Virée gourmande à la pékinoise – le district de Dongcheng.

chinese cake

Puisque bien manger est aussi une façon de faire de son voyage une réussite, laissez-moi vous présenter une petite anthologie de lieux choisis, qui ont donné l’occasion à mes papilles et mon palais de prendre du bon temps pendant mon séjour à Pékin. Et puisque la ville est immense, on s’est focalisé sur le centre où nous sommes sûrs que vous irez, le district de Dongcheng.

 

 zhù hǎo wèi kǒu

Pékin délices.

  • Laozhaiyuan

On cherchait un autre restaurant qu’on n’a jamais trouvé. Mais, il faut croire que le hasard fait bien les choses puisqu’après quelques hésitations à s’aventurer dans cette ruelle assez sombre, voilà qu’on tombe dans une petite cour abritée, avec des arbres qui percent les toits sous lesquels des tables vous attendent pour manger. On a bien fait de se fier à ces lanternes rouges, et aux grands gestes du cuisinier. Au menu, une assiette qui crépite me replongeant aussitôt dans les saveurs d’Asie, celles-là mêmes que je voulais retrouver. Je perds instantanément toute objectivité en engloutissant un second plat pour quatre qu’on ne se partage pourtant qu’à deux. Mon aventurière est rassasiée, satisfaite, mais pas impressionnée. Moi, je suis littéralement conquis.

Le supplément d’info: il paraît que leur canard laqué est fou, mais nous ne le savions pas.

Communication avec des gestes, et des sourires, toujours, un ou deux mots d’anglais voire pas du tout. La tentative pour dire yi ping pijiu (une bouteille de bière) est passée crème, celle de yi wan mifan (un bol de riz) un peu moins. On m’a répondu : « Oh, ok, rice! » C’est vrai que c’était plus simple. Service aux petits oignons.

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  • Yue Bin

Puisqu’il s’agit du premier restaurant privé après la réforme et l’ouverture (son histoire), on s’est dit que ça serait sympa d’y manger. Comme on savait qu’il ne faut pas avoir peur de pousser les portes dans un hutong, en entrant de grands sourires nous ont guidés jusqu’à une table où un menu (non traduit) un peu daté nous attendait. Jonglant entre une coupure de presse de l’époque (chinois/anglais) relatant les spécialités du lieu, et notre appli de traduction pour opérer un choix des plus judicieux dans la composition de notre menu, sans être complètement emballé on n’a pas non plus été trop déçu. Une soupe remarquable suivie d’un plat à base d’asperges qui ne l’était pas moins, le reste fut un poil décevant. Un plat de riz bon, mais pas exceptionnel, pour finir sur du canard assez indigne du repas dans son ensemble. On l’a vite oublié, pour ne retenir que l’ambiance chaleureuse avec laquelle nous avons été reçus.

Communication avec des gestes, et des sourires, toujours.

CuiHua HuTong 43Hao.

  • Vegetarian and Dumpling (entièrement végétarien)

Ce restaurant nous a été recommandé par la réceptionniste de notre guesthouse. Lorsqu’elle nous a demandé « Végé, ça vous tente? » on n’a pas dit non. Quelques ruelles plus tard, on prenait place avec entre les mains une grande carte assez fournie qu’on déchiffrait grâce aux images. Fidèles à nous-mêmes, on a piffé comme des sauvages en commandant beaucoup trop de plats.  D’excellents Jiǎozi (dumpling/ravioles) en pagaille, un bol épicé géant pour 10 au tofu absolument bluffant, des espèces de chaussons fourrés dans une orgie de victuaille. Nous étions bien penauds avec notre dernière assiette non consommée. Qu’à cela ne tienne, on vous l’emballe. Attention, pas d’alcool, et j’avoue qu’une bonne bière serait bien passée.

On parle anglais.

DongSi North Avenue 316.

  • He He Gu (ou Gui Lin Mi Fen) à côté du 7eleven

Il ne sert que jusqu’à 11h, on s’y installe à la bonne franquette et on s’y fait alpaguer quand on passe devant: « Viens, entre, goûte, assieds-toi » puisque c’est comme ça qu’on s’est laissé tenter la première fois. On remplit son plateau au comptoir, comme au self, puis on va manger dans la petite salle derrière: bāozi, des petits pains farcis cuits à la vapeur; la galette Dalian, cuite dans l’huile et remplie de porc haché, oignons verts et gingembre le tout mariné (une tuerie); soupe, omelettes, et encore bien d’autres choses, comme les youtiaos, ces bâtonnets frits bien meilleurs accompagnés de lait de soja que natures. Du moment où on s’y est attablé, nous y sommes revenus presque chaque matin.

On n’y parle pas anglais, mais il est très facile de s’y faire comprendre. On choisit ce qu’on veut.

Dongsi Street (lorsque West et South se croisent)

  • Xiaolongkan (fondue chinoise)

On était là par hasard parce que ça fait toujours classe de le dire, mais pas du tout. Dans la rue des fantômes, les spots à fondue pullulent et c’est justement ce qu’on voulait goûter. Zappant les restaurants où les gens attendent leur tour avec un ticket, on a chatté comme jaja. S’il y a la moindre hésitation, je pousse toujours mon aventurière. Vas-y, rentre! Et là, une table de deux qui se libère, tout va très vite, on coche un peu n’importe quoi sur une grande feuille en zieutant les tables autour de nous. A ma gauche des occidentaux font de même, regards complices, tu comprends kek’chose? Non? Moi c’est pareil. On tape le trois piments pour le bouillon, la serveuse pouffe et s’arrache. Retiens-la ma chérie si tu ne veux pas manger du feu. Piment barré. Excellente fondue.

Disons un peu les choses: prendre un assortiment de viandes et de légumes, avec les deux bouillons. Prenez le bouillon pimenté pas trop fort, il arrache vraiment. Allez vous servir en sauces, si vous n’y comprenez rien, demandez à ce qu’on vous le fasse à votre place. Il y a des mixes très intéressants qu’on ne peut pas inventer, il faut connaître les bons dosages. Dans le choix de vos aliments si vous êtes vraiment perdus, votre serveuse qui ne parle pas anglais devrait vous accompagner en vous montrant ce qui marche bien. Dans notre cas, on a été livré à nous-mêmes. On a eu du bol, nos choix se sont révélés très bons. Normalement, lorsqu’on viendra vous servir, on vous indiquera le temps de cuisson de chaque aliment (pas toujours) que vous oublierez très vite.

On mime les choses sans parler anglais, sauf deux ou trois mots avec le gars des sauces sans qui rien n’eût été aussi bon.

246 Dongzhimen Inner St, Dong Zhi Men.

  • Dalong Fusi, restaurant en face de la librairie, au milieu (pas retrouvé le nom, j’ai paumé la note)

On s’est pas foulé pour celui-ci. Pluie, fatigue, flemme de ressortir. Mais, attends! Dans le centre tout neuf, là, en face de l’hôtel (Happy Dragon Hostel), il y a tout le temps du monde. Viens on y va. Il faut parfois peu de choses pour faire de belles trouvailles. On commande au comptoir, pas cher du tout, avec d’excellentes soupes et un genre de petit burger chinois absolument incroyable qui ferait fureur si importait la recette ici. On peut le manger facile par trois et développer une addiction très sévère.

Dans le Dalong Fusi, Longfusi Street.

fondue chinoise

 

Saveurs d’Asie.

  • Susu

J’aime le Viêt Nam et la cuisine vietnamienne, et puisqu’on avait entendu dire que le restaurant était très bon, on a voulu se faire un avis par nous-mêmes. Un leitmotiv de notre part assez clair: ne préparons rien, allons-y à la zob. Résultat, blindé. Mieux vaut réserver, c’est même plutôt un prérequis, nous avons eu finalement beaucoup de chance. On a seulement attendu le temps d’un demi-verre. Clientèle quasi exclusivement étrangère passée une certaine heure (20h/21h), cuisine raffinée dans un cadre exceptionnel au fond d’une impasse dans le hutong. C’est un peu cher, mais c’est divin et si tu penses que je ne suis pas objectif, on peut relire ensemble la première phrase: j’aime le Viêt Nam et la cuisine vietnamienne. Ajoutons désormais que j’aime aussi manger chez Susu.

Excellent niveau d’anglais, très fréquenté par les étrangers.

Qianliang West Alley No. 10, Qianliang Hutong.

  • Hanzhougge Sanquianli – Korean Barbecue

L’un des coups de cœur de mon aventurière, c’est donc elle qui vous en parle: « Depuis le trottoir de la rue Dongsi, nous apercevons ce restaurant où de grandes cheminées trônent sur chaque table… C’est un barbecue Coréen nous dit la devanture du restaurant.  Nous sommes en Chine et n’avons jamais été aussi près de la Corée du Sud, alors pourquoi pas ? Et justement, le principe de la carte est un peu le même que la fondue chinoise : il faut choisir et commander des assiettes de viandes et légumes crus… La différence est que, plutôt que de plonger légumes et viandes dans un bouillon, il faut les faire griller sur une plaque recouvrant une petite marmite pleine de charbons brûlants. Et la cheminée sert de hotte… Le tout est servi avec des sauces et condiments pour relever les grillades. C’est très bon.  Et cela me laisse définitivement un meilleur souvenir que ces coréen.nes éméché.es qui hurlaient pendant que j’essayais de dormir dans un camp de yourtes vers le Monastère d’Ongi en Mongolie. »

Point noir: des toilettes qui méritent une bonne rénovation.

Niveau d’anglais pas au top, mais rien d’insurmontable.

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barbecue coréen

Le canard laqué.

  • Siji Minfu

On ne le retrouve pas dans les guides et pourtant le Siji Minfu est très apprécié de la population locale. Peu ou pas d’occidentaux, peut-être rebutés par l’attente qui peut s’avérer très longue (1h30-2h parfois). Depuis notre table, le spectacle de la découpe des canards s’ordonne dans un balai sans discontinuer où le geste est aussi sûr qu’il est rapide. Chirurgical. Une démonstration de la façon dont on déguste le mets d’un empereur nous est donnée. La confection de petites fajitas à la baguette annonce de piètres réalisations pour moi comme mon aventurière. Autour de nous, la maestria. Les téléphones portables aussi, sur des séries, volume à fond, et puisque les pékinois vont très souvent au restaurant en famille, ça donne lieu à des scènes assez folles.

Anglais impeccable à l’accueil, en salle presque autant.

1/F, Donghua Restaurant, No.32 Dengshikou West Street.

canard laqué

APM Mall.

Aux derniers étages d’un mall on trouve les restaurants, souvent des chaînes, qui parfois cachent quelques bons plans pour déjeuner. Pourquoi l’APM? Parce qu’on le connaît beaucoup mieux que tous les autres, et que si on était au départ réticent pour y manger, ça n’a aujourd’hui plus rien de rédhibitoire. C’était bon, en réalité.

Au rez-de-chaussée un grand panneau recense l’intégralité des restaurants de ce centre commercial. Il suffit de s’y reporter pour connaître l’étage et le numéro de chaque établissement. On ne l’a pas noté sur le coup, il faudra donc y mettre du vôtre si vous souhaitez y aller.

No.138 Wangfujing St, Dong Dan, Dongcheng Qu.

  • Din Tai Fung

On voulait absolument manger des ravioles à ce moment-là et en entrant on ne s’attendait pas à ce que le restaurant soit si grand. Installés tout au fond, juste en face des cuisines où l’on peut voir la préparation des différents plats en direct, on a pris plusieurs dumplings en les jouant à pile ou face. Style épuré dans l’assiette comme dans la décoration, le hasard a bien fait les choses puisque nous n’avons pas été du tout déçus de nos ravioles, bien au contraire. Petit bémol, le prix. Nous n’avons pas rajouté de plat supplémentaire pour ne pas trop gonfler la note, et sommes repartis en ayant encore un petit peu faim.

  • Du Hsiao Yueh

Pour manger taïwanais cet établissement, faisant partie d’une chaîne (c’est un peu le dénominateur commun dans un mall, ne soyez pas surpris), n’est jamais bondé (on ne l’a pas vu en tout cas) alors qu’on y mange très bien. Pas d’attente, c’est déjà un bon point, il n’y a plus qu’à cocher sur une grande feuille ce que l’on veut déguster. Des parts modestes en quantité qui permettent la variété et de picorer des tas de choses qu’on n’a pas l’habitude de manger. Endroit charmant, service agréable, une bonne surprise.

  • Bumbun Blau Cafe

Chaîne japonaise qui propose des ramens pas trop chers et plutôt bons. Ça n’a rien d’exceptionnel, entendons-nous bien, mais force est de constater que ça fait le café pour se caler un creux ou prendre un déjeuner pas trop lourd. N’étant pas un expert du véritable kara miso ramen pris dans une échoppe traditionnelle japonaise, j’ai trouvé celui-ci plutôt bon. C’est d’ailleurs en Mongolie et en Chine que j’ai mangé mes premiers ramens. Je repasserai peut-être mettre ce paragraphe à jour quand j’aurais mis les pieds au Japon. D’ici là, je valide Bumbun Blau Cafe.

  • BeanHouse? Pas sûr du nom, mais il est en face de Cuisine Sous Vide.

Une farandole de sucre mêlant glace et biscuit, et quelques fruits pour saupoudrer le sweet à la nature, ou juste pour une pincée de couleur. On n’imagine pas de redondance sous le palais lorsque les pupilles se dilatent, écarquillés, nos yeux semblent hésitants, mais commandent à notre bouche de s’en reprendre. Un dessert dont j’ai mangé le nom, et c’est tant mieux. Ne surtout pas mettre entre les mains des enfants.

chineses food

Bonus: Houcaile (Hou Cai Lei Allusions)

Petit stand dans les centres commerciaux (pas dans tous) où l’on vous sert du bubble tea de tous les diables. Divin.

Crédits photo: (en-tête) ScribblingGeek; (1) carnavaldes2rives; (2) asianinspiration; (3) Rick Cruz; (4) Alamy; (5) jonathanvalencia5.

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