C’est reparti pour un tour en Inde et plus particulièrement pour deux boucles : une au Zanskar ; et l’autre au Ladakh, toujours à moto. On ne résiste pas à ce nouveau circuit proposant des routes reliant le Zanskar à la vallée de l’Indus, ouvertes au tourisme depuis septembre 2022. On nous promet la « Grande traversée du Zanskar » avec, entre autres, deux jours de pistes techniques et des cols avoisinant les 4800/5000 m d’altitude, voir plus. Le duo est déconseillé, mais nous tentons l’aventure puisque le véhicule d’accompagnement peut prendre en charge Sylvie, si cela s’avère trop difficile ou risqué à deux.
Pourquoi revenir au Ladakh ?
« La transhimalayenne », c’était en 2015 ; du « Kinnaur au Spiti » en 2017 ; puis le Kérala en Inde du Sud en 2019. Déjà 8 années depuis notre premier séjour dans l’Himalaya et notre premier passage au Ladakh. C’est fou comme les années défilent vite et malheureusement, on n’arrête pas l’horloge du temps. Sylvie a maintenant passé le cap des 70 piges (Sniff !) et faire le clown en duo sur les pistes, il faut bien avouer que cela risque de devenir plus compliqué au fil des prochaines années. Pour autant, on n’a pas encore dit notre dernier mot. Là, on est en pleine forme, alors on saute sur l’occasion et on fonce. Non seulement, il nous tarde de retrouver encore une fois nos amis, la dream team d’Himalayan Bikers (Raja, Sanu et Thinley), mais aussi parce qu’on est dingues de l’Himalaya. En passant, petit clin d’œil pour Sanu : « Rappelle-toi, on ne dit pas « Boudhisem », mais « Boudhisme ».
Le Zanskar, c’est où ?
On vous a déjà donné un indice, c’est en Inde. Mais encore ? Située à l’extrême nord du pays, à plus de 4000m d’altitude, cette vallée montagneuse fait partie du Ladakh. C’est aussi le nom d’une rivière qui se jette dans l’Indus en dessinant de magnifiques gorges. Le Zanskar est bien connu des randonneurs pour ses treks difficiles, dans un décor naturel exceptionnel. Des montagnes escarpées, des cols vertigineux, c’est ce que nous allons découvrir.
Le groupe.
6 pilotes et une passagère. Sylvie est la seule femme du groupe pour cette virée. Nous avons donc : Alain (grand baroudeur qui nous régale de ses aventures épiques aux quatre coins du monde et de son expérience en parapente), Karim (toujours le sourire et prêt à rendre service), Patrick (dit « Mémélé », pour grand-père (cette fois, nous ne sommes pas les anciens du groupe). C’est un habitué ; il fait maintenant partie de la « famille ». On l’envie, il restait sur place pour enchaîner un autre circuit avec nos compères. Puis Patrice et Max (deux amis de la région parisienne qui viennent se frotter aux pistes). Et enfin, nous deux. Une belle équipe prête à en découdre avec ces nouvelles routes.
Le meilleur pour les uns, le pire pour les autres.
Le temps est très clément (parfois chaud, même à 5000m d’altitude) et peu de pluie pour ce périple aux multiples facettes. Nous sommes chanceux, puisque le groupe précédent a trouvé la neige, des pistes glissantes et un déluge de grosses pluies. Pour autant, c’est une expérience unique pas facile, mais ô combien gratifiante. Nous sommes comme des explorateurs sur ce nouveau circuit et avons la chance de profiter d’une région encore protégée du tourisme. D’ici quelques années, cela aura sans doute changé. Pour l’instant, le Zanskar nous appartient et nous en profitons pleinement.
Des pistes improbables.
Un démarrage sur les chapeaux roues. On voulait de la piste et on en a plus que de raison : 205 km de roulage le premier jour pour 11 heures passés sur la moto avec 150 km de piste pas très roulantes, 166 km le second jour, là « seulement » 10 heures pour 100 km de piste. Le programme est on ne peut plus fidèle à la réalité ; physique, sportif et éprouvant. Ce n’est pas de tout repos, loin de là. Les pilotes relèvent le défi : de la poussière tant et plus, des travaux, des engins et des routes limites carrossables. Si certains se sentent comme des poissons dans l’eau dans ces conditions de roulage extrêmes et s’en amusent ; d’autres se sentent un peu perdus. Nos amis Parisiens sont quelque peu perturbés par les pistes chaotiques trop nombreuses à leurs goûts et encaissent moyen. Les autres avalent la piste et se jouent des chausse-trappes. Bernard a beaucoup appris des meilleurs ; il s’est senti pousser des ailes et s’en est donné à cœur joie (sur des portions sans Sylvie).
Les chantiers.
Ils poussent comme des champignons sur les routes à peine carrossables et les engins encombrent le passage. Là, les Loulous, ce n’est pas simple du tout. Les pelleteuses sont en pleine activité et la piste est complètement instable après avoir été retournée. Les camions chargés déposent des tas de caillasse. Les pierres, sommairement concassées sont étalées et ne sont pas stabilisées. Les pilotes sont tendus sur ces passages très techniques de plusieurs kilomètres. Descendre un col avoisinant les 5000m d’altitude dans ces conditions, c’est chaud patate. Aussi, Sylvie abandonne-t-elle Bernard à regret, après avoir quand même tenté l’aventure. Inutile de prendre des risques.
Des gués impressionnants à franchir.
Franchement, on ne s’attendait pas à autant d’eau. Cela dit, c’est normal. Tous les sommets sont encore enneigés et dans la journée, le soleil chauffe et la neige fond. CQFD ! Le premier gué à quasiment laissé tous les pilotes sur la berge. Seul Alain franchit l’obstacle, « il faut y aller au mental » dit-il. Le courant est tel qu’il faut pousser et tirer les motos pour atteindre la terre ferme, toute l’équipe est complètement trempée et en bave pour passer les bécanes, une à une.
Pour traverser, plusieurs techniques.
Karim n’hésite pas à se mettre en caleçon, chaussures autour du cou pour affronter l’eau, Patrice et Max montent sur le plateau d’une camionnette, Bernard s’agrippe à l’arrière d’un petit camion sur un support métallique instable qui lâche. Oups ! Il arrive agrippé tant bien que mal, les jambes dans le vide, mais échappe au bain forcé. Une autre fois, Thinley porte Sylvie sur son dos pour qu’elle ne se mouille pas. Pour sûr, les vidéos sont sur tous les réseaux sociaux indiens !
Des paysages uniques.
L’Himalaya est exigeant et demande beaucoup à ceux qui viennent relever le défi et l’affronter. S’il nous livre des paysages époustouflants, la récompense se mérite, et franchement, c’est parfois épuisant. Nous oscillons entre des montagnes escarpées impressionnantes, montées et descentes de cols, des hauts plateaux arides, des lacs et des rivières tumultueuses et même un glacier. Mention spéciale pour une route sur une ligne de crêtes, toute en montagnes russes, un peu gondolée où nous étions comme sur un manège. Les couleurs sont incomparables, des ânes sauvages gambadent en toute liberté et nous sommes quasiment seuls au monde face à telles beautés. On emmagasine des souvenirs jusqu’à « s’en décoller les rétines » (dixit Alain), le Zanskar nous appartient.
Des villages authentiques.
On les adore ces villages typiques nichés en pleine montagne où l’accueil des habitants est touchant. On succombe à ces sourires spontanés et cela fait du bien. Quelques tranches de vie croquées sur le vif comme le boucher devant son étal de viande, la jeune femme qui puise de l’eau ou encore le fermier qui mène sa vache au pré. Ici, tout est paisible.
« More than a ride ».
C’est ce que nous venons chercher ici, avec cette équipe sensationnelle qu’on aime. Cette boucle Zanskar est un vrai bonheur et tient toutes ses promesses. Tout y est : des paysages fantastiques et variés, une population toujours aussi accueillante, des pauses chai dans des décors imprenables, des spécialités locales à ravir nos papilles et des pistes pas faciles qui nous bousculent. Bref, nous nous sommes régalés et sommes, une fois encore, complètement conquis.
Laurent
15 janvier 2024 at 14 h 49 min
Ah, ça doit être incroyable en effet de pouvoir profiter du Zanskar ainsi. Cette région était encore trop peu accessible pour que je m’y rende la dernière fois que je suis allé au Ladhak. Voilà qui donne des idées (mais pas à moto), merci pour la balade depuis de confort de mon siège 😉
Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!
15 janvier 2024 at 17 h 26 min
Le Zanskar est une autre facette du Ladakh que l’on adore et c’est une belle découverte. A coup sûr Laurent, tu te régalerais aussi de découvrir cette région ; il y a de très beaux treks à faire dans ces montagnes magnifiques. L’Himalaya sait nous envoûter et nous te souhaitons d’y retourner, peut-être, dans un proche avenir.
Plumet caroline
29 janvier 2024 at 18 h 28 min
Bonjour,
Vous y étiez à quelle époque? J’aimerais y aller en mars… je me demande si les températures ne sont pas un peu trop froides. Je suis déjà en Inde et pas équipée pour le froid.
Merci!!
Sylvie et Bernard - Viens, on s'arrache!
30 janvier 2024 at 15 h 05 min
Bonjour Caroline, Nous étions au Zanskar fin juin/début juillet 2023. Le groupe qui nous a précédé 15 jours auparavant sur le même circuit a trouvé la neige et la glace. Au mois de mars, les températures sont encore largement négatives. Nous avons passé des cols à plus de 5 000m d’altitude dans la région, en mars, à coup sûr, on ne passe pas. Si possible, il vaut mieux privilégier les mois de juillet et août pour profiter pleinement de cette magnifique contrée et en prendre plein les yeux.