photo : (4) Alexander Kling