Les vestiges enfouis d’Herculanum après la tragédie.

Hercualnum mosaïque colorée

Moins célèbre que sa voisine Pompéi au destin identique, c’est pourtant Herculanum qui permet de voir aujourd’hui des vestiges incroyablement bien conservés. Ils révèlent ce que fut la ville avant le cataclysme. Si nous pouvons contempler une partie de l’ancienne Herculanum, les 2/3 sont encore ensevelis sous la ville actuelle Ercolano, construite sur le site de la ville antique. Derrière, le Vésuve meurtrier veille toujours sur la ville.

Que se passe-t-il le 24 août 79 ?

Une éruption tristement célèbre.

Si en 62 après J.C, Herculanum connait un énorme tremblement de terre qui détruit une partie de la ville, c’est dans la nuit du 24 au 25 août de l’an 79 qu’elle connait un funeste destin avec les éruptions du Vésuve. Celui-ci crache sa colère et répand des tonnes de roches volcaniques, de lave et de boue pendant plusieurs heures. Par vagues successives, elles tombent sur la ville en ensevelissant tout sur leur passage. Sinistrée après Pompéi, de nombreux habitants ont néanmoins pu prendre la fuite avant que le piège mortel ne se referme sur eux.

Après la violence apocalyptique du volcan, la cité reste enfouie dans sa gangue protectrice sous plus de 15 m de profondeur. La voilà figée dans le temps, à l’intérieur de son tombeau volcanique. Elle ne sort de l’oubli qu’au 18ième siècle lorsqu’un homme creuse un puits et tombe sur ses vestiges complètement par hasard. Un vrai coup de chance pour nous tous.

Comment s’y rendre ?

Depuis Naples, il suffit d’aller à la Gare Napoli Centrale et de prendre la ligne Circumvesuviana jusqu’à Ercolano Scavi pour un trajet de 20 minutes environ. Il reste ensuite un court chemin à faire à pied pour arriver à l’entrée du site. C’est très bien indiqué et l’on ne peut pas se tromper, il suffit tout simplement de suivre les pancartes.

Herculanum renaît de ses cendres.

Un voyage à travers le temps.

Site archéologique Herculanum

Nous descendons la rampe qui nous amène jusqu’au site archéologique, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Vu du dessus, il semble petit. Cependant, nous découvrons une structure urbaine faite d’artères principales et secondaires, ainsi que bons nombre de murs et d’enceintes de maisons et de villas. Herculanum, lieu de villégiature pour le gotha romain est en effet plus riche et plus puissante que Pompéi. Un grand nombre d’objets usuels de la vie quotidienne en verre, bronze ou argent, mis à jour dans ses ruines sont exposés au fabuleux Musée archéologique national à Naples. Ils attestent de la richesse de leurs propriétaires, tout comme les fresques murales confirment le faste des villas de l’époque. Nous recommandons vivement cette visite incontournable à ne surtout pas manquer.

Un état de conservation exceptionnel.

Herculanum mur peint

Herculanum peinture shommes nus

Pour la plupart, les maisons conservent leurs deux étages à l’intérieur desquels elles livrent leurs trésors. Leurs dispositions, leurs proportions et leurs décorations dénotent de la distinction et de l’aisance des habitants. Peintures, mosaïques et sculptures mettent en évidence le luxe et l’élégance dont s’entouraient leurs anciens occupants.

Les habitations.

Herculanum vestiges

Herculanum intérieur maison

Le plan remis à l’entrée du site ou l’audio guide nous éclaire sur les différentes activités des habitants. Maison d’Aristide, maison à mosaïque, maison à l’alcôve, maison au salon noir et même maison au squelette, les noms sont évocateurs. Chacune de ces demeures sont identifiées en fonction des éléments et indices trouvés sur place. Pour la maison du squelette, il n’y a malheureusement pas d’ambigüité, vous devinez aisément d’où elle tire son nom. Quant à La villa des papyrus (villa dei papiri), ancienne bibliothèque, on y a récemment retrouvé un grand nombre de rouleaux carbonisés. Avec la technologie moderne peut-être vont-ils nous en apprendre encore davantage sur cette fameuse cité.

Les autres constructions.

Herculanum vestiges

On trouve ici les traces de plusieurs commerces d’artisans tisseurs, forgerons, boulanger, etc… Les vestiges très bien conservés de la Grande taverne indiquent qu’à cette époque, les romains connaissaient la restauration rapide. Notre fast food d’aujourd’hui n’avait pas de secret pour eux. Incroyable, non ? Dans certaines maisons et commerces, des structures en bois complètement transformées en charbon rappellent l’intensité de la chaleur le jour de l’apocalypse.

Distribuée de chaque côté des rues, on passe d’une structure à l’autre très facilement. Attention toutefois à ne pas vous tordre les pieds sur les anciens pavés. Si nous pouvons découvrir certains édifices publics comme les thermes pour les hommes et un autre pour les femmes, ou des édifices religieux comme des temples ; beaucoup d’autres sont encore ensevelis et inaccessibles.

Le port.

Squelettes

La plage n’existe plus et la mer n’est plus là. Pourtant, c’est à cet endroit que nous prenons la pleine mesure de la tragédie qui s’est déroulée pendant cette nuit fatidique. Ici, près de 300 personnes viennent s’abriter dans des hangars à bateaux sur le front de mer pour se protéger. Malheureusement, elles restent piégées dans ces abris devenus une véritable fournaise avec une température avoisinant les 500° C. Devant les squelettes entassés dans la position où la mort les a surpris, tous les visiteurs présents restent silencieux. Nous sommes face à un cimetière à ciel ouvert où les ossements forcent le respect.

Poterie Herculanum

Si Herculanum nous dévoile une partie de ses secrets, de nombreuses découvertes restent encore à venir. Avec les vestiges pourtant exceptionnels actuellement mis au jour, nous n’avons toutefois qu’une compréhension partielle de l’histoire et de l’architecture de la ville ancienne. Gageons qu’elle nous réserve encore bien des surprises dans les prochaines années. Elle a tant encore à nous raconter.

Crédit Photo : (1) Luiza Serpa Lopes

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