Une sortie chiens de traîneaux au goût amer.

Chiens de traîneaux en Laponie finlandaise

Destination la ferme aux huskies pour cette balade prévue dans un paysage hivernal hors norme ; le Grand Blanc finlandais nous tend les bras. Pour ce mini safari de 6 km, Bernard pilote le traîneau et Sylvie, bien installée sur une peau de renne avec une couverture bien chaude sur les genoux, se laisse conduire. Nous nous régalons d’avance de cette sortie dans des contrées que nous avons hâte de découvrir.

Quelques consignes avant le départ.

Le traîneau.

Laponie, traîneau pour chiens

Il est tout en bois et ressemble, à quelque chose près, ce que nous connaissons déjà. Le principe est simple : deux patins, et le frein à pied avec deux crocs en acier qui mordent la neige lorsque l’on appuie dessus. Comme ce n’est pas la première fois que nous faisons cette activité, nous ne sommes pas dépaysés. Néanmoins, nous troquons le domaine de La Féclaz pour celui de la Laponie Finlandaise et ça, c’est une grande différence. La seule consigne à retenir est simple ; quoi qu’il arrive, ne jamais lâcher le traîneau, sinon les chiens continuent à courir seuls. Pour le reste, on fait comme on peut, la priorité étant de se faire plaisir.

Les chiens.

Ils ont leurs petites manies et il faut les regarder pour comprendre leurs mimiques. Hé oui, ils ont une façon bien à eux de nous parler, encore faut-il décoder le langage canin, au demeurant, très expressif. Que veulent-ils donc nous dire quand :

  • Ils se retournent vers nous.

« Qu’est-ce que tu fous ? Toi aussi, tu dois bosser, t’es pas là pour te reposer. » Alors, tu dois les aider en poussant le traîneau avec une jambe, l’autre reste en appui sur le patin.

  • Ils baissent l’arrière train ou lèvent la patte.

« Oh ! Tu me laisses pisser mon coup peinard » (ou autre). Là, tu freines légèrement, le temps que ton toutou fasse sa petite affaire. Il se débrouille très bien et repart ensuite plus léger.

  • Ils vont voir leur copain d’à coté.

C’est normal. Ils aiment bien sauter la ligne de temps en temps pour approcher leur pote. En général, ils savent faire le chemin inverse. Si non, tu t’arrêtes et le guide porte le chien pour le remettre à sa place initiale.

Maintenant que les quadrupèdes n’ont plus de secrets pour nous, il ne reste plus qu’à partir pour la balade. Les chiens brûlent d’envie de courir et d’en découdre avec la piste et le concert canin qu’ils nous donnent en est la preuve.

C’est parti pour la balade.

On démarre sous les chapeaux de roue.

8 attelages composent le groupe partant. C’est beaucoup ! Néanmoins, nous sommes derrière le guide et ça nous va bien. Hop, il démarre et son attelage se met en branle à vive allure. Nous  le suivons à l’aise et filons sur la piste au milieu de la forêt, les chiens se font plaisir et nous aussi. On s’éclate et c’est le pied ; tout ce que nous attendions. Génial, on a l’impression de voler sur la neige !

Mais où sont-ils tous passés ?

Après 500m, le musher s’arrête et par la force des choses, nous aussi. Nous nous retournons et surprise, personne derrière nous. On attend plus de dix minutes, sans comprendre d’autant qu’il n’y a aucune difficulté. C’est long. Enfin, on aperçoit un attelage à l’horizon, puis un autre. Pour autant, nous sommes loin du compte, il en manque encore. OK, on patiente, il n’y a pas vraiment le choix de toute façon.

On ralentit encore.

Chiens de traîneau

On redémarre. Tout doux. Ben oui, le guide comprend bien que son groupe n’est pas au top niveau avec la conduite d’un attelage. En y regardant de plus près, on observe que presque tous les participants ont le pied sur le frein en permanence. Pauvres chiens, ils tirent comme des malades, alors qu’on les freine. Ce n’est pas croyable. Là, on comprend mieux pourquoi on n’avance pas. Visiblement, nous n’avons pas tous les mêmes attentes pour cette sortie. Si nous souhaitons filer sur la piste, même au risque de se manger la neige, d’autres au contraire, sont beaucoup, beaucoup plus frileux.

Aïe, ça coince.

Les chiens nous amènent dans un léger dévers. Bernard fait vite contrepoids, et Sylvie aussi. Si nous flirtons avec la chute, ça passe de justesse. Il était moins une. Hop, on se retourne pour voir si derrière nous, tout roule. Hé non, tout le monde est en bas. Le traîneau est sur le côté, toujours tiré par les chiens, mais le conducteur tient bon. Quant à la passagère, elle goûte la poudreuse de très près. On n’ira pas jusqu’à dire qu’elle apprécie, mais il n’y a pas de bobo. Le temps que tout ce petit monde reprenne ses esprits, se remette de ses émotions, que le traineau soit à nouveau opérationnel, on poireaute encore. En tout cas, le point positif, c’est que cela permet aux autres de rattraper le groupe.

On n’est pas rendu.

sled dog

Franchement, on en a ras le bol. On meure d’envie de prendre le large tous seuls ; mais ce n’est pas possible. Alors, nous demandons « Ne pourrait-t-on pas aller plus vite ? » « J’aimerais bien, mais je ne peux pas. C’est le groupe. ». La messe est dite.  Il n’y a pas moyen, on repart donc à une allure d’escargot. Le guide freine toujours et nous aussi. Le chien devant nous, se retourne tout le temps d’un air de dire « Qu’est-ce que tu fabriques ? tu freines ? ça va pas la tête ! ». Cela nous fait mal au ventre et nous fait de la peine pour les chiens. Voilà où nous en sommes, alors que le tracé, quasiment plat tout le long de la balade, ne présente aucune difficulté. A part le départ très prometteur, Bernard est maintenant obligé de freiner en permanence. On se traîne, sans aucun plaisir sur la piste, à tel point qu’on en oublie presque d’admirer le paysage. C’est la cata !

Seul point positif.

On finit quand même par terminer la boucle. Alléluia, c’est autant la délivrance pour les chiens que pour nous. C’est le moment de les rentrer au chenil où leur travail terminé, ils vont manger une bonne soupe copieuse, avant de se reposer. Les chiens ont maintenant hâte de rejoindre leur niche et ils tirent de toutes leurs forces. Sylvie a du mal à retenir sa chienne qui, une fois arrivée chez elle, n’a de cesse de lui faire des léchouilles. Pas rancunière pour deux sous la belle.

Heureusement qu’ils sont là, ces adorables toutous. Ils nous font un peu oublier la grande déception de cette sortie qui n’a pas tenu ses promesses. Au final, nous en gardons un goût amer avec le sentiment de s’être fait piéger avec un groupe qui ne nous a pas permis d’en profiter pleinement.

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