Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au départ, ce n’était pas gagné pour ce circuit moto Thaïlande et Laos du Nord, réservé auprès de Vintage Rides (VR). C’est vrai, nous avons déjà eu des déboires avec une autre agence, et malheureusement cela peut arriver. Là, nous allons de déconvenues en déception, entre le mois de décembre où nous nous sommes inscrits, et notre départ début mars de cette année. A tel point, que nous partons presque à reculons, en nous demandant ce qui va encore nous arriver. On vous explique tout ça.
Le concept Vintage Rides selon leur site web.
« … La Royal Enfield est une moto locale qui éveille la curiosité des habitants, elle se faufile partout, et le ronronnement de son moteur étonne. C’est une monture qui vous fait sentir chez vous et qui vous fera vivre des moments authentiques grâce à des itinéraires spécialement dessinés hors des sentiers battus. »
(source : https://www.vintagerides.com/concept/)
- Pas d’erreur.
C’est écrit, la Royal Enfield est bien la moto de prédilection pour les circuits proposés par Vintage Rides, c’est leur ADN en somme. On y va, en principe, les yeux fermés, sans se tromper. Encore plus lorsqu’un ami nous vante ce circuit qu’il a effectué avec cet organisme et cette moto que nous connaissons bien. Dame Bullet nous a accompagné dans l’Himalaya, la vallée du Spiti et l’Inde du Sud, et on aime son côté baroudeur. Pour autant, il y a d’autres modèles de Royal Enfield.
Coup d’œil sur le programme vendu.
Le circuit de Vintage Ride « Thaïlande et Laos, au fil du Mékong » est séduisant à plusieurs niveaux et nous le choisissons pour deux raisons principales.
- 1 – Les motos.
Comme indiqué sur le programme pour le « J2/ Chiang Mai – Chiang Khong – 300 km –« Après un solide petit-déjeuner, vous rencontrez votre accompagnateur moto et faites connaissance avec votre Royal Enfield. Une première étape très roulante vous attend,… » Chic, il est bien prévu de rouler avec une Royal Enfield, c’est confirmé et c’est justement ce que nous voulons.
- 2 – La piste.
C’est le deuxième attrait de ce voyage : se faire plaisir en roulant sur des pistes, faire du « Off road » et se manger de la poussière dans Pampa Land. En tout cas, c’est ce que le programme nous promet. Regardons de plus près.
J8 / Sayaboury – Pakbeng – 180 km –« En route pour une étape loin de la civilisation ! A travers des contrées sauvages, nous suivons les méandres d’une ancienne route de crête abîmée avant de plonger le long d’une rivière cristalline… »
J9 / Pakbeng – Chiang Khong – 150 km – « Départ au lever du jour pour la journée “off road” du tour. Dans les montagnes du Nord Laos, nous roulons sur une piste de terre traversant la jungle et quelques villages tribaux. Les hommes et les machines sont mis à rude épreuve ! … »
Youpi, nous allons nous amuser sur des pistes et routes un peu défoncées, histoire de pimenter l’aventure. L’objectif étant bien sûr d’avoir quelques frissons, sans pour autant mordre la poussière. D’ailleurs, nous sommes le troisième groupe VR (saison 2022/2023) à effectuer ce circuit qui est bien rodé et d’autres nous ont précédé.
Sauf que tout ne se passe pas comme prévu.
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1 – Le suivi administratif.
VR a bien du mal à coordonner ses actions pour le suivi de notre dossier. Pas moins de cinq intervenants (Alexandre, Jules, Solane, Laurine et Etienne) et c’est tout un poème pour que les informations passent entre les différents interlocuteurs.
Ordre + contre-ordre = désordre avec un exemple.
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Les visas
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- « Le visa doit être pris sur le site internet»
- « Le visa sera fait sur place au poste frontière, on informe tout le monde»
- « Votre dossier est incomplet, nous n’avons pas la copie de votre visa»
Hé, il faut accorder vos violons. Résultat : la moitié du groupe a fait son visa sur internet et l’autre moitié doit le faire sur place, au poste frontière. C’est comme ça qu’on gagne du temps, pas vrai ?
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2 – Pas de Royal Enfield.
Mi janvier, après l’inscription et la réservation des billets d’avion, Etienne de VR nous informe que nous n’aurons pas de Royal Enfield. La raison évoquée laisse quelque peu perplexe. On nous sert la même excuse que pour notre voyage en Indonésie, à savoir : s’être faits planté par le loueur de motos, il parait qu’il est même parti avec la caisse. Grosse déception pour nous. Pour se dédouaner, VR nous rembourse 250 € par personne. La belle affaire, ce n’est pas ce que nous souhaitions.
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Un constat sans appel.
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Pour le circuit « Bali à Java, sur la route des volcans » en Indonésie, on nous a loué des Versys 250 cm3 ; à deux vous imaginez le folklore dans la montagne. En fait, c’est la deuxième fois que Vintage Ride nous fait le coup. A deux reprises, on nous promet des Royal Enfield, mais il n’y en a pas. Ce ne serait pas de la publicité mensongère par hasard, ou plutôt des mensonges par omission ?
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3 – Le remboursement à titre de dédommagement.
Nous sommes les seuls à avoir été remboursés avant de partir début mars. Tout simplement parce que Bernard est passé à l’agence de Lyon pour mettre les choses au point avec Jules, le responsable. Une semaine après notre retour, l’ensemble des participants reçoit un courriel d’excuses, car le remboursement a pris du retard. Pas très professionnel tout ça !
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4 – Pas de piste !
Nous sommes à cinq jours avant le départ de notre trip moto. Coup de fil d’Etienne nous informant que la piste est supprimée. Raisons invoquées par VR, la mousson et des accidents sur le dernier tour. La vraie raison, selon nous est toute autre. En fait, le parc moto qui a été mis à notre disposition pour le circuit est composé de 3 Honda (une 350 et deux 500 cm3) et le reste, ce sont des Versys 650 cm3. Ces machines ne sont tout simplement pas faites pour la piste et le hors piste. Encore moins lorsque les pneus sont inadaptés et dans un état limite (une seule moto équipée avec des pneus neufs).
Là, on comprend que VR nous mène en bateau. Nous prévenir à la dernière minute est on ne peut plus indélicat. Le geste commercial pour compenser cette modification de programme en dernière minute : un repas du soir offert à Chiang Mai. No comment !
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5 – La réservation d’hôtel, à vos calculettes.
Ne connaissant pas le nom de l’hôtel où l’ensemble du groupe se retrouve, nous demandons à VR de nous réserver trois nuits d’hôtel à Chiang Mai (deux avant le départ du circuit et une au retour). Coût demandé par nuit 59 €, soit 177 € payé. Dans la foulée, coup de fil de notre ami Didier qui lui a connaissance du nom de l’hôtel et qui nous dit avoir consulté Booking et qui nous avise que les nuits sont à environ 36 € sur internet. Bizarre !
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Les explications de VR.
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Bernard se rapproche de Jules (le responsable VR) et lui demande des éclaircissements. Selon lui, les chambres leurs sont réservées à environ 70 € et en nous les faisant à 59 €/nuit, ils vendent à perte et nous font une fleur (???). Difficile à croire, même si nous ne connaissons pas les transactions commerciales entre l’hôtel et VR. Résultat, nous demandons l’annulation et le remboursement des trois nuits et faisons directement les réservations. Au final, nous faisons « économiser »de l’argent à VR et nous « gagnons » 66 €. C’est pas beau ça ?
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6 – Le pompon.
A la fin du trip moto et à notre retour à Chiang Mai, nous découvrons à 200 m de notre hôtel des locations de Royal Enfield, bien alignées en rang d’oignons. Elles n’attendaient que nous. On l’avoue, cela nous reste en travers de la gorge : grrr ! Le sentiment d’avoir été des pigeons se renforce et c’est fort désagréable.
L’organisation du périple.
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Le groupe.
Nous sommes 14 participants (dont trois duos avec trois dames), soit 11 motos avec notre accompagnateur Tristan. C’est beaucoup et nous sommes interrogatifs. Comment cela va-t-il se passer ? Finalement, très bien. Tristan connait plusieurs d’entre nous et nous sommes tous ravis de le retrouver. La réussite de ce voyage lui revient en grande partie. Toujours le mot juste, l’idée d’itinéraires un peu insolites pour rompre la monotonie du circuit, les trucs improbables à goûter sur les marchés,…
L’air de rien, il veille à tout pour que chacun trouve sa place et profite au maximum. Pour le roulage, il a juste fallu un ou deux jours d’ajustements entre les pilotes ; le rythme est soutenu, fluide et sans anicroches, sauf pour les tops cases et la batterie d’une moto qui flanche. On vous en parle plus loin.
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L’hébergement.
Rien à dire sur les hôtels dans lesquels nous descendons ; ils sont parfaits. Certains sont insolites ou atypiques, mais toujours pleins de charme. C’est le point fort de Vintage Rides.
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Le périple en lui-même.
Tout n’est pas négatif, mais au final, nous sommes déçus. Nous n’avons pas choisi la bonne période, et si nous nous attendions à voir des paysages verts et luxuriants, ce n’est malheureusement pas le cas. Hormis quelques rizières au vert tendre ; tout est sec ou presque. De plus, les agriculteurs travaillant dans les champs pratiquent la culture sur brûlis. Il y a de la fumée un peu partout et le ciel en est tout plombé. Alors pour les photos avec un ciel bien bleu, c’est raté.
Et c’est sans compter les nombreux, très nombreux poids lourds qui font la navette entre la Chine et le Laos du Nord. Ils sont énormes et rafraîchissent leurs freins avec de l’eau en laissant de grandes traces sur la route. Pour nous motards, ce n’est franchement pas terrible, surtout lorsque l’on rajoute des routes qui ne sont pas dans le meilleur état. On n’est pas franchement emballés par ce que l’on a vu.
Quelques soucis techniques.
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1 – La valse des tops case.
Celle-là, on ne l’a pas vu venir et c’est une première.
- Kinou et Bernard ouvre le bal. Leur top case s’envole en pleine ligne droite. Ils attendront plusieurs jours avant que cela soit réparé.
- Michel voit le sien prendre une position originale. Il est passé à la verticale dans son dos : un côté à complètement cédé et l’autre ne tient plus que par l’opération du Saint Esprit. Lui aussi attendra avant de récupérer son bien.
- Et quand Gérard se prend un coup de speed et nous double à toute vitesse. On le voit sauter dans un trou et le tope case s’ouvrir à toute volée. Sa casquette prend la poudre d’escampette et son sac à dos suit de près. Nous récupérons le total dans la poussière. Le couvercle du top case est rafistolé pour la suite de la journée.
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2 – Une batterie plutôt capricieuse.
La moto de Frédérique fait des siennes. Il tombe en carafe n’importe où et n’importe quand. La première fois, on nous pique notre batterie pour la mettre sur sa moto et c’est reparti. Le lendemain, rebelote ; la panne. Cette fois, le mécano change la batterie et en met une neuve. Finalement, il s’avère que l’alternateur ne fonctionne pas à 100 % et il faut changer de batterie deux fois par jour. Soit on met une neuve prise dans le stock du mécano quand c’est possible, soit on fait les batteries musicales, d’une moto sur l’autre. Pas moyen de réparer, il n’y a pas la pièce au Laos. La réparation définitive est effectuée lorsque nous sommes à nouveau de retour en Thaïlande, deux jours avant la fin du voyage moto.
Les prochains départs VR sur le même circuit.
Vintage Rides propose le même tour d’octobre 2023 à Février 2024, selon 4 périodes différentes. Le programme est identique à ce qui nous a été vendu sur papier. Alors, nous ne saurions que conseiller de valider en amont que toutes les prestations sont bien assurées, afin de ne pas vous retrouvez dans la même situation que nous.
Vous l’avez compris « un chat échaudé craint l’eau froide ». Aussi, après deux voyages avec Vintage Rides ne tenant pas toutes ses promesses, nous décidons de les supprimer de nos contacts pour de futurs périples à moto. Deux défections de suite pour les Royal Enfield, c’est deux de trop !