Ils nous font tous rêver : Karnak, Louxor, Abou Simbel pour les plus connus des temples égyptiens. Nous avons la chance d’admirer ces trésors de l’Égypte ancienne au cours d’une croisière sur le Nil partant de Louxor jusqu’à Assouan, il y a quelque temps déjà. Si depuis, nous avons pris quelques rides et quelques cheveux blancs, nous en gardons un souvenir inoubliable. Partons à la découverte de ces temples prestigieux de l’Egypte antique qui nous fascinent et nous transportent dans l’univers des pharaons, des Dieux et de leurs histoires. Le tout premier que nous visitons n’est pas l’un des moindres, puisque c’est l’un des plus grands.
Plus beaux les uns que les autres.
Karnak.
Il faut y être pour mesurer le gigantisme de ce vaste complexe religieux composé de plusieurs temples et d’un lac sacré. C’est au-delà de ce que nous imaginions et c’est véritablement incroyable. La grande salle hypostyle est grandiose avec ses 16 rangs de 134 colonnes, pas une de plus, pas une de moins. Nous sommes vraiment tous petits dans cette forêt de piliers, à côté de ces immenses colonnes de pierre qui défient le temps. Formées de tambours sculptés de hiéroglyphes posés les uns sur les autres, leur construction relève du prodige. C’est époustouflant de les voir encore debout aujourd’hui. Nous traversons la majestueuse allée des béliers, toujours en poste et les obélisques ne passent pas inaperçus. Ils érigent fièrement leur pointe vers le ciel et l’on ne peut les manquer.
Notre regard est attiré par un garde qui nous fait discrètement signe de nous approcher. Tiens, tiens. Il nous amène en catimini dans un endroit écarté de la visite classique pour nous montrer une pièce où l’on peut encore voir des couleurs d’origine sur les murs. Il en reste très peu aujourd’hui. C’est une belle découverte, car elles livrent un aperçu de la splendeur d’antan de ces temples. Dommage qu’elles ne soient pas restaurées pour que tout le monde puisse en profiter. Nous ne repartons pas sans avoir remercié notre guide improvisé par un bakchich qu’il ne réclame pas, mais qu’il attend l’air de rien.
Pour arriver à la porte du temple de Louxor, nous n’échappons pas à l’incontournable tour en calèche. C’est une balade très agréable et nous ferons même une virée dans le marché local au pas tranquille de notre cheval, au milieu des badauds et des stands colorés.
Louxor.
Nous sommes accueillis par deux magnifiques statues colossales de Ramsès II. Ce sont les gardiennes de ce temple que les Égyptiens appelaient « Harem du Sud« . Nous sommes réellement captivés par ces sculptures de granit au visage empreint de sérénité et de douceur. Elles sont tellement ensorcelantes que nous avons l’étrange sensation qu’elles nous observent du coin de l’œil et qu’elles vont se mettre à bouger.
Plus loin, les sphinx veillent encore fidèlement au bord de l’immense allée envahie de visiteurs. Allez, juste pour la petite histoire. Comme vous le savez, l’obélisque qui trône sur la place de la Concorde à Paris provient de ce temple, et la momie de Ramsès a même fait un petit détour devant lui lorsqu’il est venu chez nous pour être soigné de ses moisissures. Il a sans doute apprécié ce petit geste sympathique de la part de notre pays.
Si les temples sont majoritairement monumentaux, celui d’Edfou est plus « modeste » que les autres, mais il est remarquable par son plan harmonieux et sa conservation exceptionnelle.
Edfou.
Dédié à Horus, tout ici évoque la vie sacrée qui régnait dans ce lieu assez épuré. On aime particulièrement les hiéroglyphes très bien conservés et les gravures qui ornent des pans entiers de murs. C’est comme un livre ouvert qui nous raconte des histoires, l’histoire des dieux immortalisés par les graveurs avec une grande dextérité et une finesse exceptionnelle. Dommage que nous ne sachions pas décoder ce que les hiéroglyphes racontent. Malheureusement, nous n’avons pas Monsieur Champollion dans nos bagages pour nous éclairer et notre guide passe assez vite et nous en dit peu. C’est vraiment dommage !
Kom Obo nous attend maintenant et il fait un peu figure de minus à côté des autres temples. On en fait vite le tour.
Kom Obo.
Ici, Haroeris à tête d’épervier et Sobek à tête de crocodile sont les deux divinités à l’honneur. Gravés sur les murs et il n’y a pas de danger que nous les manquions. Si la majeure partie de l’édifice a été détruite par l’érosion due à la proximité du Nil et les tremblements de terre, ce qu’il en reste est très séduisant et mérite que l’on s’y arrête.Les colonnes se terminant par des chapiteaux à forme florale sont du plus bel effet. Même s’il est plus modeste que les autres, il a beaucoup de cachet et nous adorons ses reliefs d’une qualité exceptionnelle.
Profitons maintenant d’une agréable promenade en bateau de 15 à 20 minutes avant d’accoster sur l’île d’Aguilkia pour atteindre le prochain site dédié à Isis, resté englouti par le lac de retenue pendant 30 ans.
Philae.
Vu de notre bateau, il faut reconnaître qu’il en impose avant même d’y être. Ce qui nous frappe, ce sont ses gracieuses colonnes. Elles forment un alignement parfait et témoignent de la magnificence passée des lieux. Heureusement que nous avons un peu la fraîcheur de l’eau, car la chaleur est écrasante et nous cuisons à petit feu sous un soleil de plomb. Il faut s’y faire, c’est un peu une constante en Égypte au mois de mai.
Nous vous réservons le meilleur pour la fin et c’est incontestablement notre coup de cœur : Abou Simbel bien sûr. Vous l’attendiez celui-là, non ?
Abou Simbel.
Faute d’avoir choisi de faire le trajet en avion un peu cher à l’époque, nous partons en autobus. Lever à 4 heures du mat’ et un bon oreiller pour se caler sur notre siège et sous escorte militaire. Sécurité oblige. Et comme nous sommes des petits gâtés, deux gardes s’installent à bord du véhicule. Pas de souci, nous sommes bien encadrés. Tout se passe sans problème, sauf qu’il n’est pas très aisé de dormir correctement, presque plié en quatre dans un bus moyennement confortable.
Situé aux portes du Soudan, l’ensemble d’Abou Simbel est le plus impressionnant des testaments de pierre laissés par Ramsès II en plein désert. Ce temple unique, entièrement creusé et taillé dans la falaise est complètement dédié à sa splendeur . « Le petit temple » juste à côté à celle de son épouse Néfertari. Les gigantesques sculptures extérieures donnent le ton sur ce qui nous attend. Nous n’allons pas être déçus !
Des sculptures gigantesques.
A notre arrivée sur le site, il fait une chaleur d’enfer qui devient, faute d’aération, carrément étouffante à l’intérieur du temple. Lorsque l’on explore les petits boyaux étroits et les multiples salles, on étouffe littéralement. C’est difficilement supportable et c’est tout juste si nous ne tournons pas de l’œil tellement l’air est suffocant. Sylvie, n’est pas au mieux de sa forme dans cette fournaise. Toutefois, cela ne nous empêche pas d’être complètement sous le charme des splendeurs qu’il renferme avec ses statues imposantes et ses murs entiers de fresques sculptées à la gloire de Ramsès II. La plus impressionnante nous raconte la bataille de Qadesh avec le pharaon, arc bandé sur son char tiré par des chevaux, prêt à décocher sa flèche ou à pied, exterminant ses ennemis. Tout est stupéfiant de réalisme. Ce site est une vraie merveille et nous savourons sans retenue le plaisir de le découvrir sous toutes les coutures.
Malheureusement, il est interdit de prendre des photos à l’intérieur du temple. C’est carrément frustrant tellement l’ensemble est incroyablement fascinant. Aussi avons-nous opté pour l’achat de cartes postales (de qualité très moyenne malheureusement) pour garder quelques souvenirs de ce chef-d’œuvre exceptionnel.
Des souvenirs impérissables.
Cette immersion dans l’Égypte antique est un vrai bonheur avec tous ces temples magnifiques sortis du sable qui charment encore bien des siècles après leur construction. Il faut être confronté en réel à la démesure de ces monuments, à la finesse des sculptures taillées dans le granit et à leur architecture particulière pour apprécier à sa juste valeur l’ingéniosité de ces bâtisseurs hors du commun. C’est vraiment fabuleux. Mais avant notre retour en France, il nous reste une dernière visite à faire au Caire pour contempler les majestueuses pyramides et le Sphinx de Gizeh. Encore de belles découvertes en perspective.