Si la Thaïlande est réputée pour ses sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, il n’en reste pas moins que ce pays brille également par la pratique des massages. C’est ici une institution. Il est quasiment impossible d’ignorer les multiples sollicitations en ce sens. Les salons fleurissent à tous les coins de rue et les prix sont variables selon la prestation choisie. Dès le lendemain de notre arrivée à Bangkok, nous choisissons un établissement au hasard dans le quartier de Khaosan Road où nous résidons.
On commence petit.
Massage des pieds et des mollets pour Sylvie.
La prestation comprend les pieds et les mollets jusqu’aux genoux. Que les chatouilleux se rassurent, ils peuvent essayer sans crainte de sauter au plafond, on ne nous fait pas de chatouilles. On s’installe confortablement dans un fauteuil et nos pieds sont alors l’objet de toutes les attentions. On les chouchoute. Tout y passe : le dessus, le talon, la plante de chaque pied et les chevilles en utilisant de l’huile parfumée, s’il vous plaît. Le masseur exerce des points de pression à certains endroits et masse avec ses pouces. Les doigts de pieds sont traités individuellement et il tire sur chacun d’eux. Pas terrible, ce truc là ! Les mollets ne sont pas oubliés et passent eux aussi à la moulinette. On commence par la jambe gauche, la droite vient après. Après une journée à crapahuter dans la ville, Sylvie se sent tout de suite mieux après ce traitement salutaire. Et petit cadeau de la maison : un massage du crâne ; c’est inattendu et apprécié.
Massage du dos et des épaules pour Bernard.
Un tantinet chatouilleux, Bernard dédaigne le massage des pieds. Il se lance pour celui du dos et des épaules. Les mains courent sur la peau avec dextérité et les muscles sont massés sous les doigts agiles du masseur pour dénouer les points de contractures. Il pétrit et malaxe en appuyant ses pouces sur certaines zones sensibles et ciblées. Si la première sensation est parfois désagréable, Bernard ressent ensuite le bienfait d’un tel traitement. Il se détend et profite du moment. C’est une première expérience réussie.
Le fameux massage thaï.
On en a déjà fait un, il y a très longtemps lors d’un passage éclair à Bangkok. Le souvenir qui nous reste, c’est notre jeune voisin qui disait « Oulala, c’est chaud, c’est chaud » lorsque la jeune femme passait sur le haut de sa cuisse. On en rit encore. Bref, nous enfilons une sorte de pyjama en coton ample, très confortable et suivons nos masseurs dans un box. Ils sont deux : un jeune homme au sourire éblouissant et un costaud avec de grandes mains. Sylvie se dit « Chic, je vais avoir le plus jeune ». Raté, elle hérite de l’autre et s’inquiète déjà de ses paluches impressionnantes. Le massage thaï est musclé, en tout cas, pour celui dont nous bénéficions.
Cela consiste en quoi ?
C’est une combinaison de plusieurs techniques traditionnelles dont celles du shiatsu et celle du yoga, notamment, dont il reprend certains principes. De l’un, il s’appuie sur les points d’acupuncture en stimulant ces points par la pression des pouces, des coudes, des genoux et même des pieds, et de l’autre, le masseur nous fait exécuter différents positions en tirant, par exemple, les épaules en arrière pour nous mettre en posture du cobra. Là, on voit tout de suite la souplesse de notre colonne vertébrale. En clair, on va nous manipuler dans tous les sens pour dénouer les tensions musculaires, gagner en souplesse, relancer la circulation sanguine, combattre l’insomnie et procurer bien d’autres bienfaits. C’est visiblement le top si on en sort entier.
C’est parti.
Pour une heure trente de passage à la moulinette, de la tête aux pieds. C’est du brutal ou à tout le moins, sportif : question d’appréciation. Les masseurs étirent les muscles et exercent des points de pressions un peu partout. Tout y passe ou presque et c’est un peu le chaud et froid. Si Sylvie supporte bien toutes ces manipulations, il en va autrement pour Bernard. Comme sa souplesse avoisine celle d’un verre de lampe, on entend des « Aïe, ouille » au grand plaisir de nos tortionnaires hilares. Sylvie est morte de rire et se moque quelque peu de sa moitié. Mais juste un chouia !
Pas de panique.
On vous sent stressés, alors on vous rassure tout de suite. Les masseurs demandent si la force des manipulations nous convient. D’ailleurs, en vrais pros, ils ont vite fait d’évaluer le niveau de chacun et s’adaptent en fonction des possibilités physiques de leur client. Il ne s’agit pas d’être complètement cassé en ressortant. On est là pour se faire du bien et pas l’inverse, même si parfois c’est un peu douloureux. Hé oui, ils insistent sur les nœuds musculaires pour éliminer les contractures et ils n’hésitent pas à y revenir, si nécessaire. Nous n’ avons fait qu’un seul massage de ce genre durant notre séjour en Thaïlande, lui préférant, par la suite, les massages à l’huile. Et n’allez surtout pas croire que nous sommes douillets !
Le fin du fin.
Nous le trouvons à Kho Lanta et nous en gardons un souvenir vivace. Après une virée scooter à découvrir l’île, rien de mieux que de se faire chouchouter pour se remettre de notre fatigue. On vous plante le décor : la mer, la plage, le paradis. On en a de la chance et vous êtes sans doute un peu jaloux. On comprend, il y a de quoi. JP nous en avait parlé, et franchement, se faire masser en regardant le coucher de soleil sur la mer, c’est fantastique.
Les massages sont vraiment incontournables en Thaïlande et nous en profitons au maximum durant notre séjour. On a même testé un centre avec des masseurs malvoyants à Chiang Mai. Mais à chacun ses préférences, à vous de choisir la prestation qui vous convient le mieux parmi le panel proposé. De quoi se faire plaisir et se requinquer à moindre coût.