Ce temple unique et mystérieux fait partie du site archéologique d’Angkor, classé depuis 1992 au patrimoine mondial de l’Humanité. Très populaire, c’est sans doute celui qui accueille le plus de visiteurs au milieu d’une jungle très dense. C’est forcément un passage obligé à ne rater sous aucun prétexte. Suivez le guide.
Remontons le temps.
Construit en 1186 par le roi Jayavarman VII en l’honneur de sa mère, le temple est laissé à l’abandon et complètement négligé à partir du 15ème siècle à la suite de la chute de l’empire Khmer. Après sa découverte en 1920, les archéologues le laissent intact à l’exclusion d’un chemin d’accès pour les visiteurs et d’un renforcement structurel pour éviter toute détérioration supplémentaire. C’est ce qui lui a valu d’être envahi, entre-autres, par les fromagers et les ficus. Puis, en 2013, devant l’arrivée massive des touristes ; des passerelles en bois, des plates-formes et des rampes ont été installés sur le site pour le protéger. A vrai dire, sous certains porches, nous nous faisons quelques petites frayeurs. Tiendra, tiendra pas ? Heureusement, lors de notre visite fin 2019, nous constatons que des travaux de réhabilitation sont en cours pour préserver le temple et le sécuriser.
A quoi ressemble le Ta Prohm ?
Son architecture.
Chaque entrée possède une tour à quatre faces, en forme de visage, très semblable à celles du Bayon. Elles sont placées au quatre coins cardinaux, mais il n’y en a que deux d’opérationnelles. D’ailleurs, méfiez-vous. Nous entrons d’un côté et finissons la visite de l’autre. Alors, si votre chauffeur vous attend là vous vous êtes entrés, il vous faudra faire le chemin en sens inverse pour le retrouver. C’est ce qui nous est arrivé. Nous avons, sans le faire exprès, profité de la visite dans les deux sens. Nous découvrons ainsi d’autres endroits moins courus et très sauvages en nous écartant involontairement du chemin initial. En fait, on s’est un peu paumé.
Construit sur un seul niveau, il est différent d’autres temples montagne comme celui du Bayon. Frontons sculptés, piliers, monuments longs et bas percés de multiples ouvertures permettent un aperçu différent à chaque enceinte franchie. C’est sûr, tout ce dédale de couloirs et ces tonnes de ruines renferment encore bien des mystères.
Un parcours au cœur de plusieurs enceintes.
En raison de son état naturel préservé, on se prend un peu pour des explorateurs pour le découvrir presque dans son jus depuis plusieurs siècles. Certaines parties du temple sont impraticables et d’autres ne sont accessibles que par des passages étroits et sombres. Alors, on n’hésite pas à s’écarter légèrement du chemin pour découvrir quelques bas-reliefs oubliés parmi les ruines en jouant les Indiana Jones, dans la limite toutefois de ce qui est autorisé. En effet, compte-tenu de l’état dégradé du site, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi et il convient de rester prudent.
Nous sommes dans un véritable labyrinthe, un dédale de coins et de recoins dans tous les sens. Néanmoins, il faut suivre le circuit balisé par le chemin et les plates-formes aménagés pour préserver le site saturé par de nombreux visiteurs. Mais ils ne sont pas les seuls à s’approprier ce lieu prestigieux.
Une fusion envoûtante entre les racines et la pierre.
La nature a repris ses droits.
Le charme étrange et unique qui se dégage de ce temple nous imprègne instantanément. Les ruines sont envahies par la jungle. La végétation disloque les murs et les structures en même temps qu’elle les préserve et les maintient, retardant ainsi un possible écroulement. Cette combinaison fascinante créée une atmosphère surréaliste. Les arbres étendent leurs racines gigantesques sur les roches, et les troncs se tordent parmi les piliers de pierre. C’est incroyablement beau.
Des formes particulières.
Regardez bien les racines, certaines ont des formes spéciales. Vous y êtes ? On dirait très clairement une paire de fesses bien galbées. Pas vrai ? D’autres ressemblent à des serpents ou à d’énormes tentacules qui désarticulent et dévorent les statues et les murs, tandis que les branches et les feuilles des arbres géants forment un toit végétal rafraîchissant. C’est pour cette raison que les touristes préfèrent venir ici dans l’après-midi.
Un décor naturel de cinéma.
Le 7éme art ne s’y est pas trompé. Certaines scènes du film Tomb Raider ont en effet été tournées dans ce décor brut authentique et fascinant avec la belle archéologue Lara Croft (Angélina Jolie). Nous n’avons pas vu le film et ne sommes donc pas en mesure de vous le conseiller ou non.
Pour ce qui est du temple de Ta Prohm, là, on vous le dit carrément Allez-y sans tarder ! A tout le moins lorsque les conditions sanitaires permettront à nouveau les voyages à l’étranger. Pour nous, c’est un vrai coup de cœur. Son atout majeur reste indéniablement l’aura magique qui plane sur ses ruines que les racines subliment.