Situées au cœur du parc naturel régional du Haut-Languedoc, et plus particulièrement dans le massif du Caroux, les Gorges d’Héric sont une invitation à la détente et au sport. Site naturel classé et protégé, elles sont très proches du village de Mons-La-Trivale où la voie verte Passa Païs que nous parcourons à vélo traverse. C’est ici que nous garons notre camping-car pour aller découvrir les gorges, et commencer ensuite notre itinéraire vélocipédique.
Un vrai coup de chance.
Suite à un éboulement de terrain ayant emporté une partie de la route, en décembre dernier, les gorges d’Héric sont temporairement fermées. Flûte alors ! Pourtant, selon des randonneurs ayant emprunté le chemin il y a peu, les travaux de sécurisation semblent terminés et le passage est à nouveau praticable. Pour autant, l’arrêté n’est pas levé. Alors, on tente ou pas ? On hésite et finalement, on se lance. Nous rebrousserons chemin si le chantier n’est pas terminé et l’accès interdit. Nous avons juste anticipé, puisque le site des gorges était officiellement accessible le lendemain de notre escapade.
Des gorges aux multiples possibilités.
* Pour les marcheurs.
L’objectif est de monter jusqu’au petit hameau de l’Héric, formant un cul-de-sac au bout de nulle part et marquant la fin des gorges pour les promeneurs du dimanche. Pour être clairs, on monte pendant 5 km et ensuite, on redescend sur la même distance en longeant ou surplombant le ruisseau. Pas de difficultés majeures, cette balade peut se faire en famille, sans pour autant aller jusqu’en haut. A noter un dénivelé positif de 300m et on reconnait que ça tire un peu dans les jambes, surtout si l’on allonge le pas.
* Pour les randonneurs.
De nombreux itinéraires de randonnées partent des gorges. D’après ce que nous voyons, ils démarrent assez raides dans la pente et ne rentrent pas dans la catégorie « facile ». Il faut être aguerri pour se lancer sur ces sentiers qui ne semblent pas de tout repos. Avis aux amateurs !
* Pour les grimpeurs.
Oulala, rien que de voir les sportifs pendus au bout de leur baudrier le long de la paroi rocheuse, nous avons déjà le vertige. Autant dire que nous ne sommes pas encore prêts à tester ce sport qui semble les ravir. La via ferrata leur appartient. On les entend plaisanter en passant sur le chemin et avons croisé plusieurs adeptes portant tout un harnachement pour la grimpe. Nous, on passe notre tour !
Prêts pour la promenade.
Le chemin et l’eau.
Ces gorges n’ont rien à voir avec celles du Fier ou même de l’Ardèche, et ne peuvent se comparer. Ici, la route est bétonnée ; si c’est très pratique pour les poussettes, et même pour les vélos, ; cela perd un peu de son authenticité et de son charme quant au traditionnel sentier. L’avantage étant que l’on ne se tord pas les pieds sur des cailloux ou des racines. Au départ, on longe le ruisseau et en montant, on le perd de vue. Il n’est pas loin et on l’entend couler au fond de la vallée. Le plus frappant, en ce début de printemps, c’est le cruel manque d’eau. On parle bien d’un ruisseau et non d’un torrent. Là où on s’attend à voir caracoler l’eau vive sur les rochers, il y en a peu ; là où la cascade doit jaillir avec force, elle est plutôt timide ; le lit du ruisseau est partiellement à sec. Cela nous serre le cœur ; le réchauffement climatique est bien là et nous ne sommes que mi-avril.
Des piscines naturelles.
Ce lieu est très fréquenté en été pour ses bassins creusés par le torrent, véritables trous d’eau transparente. Selon les pancartes, il y aurait même des truites fario, celles qui aiment l’eau entre 7 et 15° ; pas chaud, chaud tout ça. Pour les plus courageux, c’est l’occasion de piquer une tête pour se rafraîchir, de pique-niquer en toute quiétude ou tout simplement de lézarder pour une petite bronzette. On voit même une jeune fille faire quelques brasses, pas frileuse du tout. Pourtant en avril on dit « ne te découvre pas d’un fil ».
La végétation.
Plus on monte le chemin et plus la végétation est présente. On peut même dire que l’on traverse de minis forêts de chênes verts, essence dominante de ce massif, où les plus vieux auraient plus de 250 ans. Quant aux châtaigniers, ils ne sont plus exploités aujourd’hui. Belle trouvaille avec la bruyère blanche arborescente, qui pousse ici près des hêtres. Sa taille est assez exceptionnelle et ses petites fleurs délicates sont très odorantes et c’est un plus que l’on apprécie.
Le hameau.
Voilà la récompense. Quelques maisons tout en pierre, de type cévenol, nous attendent tout en haut de la grimpette, toits de lauze et ruelles étroites. Si nous entendons un coq chanter, nous ne voyons malheureusement pas âme qui vive. Quant à la buvette, on oublie tout de suite. Seules les tables sont présentes et ne risquent pas de s’envoler. Et puis, comme le chemin ne peut plus être emprunté par une voiture et qu’il n’y en a qu’un seul ; l’approvisionnement ne va être fait de sitôt. Imaginez la déception pour les enfants que nous croisons : pas de glace, pas de boisson. C’est moche pour eux (et pour nous aussi).
Il n’y a plus qu’à repartir. La descente se fait alors tranquillou ; rien ne presse. « Un kilomètre à pied, ça use, ça use, ……. Cinq kilomètres à pied, ça use les souliers ! »