Escapade aux Gorges du Fier, une curiosité naturelle bien de chez nous.

Gorges du Fier

Prenons la direction de Lovagny en Haute-Savoie pour aller à 10 km à l’ouest d’Annecy découvrir les Gorges du Fier, classées parmi les plus grandes curiosités des Alpes. Ce n’est pas au bout du monde ; c’est juste à un saut de puce de chez nous. Le site est ouvert du 15 mars au 15 octobre de chaque année. Nous y sommes allés à plusieurs reprises, à chaque fois au début de l’ouverture des visites. A cette époque, l’eau est à son plus haut niveau et elle mugit au fond de ce défilé spectaculaire en nous en mettant plein les yeux et les oreilles. Pour découvrir ces gorges, il faut emprunter une passerelle en bois longue de plus de 250 m, à flanc de rocher et à 25 m au-dessus du Fier. Impressionnant ! Là, on n’en mène pas large surtout si l’on est sujet au vertige  et on se dit qu’il vaut mieux que la passerelle soit bien fixée à la roche.

Entrons dans les gorges.

Le défilé.

Accompagnés par le bruit de l’eau en contrebas, on se promène dans ce canyon sinueux où la force des eaux tumultueuses a façonné d’étonnants paysages. Lorsque l’on se penche au-dessus de la passerelle, la sensation est saisissante et vertigineuse. On a presque l’impression que l’eau nous aspire et que nous allons plonger tout au fond. Franchement, ce n’est pourtant pas le moment de prendre un bain. Les jeux d’ombre et de lumière caracolent sur les formes capricieuses des parois rocheuses et stimulent l’imagination. Peut-être y verrez-vous des visages de femmes parmi le décor environnant. Alors, cherchez bien, ils sont bien là !

Le calme après le tumulte.

Nous atteignons tranquillement la fin du canyon où la clairière des curieux attend les visiteurs. Cet espace pédagogique complet apporte des éléments de compréhension sur les curiosités géologiques et géomorphologiques du site. Il nous éclaire également sur le cycle de l’eau. Juste à côté, l’Îlot des légendes retient notre attention. Vous le savez maintenant, on aime les histoires inspirées par les lieux que nous découvrons. Elles font indéniablement partie du patrimoine local et nous ne résistons pas à l’envie de vous les raconter.

La légende du Petit page.

« Le comte de Montrottier, préoccupé à propos de la fidélité de son épouse Diane charge un petit page de la surveiller. Et voilà que le garçon tombe amoureux de la belle et épie alors ses moindres faits et gestes. C’est ainsi qu’il la surprend dans les bras du comte de Pontverre, le rival de l’époux. Le petit page fou de jalousie se sent trahi. Pour se venger, il prévient le comte de Montrottier de son infortune et celui-ci organise un traquenard pour piéger le couple. Démasqué et pris de peur, le comte de Pontverre prend la fuite à cheval, mais le petit page s’accroche fermement à la queue du destrier. Le cavalier le traîne alors jusqu’au-dessus du Fier et d’un coup d’épée tranche la queue de l’animal. Le jeune homme tombe et disparaît au fond des gorges. Des fées déposent alors un énorme rocher appelé « La pierre des fées » pour marquer la tombe du petit page sacrifié. Depuis ce temps-là, les habitants de la vallée entendent parfois des plaintes lointaines surgir des gorges. Certains disent qu’il s’agit des gémissements et des pleurs du petit page qui regrette son amour à jamais perdu. »

Vous avez dit lapiaz ?

Gorges du Fier

Gorges du Fier

Nom bizarroïde voulant simplement dire que c’est une formation géologique de surface. Elle est créée par le ruissellement des eaux de pluie qui dissout les roches calcaires, notamment. Sur le site, on l’appelle la mer de rochers. Un labyrinthe de blocs de calcaire et de marmites de géants occupe un espace important du plateau. On jour à cache-cache,  c’est ici que le Fier joue à « il est passé par ici, il repassera par là » au milieu des rochers. Puis, il poursuit discrètement sa course pour ressortir à l’air libre et continuer son chemin pour aller se jeter dans le Rhône 70 km plus loin. C’est dans ce lapiaz que de nombreux troncs et branches, emportés par la force du courant à la fin de l’hiver restent coincés et encombrent les cuvettes. A la fin de la visite, une exposition nous montre les grandes crues survenues dans les années passées et les images sont vraiment impressionnantes.

Cette visite se fait en une heure, une heure trente environ. Ce n’est pas très long, mais le défilé est fantastique. Si nous y revenons de temps à autre, c’est sans doute parce que ce petit coin de Haute-Savoie plein de charme vaut bien le détour.

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