Avec ma backpackeuse, lorsque nous avons mis les pieds en Thaïlande, nous n’avions que la 1ère nuit de réservée dans une guesthouse (pour le Nouvel An, à Khaosan), et rien d’autre qu’une feuille de route sur laquelle étaient inscrits tous les lieux qu’on voulait voir avec un programme libre et malléable. On savait qu’on suivrait nos envies, et qu’à un moment donné nous quitterions le Nord vers le Sud. C’est ce qu’on a fait, en prenant l’avion.
Remettons-nous dans le contexte. Puisqu’on veut se rendre dans les îles du Sud, Ko Yao Noi d’abord, puis Koh Lanta, on se met en tête de booker un vol Chiang Mai – Phuket, le classique, celui qui fait escale à Bangkok parce que c’est le moins cher. Mon hôtesse de l’air se rappelle qu’elle a vu une agence Nok Air dans la vieille ville alors elle part à sa recherche. 200 mètres plus loin à lui courir après, je lui rappelle que dans ses rêves uniquement existe une agence de la compagnie aérienne, et qu’on aura beau faire 250 aller-retour à travers le centre historique on n’en trouvera pas. Elle insiste pour qu’on cherche quand même, elle a tort. Elle le sait. Elle sait que je le sais, et que son charme ne durera pas.
Après quelques minutes de vaine exploration, on s’arrête dans un café pour réserver en ligne. Nok Air toujours, à checker le meilleur vol en alliant le prix le plus bas aux minimums de contraintes. Pas facile de rester focus, d’autant que mon cappuccino glacé est un pur délice. Mon exploratrice prend le relais, choisit l’option « payer sur place » chez un partenaire, en baths, qui lui renvoie après le troisième essai « invalid ma cocotte, va falloir te démerder autrement pour ton vol. »
Sourde devant tant de familiarité, elle change son fusil d’épaule. Il y a trop d’actions, je suis limite à reprendre un cappuccino. C’est parti pour un règlement par carte bancaire, mais avec 8.000THB il faut un code de sa banque, envoyé par SMS sur son portable. Mode avion depuis 10 jours, elle me dit que ça va faire mal. Justement lui dis-je, je me demande si ça va pas me faire mal au bide si j’en reprends un deuxième. « Un deuxième quoi? »
« Cappuccino. »
Regard noir.
You Only Live Once comme on dit, yolo renchérit-elle et désactive le mode avion, SMS opérateur, 40€ de hors forfait, sans code. Elle laisse échapper des mots dont la bienséance a pas idée, je les tais, mais lui laisse la parole. « Nouveau fusil, troisième épaule. On part en quête d’une agence de voyages qui pourrait nous prendre nos billets d’avion. On atterrit dans truc qui vend des excursions. La nana nous propose des billets plus chers à des horaires moins cool que ceux qu’on a trouvés. On retente la résa sur le téléphone avec la puce thaï, cette fois l’option « payer sur place » fonctionne. On a 3h pour tout régler chez un partenaire, mais pas moyen d’avoir la liste. On a cru comprendre que c’était ok dans certaines banques et les 7/eleven. On en tente un, la meuf ne comprend rien. On sort. On tente un ATM. Rien. Le temps passe. On entre dans une banque. La meuf ne connaît pas, ses collègues non plus. JP me parle de cappuccino, il me fatigue et le temps court toujours. On tente à nouveau un 7/eleven à quelques centaines de mètres, le gros pas loin de notre hôtel. Cette fois le manager est là et en 5 minutes c’est plié! »
Pour le retour, un Krabi – Bangkok sur Air Asia, même topo avec cette fois l’expérience de nos déboires précédents. Cette fois, pas moyen d’être pris de court. Nous avons pris le temps lister les différents partenaires pour payer sur place en baths. Comme nous avons essuyé un échec cuisant sur un ATM, encore un, nous avons eu la chance d’être accompagnés par le manager de notre hôtel vers un 7/eleven pour qu’il puisse intervenir en cas de besoin, et parce que la boutique était éloignée.
Ce qu’il faut retenir.
Comme on était dans le rush sur le moment, on n’a pas vraiment eu le temps de jouer à se faire peur. Rétrospectivement, on peut relever pas mal de choses, dont l’approximation comme point d’orgue. On a quand même commis pas mal d’impairs, on n’a rien optimisé puisqu’on n’y a pas réfléchi avant.
Allez, fendons-nous d’une expression fort à propos, on a clairement fait les choses à la zob. C’est un peu notre style.
Les compagnies low-cost.
Globalement les prix sont très attractifs en Thaïlande lorsqu’on voyage avec une compagnie low-cost: Thai Airways, Air Asia, Bangkok Airways, Nok Air, Thai Smile sont celles vers qui vous chercherez le bon vol. Nous avons testé Air Asia et Nok Air connues comme étant les moins chères. Ce qui est intéressant pour Nok Air, ce sont les 15kg offerts de bagage en soute qui peuvent vous dispenser de payer un supplément.
Ce qu’il faut faire.
- Prendre un cappuccino glacé.
Déjà, on se sent tout de suite plus détendu, plus rien n’a d’importance, plus rien ne peut nous arriver. C’est peut-être d’ailleurs ça le problème, mais on s’en fout.
- Réserver son vol intérieur à l’avance.
Vous paierez moins cher et pourrez profiter de promotions. Faites-le directement sur le site de la compagnie aérienne.
- Payer en baths chez un partenaire.
C’est donc ce qu’on appelle « un paiement au comptoir ». Vous réservez vos billets en ligne, puis vous avez 2h pour régler votre achat dans un 7 Eleven (ou Big C ou Tescos Lotus). Prenez donc le temps de vous renseigner avant sur qui sont-ils, ce qu’ils font dans la vie et est-ce qu’ils se protègent. Vous éviterez de courir de partout pour trouver chez qui payer votre billet, et n’aurez pas la tentation de recourir au paiement via votre banque classique, trop gourmande en frais.
- Aller dans un 7/eleven et régler au manager.
Celui-ci saura tout de suite de quoi vous parlez, et des 7/eleven, il y en a absolument partout en Thaïlande. On a perdu beaucoup de temps à ne pas se comprendre avec nos différents interlocuteurs, simplement parce que ça n’étaient pas les bons.
- Sinon, payer avec votre carte de banque mobile.
Pas de frais, instantanéité de l’opération, c’est encore plus simple, mais nous ne l’avons pas testé à ce moment-là.
- Prévoir votre transport jusqu’à l’aéroport.
Notre vol pour Phuket était aux aurores, une fois qu’on a eu nos billets virtuels en main, on s’est dit « au fait, on y va comment pour prendre notre avion? » Voilà, ce sont des petits détails, n’empêche que choper un taxi à 4h du mat’ c’était pas si simple.
- Prévoir de la marge si vous avez une correspondance pour un vol international.
Les compagnies low-cost ne sont pas toujours ponctuelles, nous en avons fait l’expérience avec Air Asia (1h de retard, sans qu’on obtienne la moindre information). De même, renseignez-vous sur l’aéroport d’arrivée, certains vols partent ou arrivent à l’aéroport de Don Muang à Bangkok, et il faut 45 minutes en bus pour rallier Suvarnabhumi, l’aéroport principal de la ville.
Ce qu’il ne faut pas faire.
- Chercher une agence d’une compagnie aérienne low-cost, vous n’en trouverez pas.
- Utiliser un comparateur de vol. Il n’y a pas 25 prestataires différents, ça ne sert à rien et ça n’est pas moins cher.
- Tout prévoir. Je sais c’est paradoxal, mais laissez-vous la chance de pouvoir merder un peu.
Crédit photo: (1) Chris Bird; (2) planefinder.
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