Sur le chemin de Compostelle en pèlerins d’opérette. (Compostelle 1/2)

Chemin de Compostelle pancarte

Faire la via Podiensis ou voie du Puy-en-Velay en formule allégée, c’est ce qui nous tente. Nous alternons les visites et les randonnées à pied avec des liaisons en minibus tout en ne marchant que sur les plus belles étapes du chemin de Compostelle. Les randonnées font en moyenne 13/15 km pour une durée de 4 heures par jour suivant les dénivelés (et la météo !). Et si vous pensez que c’est plat, perdu ! Il y a évidemment du dénivelé et il faut quand même faire quelques efforts. Ce n’est pas du tout cuit, loin de là.

Pourquoi avoir choisi cette formule.

Dans notre jeunesse, nous partions volontiers en randonnée dans le magnifique parc de La Vanoise avec tout l’équipement qui va bien et même nuits en refuge. Par la force des choses, nous laissons tomber, sans pour autant perdre le goût de la marche. Un jour, nous tombons sur un reportage parlant du Chemin de Compostelle avec des paysages à tomber. Bernard est séduit.

  • « Tiens, ça te dirais d’aller marcher là-bas et d’en faire un bout ? »
  • « Oui, pourquoi pas. Mais sans le sac à dos de 15 kg sur les épaules, pas de dortoir et pas 25 km par jour. »

Sylvie a des exigences. Elle veut bien marcher, mais pour le plaisir et sans trop être carpette à la fin de journée. Les bases sont jetées et c’est comme cela que tout commence avec la recherche d’un organisme répondant à notre souhait. Pour autant, nous ne sommes pas de vrais pèlerins et nous ne détenons pas le credencial (fameux passeport à faire tamponner pour obtenir « La Compostela » prouvant l’accomplissement du pèlerinage). Pas de vocation non plus à se prouver quelque chose ou à se retrouver face à soi-même.

Alors, c’est quoi ce fameux chemin de Compostelle ?

Les différentes voies.

Quatre grands axes se dégagent au fil des siècles :

  • La Via Turonenis qui est la voie de Tours
  • La via Lemovivensis qui démarre à Vézelay
  • La via Podiensis au départ du Puy en Velay
  • La via Tolosana qui est celle du midi, avec la voie d’Arles.

Les voies de Tours et du Puy en Velay se retrouvent à Ostabat, au carrefour de Gibraltar où une stèle marque la convergence entre ces deux axes, en direction de Saint-Jean-Pied-de-Port. Une bonne grimpette est d’ailleurs au programme, tout de suite après le monument et les mollets chauffent.

La voie au départ du Puy-en-Velay.

Chemin de Compostelle signalétique

C’est sans doute la voie la plus célèbre et la plus fréquentée de toutes. Elle suit le GR 65, avec son balisage blanc et rouge apposé sur de multiples supports (tronc d’arbre, panneau de signalisation, mur,…) et parfois, il est si discret qu’on le loupe. Mais oui, cela nous est arrivé par temps de pluie avec les yeux sur le chemin. Résultat 2 km avant de se dire « Tiens, il est où notre balisage ? » Avec des trombes d’eau sur la tête, les pieds flottant dans les chaussures et un kilo de boue sous les semelles, c’est dur de rebrousser chemin pour chercher son itinéraire.

L’autre marque, c’est la fameuse coquille Saint-Jacques qui se décline sous des formes stylisées ou fantaisistes. Elle est facilement identifiable et sert de repère aux pèlerins du monde entier.

Sa longueur.

Si vous faites la totalité du chemin entre le Puy-en-Velay jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port, il y a environ 750 kilomètres. Ce n’est évidemment pas ce que nous faisons, loin de là, et ce n’est pas notre objectif non plus. Nous marchons 14 jours sur de petites portions du GR65 en évitant au maximum le bitume. Si pour la première semaine très chaude, nous respectons le programme ; la seconde est tronquée avec le mauvais temps et la pluie continue, peu propices à la randonnée. Il faut bien avouer que certaines participantes n’ont pas très envie de marcher sous les averses. Du coup, nous sommes un peu frustrés d’avoir des étapes raccourcies. Mais avant de partir, quelques conseils.

Pour éviter les ampoules.

Les chaussettes.

C’est un point important qu’il ne faut absolument pas négliger. L’erreur le plus courante (et nous la faisons), c’est de prendre des chaussettes majoritairement en coton. C’est fatal. Avec la transpiration, elles deviennent humides et le frottement favorise les ampoules. Aie ! Ouille ! Du coup, on rachète des chaussettes en cours de route et c’est un bon investissement. Les « double peau » sont efficaces et les mélanges mérinos/fibres synthétiques permettent d’évacuer plus facilement l’humidité des pieds. On les trouve, au choix, en tiges hautes ou basses.

La poudre du marcheur (Sorifa).

C’est une poudre très fine, absorbante, anti-frottement et anti-transpirante. A base d’huiles essentielles, elle sent super bon et évite les mycoses de nos petons. On en met un peu tous les jours. Le seul bémol, c’est que l’on ne la trouve pas dans toutes les pharmacies et son prix variable (entre 10 et 15 € quand même).

Une astuce supplémentaire.

C’est Benoît notre guide qui nous la donne. Si vous avez des ampoules ou susceptibles d’en avoir, il y a un truc très simple et efficace à faire. Il faut mettre du sparadrap MICROPORE aux endroits sensibles. La chaussette glisse alors sur le sparadrap et ne lèse pas la peau. Test approuvé !

Ouvrir grand les yeux.

Cows

Chevaux

Nous traversons successivement la Haute-Loire, la Lozère, le Lot, le Tarn et Garonne, le Gers, les Landes pour terminer dans les Pyrénées Atlantiques. De quoi réviser sa géographie en passant. Les panoramas sont diversifiés et offrent des vue différentes d’une région à l’autre. Coup de cœur pour les plateaux de l’Aubrac avec ses vastes étendues de pâturages où paissent des troupeaux de vaches aux yeux magnifiques. Nous sommes sous le charme, même lorsque le vent nous saisit en altitude et que la pluie nous rafraîchit plus que de raison. Quant au Gévaudan, notre imagination galope vite vers les légendes de la Bête. Nous redécouvrons avec bonheur la nature bucolique avec des scènes attendrissantes, loin de la trépidation de la ville.

Des patrimoines d’exception.

Chemin de Compostelle abbatiale de Conques

Espalion

C’est l’avantage de notre formule, on prend le temps de faire quelques visites incontournables. A nous, la cathédrale du Puy, l’abbatiale de Conques, le Pont Valentré à Cahors, l’abbaye de Moissac ou la collégiale de La Romieu. On vous en dira plus, un peu plus tard. Les plus beaux villages de France comme Espalion, Estaing ou Saint-Cirq-La-Popie (pour n’en citer que quelques-uns) nous tendent également les bras. Sans oublier, la citadelle de la foi, Rocamadour pour laquelle, nous avons un petit faible.

Notre guide Benoit nous en apprend beaucoup sur les lieux que nous visitons. Même la flore n’a pas de secret pour lui et il partage ses connaissances tout au long de nos pérégrinations. Allier la culture au sport (mais oui, on insiste), c’est une bonne formule, même si nous connaissons déjà de nombreux villages du circuit. Et vous, le chemin de Compostelle vous inspire-t-il ?

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