Concerts viennois attrape-touristes.

Instrument de musique

Vienne est sans conteste l’un des berceaux de la musique classique et l’on ne saurait venir dans cette ville sans assister à un concert dans un ancien palais, une église ou même à l’opéra. Les vendeurs de billets parés de leur costumes et perruques d’époque sont sympathiques et vendent bien leur produit. C’est alléchant. Nous saisissons l’occasion et prenons illico presto deux billets auprès du Wiener Mozart Koncert. Nous nous réjouissons à l’avance pour cette heure et demie de musique classique au Palais Palffy à venir. Au programme des morceaux choisis de Mozart et de Strauss, accompagnés de chanteurs lyriques, de danseurs et de musiciens en tenue d’époque. Notre choix est arbitraire, car nous ne connaissons pas spécialement l’orchestre, mais nous partons confiants.

Nous avons encore en mémoire les deux concerts auxquels nous avons assisté à Prague, et en gardons un souvenir impérissable. Forts de cette expérience, nous espérons passer une excellente soirée musicale et nous régaler. A l’heure dite, nous nous présentons pour prendre nos places réservées dans ledit palais. Pour être sincère, ce « palais » n’a plus son lustre d’antan et la salle, très quelconque est petite. Les chaises sont moyennement confortables, mais qu’importe le contenant pourvu qu’on ait l’ivresse. Bref, ce n’est pas l’essentiel.  Attendons de voir ou plutôt d’entendre la musique, cela ne saurait tarder.

Place à la musique.

L’orchestre.

Musicien

Les voilà. Les musiciens s’installent derrière leurs chevalets et règlent leurs instruments : 4 violonistes, un clarinettiste et une pianiste. Le premier violon tient lieu de chef d’orchestre. Un signe de sa part et le concert commence. On entre dans le vif du sujet et les morceaux s’enchaînent les uns derrière les autres. « La petite musique de nuit » et « Le beau Danube bleu » incontournables sont bien présents. Pourtant, c’est dérangeant, avant de démarrer les musiciens n’ont même pas été présentés. De même, le « chef d’orchestre » ne dit mot ; juste des signes de tête en direction de sa troupe pour ce spectacle visiblement bien huilé où chacun joue sa partition. Il est sans doute muet, allez savoir !

Alors qu’est-ce qui coince ? Qu’est-ce qui nous dérange ?

Les musiciens.

On vous l’a dit, nous avons tellement vibré d’émotion à Prague avec des musiciens qui se faisaient et nous faisaient plaisir que là, nous ne nous y retrouvons pas. Il manque cruellement de ces petits plus qui font toute la différence. Les musiciens sont complètement figés ; on sent qu’ils sont là par obligation et qu’ils ont visiblement hâte d’en finir et de repartir. Il ne suffit pas de jouer correctement d’un instrument, il faut susciter de l’enthousiasme, de l’émotion, de la chaleur. Il faut communier avec le public qui est, au minimum en droit d’attendre un sourire. Rien, le courant ne passe pas, c’est sans saveur. Il y a un court-circuit quelque part, malgré la bonne exécution des morceaux choisis. Quant aux costumes d’époque, c’est sûr qu’ils datent un peu et sont plutôt défraîchis. Bref, nous sommes frustrés et complètement déçus.

Les danseurs vont-ils faire mieux ?

Quelques pas de deux.

C’est une excellente idée d’avoir des danseurs sur des morceaux de musique classique, cela s’y prête bien. C’est un point du programme qui a motivé notre choix. Nous sommes au 4e rang et pourtant, on ne voit rien et nous ne pouvons donc pas apprécier leur prestation. Si pour la musique, il n’est pas forcément nécessaire de voir les musiciens – que d’ailleurs nous ne voyons pas, hormis le premier violon debout ; pour les danseurs, c’est quand même mieux de profiter des jeux de jambes et de pieds, importants dans la danse classique. Ils évoluent sur une petite estrade légèrement surélevée et l’on aperçoit de temps en temps une tête qui, comme les musiciens, ne sourit pas non plus. Visiblement, les danseurs ne sont pas plus heureux d’être là que leurs comparses.

Aurons-nous plus de chance avec les chanteurs lyriques ?

Sur des airs d’opéra.

Chanteurs

Deux chanteurs (un ténor et une soprano) font leur apparition sur scène. Franchement, ils assurent et envoient du lourd, nous goûtons avec bonheur leur duo où leur joie et leur complicité transpirent dans les textes chantés en italien et en allemand. La jeune femme est non seulement gracieuse et souriante, mais elle nous ravit de sa voix magnifique, tout comme son partenaire qui l’accompagne merveilleusement bien. C’est un beau couple qui fait passer un courant joyeux. Quel excellent moment, beaucoup trop rare et trop court. Le contentement du public est à la hauteur de ses applaudissements. C’est un carton plein pour eux.

Alors, au final ?

Le public n’est pas dupe, le programme joué, il n’y a pas de rappel. C’est une grosse déception pour nous, même si ce concert est exécuté convenablement. La prestation ne vaut pas le prix payé (44 € par personne). Un cd de musique classique écouté dans son salon, bien installé dans un bon fauteuil, c’est beaucoup plus confortable, bien moins cher et bien meilleur avec de bonnes enceintes. Quant au « chef d’orchestre » nous confirmons, il est bien muet, car il n’a pas prononcé une seule parole.

Un conseil : fuyez ce genre de prestation !

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