Nichée aux confins des Causses du Quercy, entre la vallée de la Dordogne et celle de la Vézère se trouve la cité médiévale de Sarlat-la-Canéda, capitale du Périgord noir. Communément appelée Sarlat, elle séduit les nombreux visiteurs pour son patrimoine architectural et sa gastronomie. De quoi ravir à la fois, les yeux et les papilles.
Sa renaissance.
Sarlat est le premier secteur sauvegardé de France à avoir été restauré grâce à la loi Malraux de 1964. Classée Ville d’Art et d’Histoire, pas moins de 66 monuments sont aujourd’hui protégés. Assurément, cela réserve son lot de surprises. La cité renferme un patrimoine d’exception à chaque détour de ruelle tortueuse ou de passage vouté. Aussi pour apprécier ce qu’elle a à offrir, nous flânons dans tous ses recoins pour découvrir ce qu’elle protège dans ses murs. Il ne faut surtout pas oublier de lever les yeux.
En ce début de printemps, les touristes sont peu nombreux même un jour de marché, il n’y a pas foule. Avec 12 petits degrés au thermomètre, le froid doit sans doute y être pour quelque chose. Pour nous, c’est la période idéale pour se perdre et profiter au maximum de la ville sans la cohue estivale qu’elle connaît.
Au cœur du Moyen-Age.
L’architecture.
Hôtel de ville, ancienne église Sainte-Marie, hôtels particuliers et nombreuses places, on ne cesse de découvrir les divers trésors du Moyen-âge encore présents dans ses murs. Toits de lauze, fenêtres à meneaux, sculptures de personnages enchâssés dans les angles de rue, tours, arcades du plus bel effet, l’architecture est un ravissement permanent pour les amoureux de vieilles pierres blondes qui ont une âme. Elle ne ressemble en rien à son attrayante voisine Rocamadour (à peine plus de 50 km) ; celle-ci nous raconte une autre histoire.
Chaque samedi, place de la Liberté se tient le traditionnel marché, sous l’œil bienveillant du Badaud. Pour le trouver, nous vous donnons un indice. Il surveille les visiteurs, confortablement assis en haut d’un escalier. Ce marché est le rendez-vous incontournable des gourmands pour une plongée dans les spécialités périgourdines, mais pas seulement. Les étals de fruits et légumes des producteurs locaux tiennent également une place importante. L’ambiance est conviviale, les stands colorés et parfumés ; de quoi se faire plaisir sans retenue.
Le marché au centre de la vieille ville.
Place à la gastronomie.
Devant les délicieux produits du terroir qui nous tendent les bras, on oublie très vite la balance et le régime. Tout fait envie et forcément on cède facilement au péché de gourmandise devant ces mets plus tentants et appétissants les uns que les autres. Bien sûr, le foie gras est roi et le canard se décline sous toutes les formes. Les confits, magrets (séchés ou garnis), aiguillettes, cous farcis ou pâtés trouvent leur place parmi d’autres spécialités locales. Ce que nous cherchons ici, c’est le magret fourré au foie gras. C’est plus qu’excellent, « c’est une véritable délectation ». A chaque saison son produit phare. La truffe, la fraise, les champignons (bolets et girolles), ainsi que les noix et châtaignes sont aussi au rendez-vous, mais seulement quand c’est le bon moment.
Nous goûtons la figue farcie au foie gras. La vendeuse nous explique que le fruit choisi moelleux macère dans un vin liquoreux type Monbazillac (ou autre), avant d’être farci au foie gras et enfin, légèrement cuit. Son goût sucré/salé peut être déconcertant, mais cette spécialité mérite bien une dégustation.
Des particularités architecturales sarladaises.
L’ancienne église Sainte-Marie.
Son histoire.
Cette ancienne église est désaffectée à la révolution française. Plusieurs fois reconvertie en usage non religieux, elle finit par se dégrader et être totalement abandonnée, voire oubliée. En 2000, Jean Nouvel (natif de la ville et célèbre architecte) la réhabilite et la transforme non seulement en marché couvert, mais également en espace culturel.
Sa réhabilitation.
Si elle accueille aujourd’hui un petit marché couvert, c’est son architecture particulière qui fait d’elle une curiosité. On admire cet édifice autant de l’intérieur que de l’extérieur. Avant de passer le porche, les deux gigantesques portes d’acier de l’entrée habillent la façade et impressionnent dès notre arrivée. De quoi se sentir tout petit à côté.
Le contraste de la construction gothique de l’époque avec le modernisme voulu par Jean Nouvel se marie parfaitement et donne un ensemble harmonieux. C’est bien vu. Afin de laisser entrer la lumière naturelle, les rosaces ont laissé la place à du verre. Et pour être au plus près des cieux, un ascenseur panoramique aux parois transparentes transporte les visiteurs en haut du clocher. La vue à 360° permet d’admirer les magnifiques toits de lauze de tout le quartier médiéval et c’est époustouflant.
Les trois oies.
Rendez-vous incontournable des enfants et des photographes, nous ne manquons pas de vous les présenter. Ces trois belles en bronze trônent sur une petite place et rappellent le lieu historique et traditionnel de la vente de ces volatiles. Cette activité n’existe plus aujourd’hui. Elles rendent également hommage au produit renommé de la région, le fameux foie gras du Périgord. Comme on dit en patois lorrain, elles sont tout à fait charmantes ces oyottes.
Que l’on se perde dans le lacis de ses ruelles pittoresques pour découvrir son architecture où que l’on se promène sur son marché traditionnel, Sarlat-la-Canéda est pleine de charme et de caractère. A coup sûr, la belle saura vous séduire.
Crédit photo : (1) C. Vittoz