La réponse du Petit Futé!

petit futé

Rectification : la NON-REPONSE du Petit Futé.

Ne soyez pas surpris.

Plus de 6 mois se sont écoulés depuis la parution de notre article « Le Petit Futé est-il un guide de merde ? » On leur a laissé un droit de réponse qui n’a pas été saisi (il reste ouvert), on fait donc le bilan, puisque nous aussi on aime partager nos expériences.

Alors évidemment on n’osait presque pas imaginer la moindre réaction, et on aurait trouvé ça génial qu’elle nous vienne finalement, pour nous donner des explications sur tous les points qu’on a soulevés.

Il y a des tas de raisons à ce silence qu’on prend franchement comme un aveu, c’est une évidence soyons très clairs. On aimerait, on aurait adoré c’est vrai, mais on s’attend difficilement à recevoir la démonstration et le contre-argumentaire de tout notre développement. Que reste-t-il ? Faut-il assumer?

Absolument pas. En premier lieu, ce serait un suicide éditorial. Dire « Oui, on s’est planté, mea culpa » c’est confesser qu’on s’est foutu de la gueule des consommateurs, de ses clients. C’est prendre le risque de s’exposer à des recours, peut-être. Il y a des exemples récents, à une échelle tout autre, mais des cas concrets existent. C’est surtout perdre en crédibilité, en confiance qu’on suscite, en part de marché puisque si moi, Petit Futé, j’avoue que mes guides sont sans la moindre véritable expérience, approximatifs et maladroitement pompés sur le net, il y en a tant d’autres qui le font peut-être mieux (c’est une gageure, un fol espoir). Le consommateur est volatile, volage souvent, ne lui parlons pas trop de fidélité à une marque, surtout quand elle se moque de lui. Et même si on est pris la main dans le sac, faisons comme si personne n’avait rien vu, ça s’oubliera. C’est donc avant toute chose perdre de l’argent, du crédit. Et tu connais l’adage…

En second lieu, c’est notre propre poids, à nous, Viens on s’arrache. On ne pèse rien, on est tout petit, et on ne brasse pas grand-chose à l’air ambiant. Si l’article marche très bien (à notre échelle), c’est une goutte d’eau qui ne fait pas de vague. Pourquoi s’occuper de nous quand il suffit de nous ignorer, pour que le bruit soit si loin qu’on n’a pas même besoin de l’étouffer ? Pourquoi attirer négativement la lumière sur soi? Nous répondre, c’est nous donner de l’importance, nous alimenter, nous nourrir. Or avec tout ce qu’on a écrit, aucune chance, soyons réalistes. Mais tout ça on le savait déjà. On a quand même tenté le coup.

On a tenté le coup par vanité et ironie. On a voulu se faire aussi gros que le bœuf. On s’est fendu de mails déraisonnables, mais pas dénués de sens. Même chose sur les réseaux. On a fait des demandes inimaginables, sauf à se placer dans le camp de ce qui nous semble juste. On l’a fait de manière véhémente parfois, avec un soupçon de sarcasmes je l’avoue, mais courtoise en tout temps, et de manière intelligente, espérons-le. Ceci, de nombreuses fois pendant la moitié d’une année. Peut-être leur fallait-il du temps, bien sûr que non.

Finalement, ce qu’on voulait, c’est tendre la main, c’était nous éclairer sur les méthodes de réalisation d’un guide, répondre à nos accusations et, soyons fous, adopter ce qui semble être la bonne attitude en répondant tout simplement, avoir leur version, à eux. Mais la bonne attitude n’était-ce pas celle de se taire, justement ?

Oui, sûrement, mais évidemment pas pour nous.

On a eu le commentaire d’une autrice d’un de ces guides. On s’est dit quelle aubaine. On y a vu l’occasion d’en apprendre davantage, mais là encore la perche n’a pas été saisie. Un acte manqué, un de plus.

À un moment donné, je me mis en tête d’alerter de consommateur, mais c’est déjà le cas avec l’article que j’ai rédigé. Je voulais aller dans une libraire spécialisée qui fait sa pub dans le Petit Futé, et qui se trouve pas loin de chez mon aventurière. Je voulais les confronter en tant que professionnels à mon article et au City Guide Pékin, qu’on a largement malmené, et pour cause. Je voulais leur avis sur ce que j’ai écrit, je voulais leur poser des tas questions. Du genre « Vous voyez, vous vendez cette merde et vous faites même votre pub dessus. Si demain j’ai besoin d’un guide, serez-vous impartial pour me conseiller ? » « Allez-vous continuer à garnir vos étalages de cet infâme torchon ? » Bref, le registre est presque inépuisable et il y aurait eu largement de quoi se marrer. Pis bon, au final, qu’est-ce que j’en ai à faire de partir en croisade ?

Absolument rien, c’est pas mon taf.

D’un point de vue personnel, on m’a déjà approché pour faire ce genre de chose. Sachant ce que j’ai découvert, aurais-je envie d’associer mon nom, en tant qu‘auteur, à ce type de guide-là précisément, ou à tel ou tel site spécialisé ? La réponse est non, puisque si je suis consciencieux, ça n’est pas le cas de tout le monde. Et je préfère que l’on me juge sur mon travail, plutôt que sur celui des autres.

De manière plus générale, sachez que dans le formulaire online du Petit Futé (mai 2020), lorsque vous posez une question, que vous faites une demande particulière comme particulier ou professionnel, il n’y a pas d’accusé de réception ni formulation de prise en compte de votre demande. Il n’y a donc aucune trace de suivi, ni aucune preuve d’envoi. Nada, rien. C’est pratique, au fond, pour passer à l’as les trublions que nous sommes, ceux qui brassent un peu leur merde et qui viennent la leur mettre sous le nez. Ça n’est jamais très plaisant.

Voilà, on en a fini avec eux.

Crédit Photo: Curieux Voyageurs.

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10 Commentaires

  1. Bruno

    4 juin 2020 at 10 h 51 min

    Qui ne dit mot consent.

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  2. tennessee

    10 juin 2020 at 11 h 49 min

    ç’aurait été marrant d’avoir l’impression de cette fameuse librairie, mais dans le fond, le petit futé pour ce que ça vaut comme guide

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    • Joris

      26 juillet 2020 at 12 h 42 min

      C’est surtout intéressant de voir si le/la libraire le recommande auquel cas ils sont juste là pour faire de la vente et rien d’autre, alors que quand on entre dans une libraire on est là pour du conseil aussi, sinon osef on a qu’à acheter sur amazon ce qui justement tue les librairies
      enfin bon, le petit futé c’est un peu la poubelle des guides touristiques, ils ont tweeté il y a 3j « Et si vous redécouvriez la costa brava? » quand on vient juste de nous dire (Quai d’Orsay et 1er mnistre) que passer ses vacances en Catalogne avec le covid c’est très très déconseillé! Ils reconfinent là-bas! AhAh, ils sont tellement à la rue au Petit Futé, prêts à tout pour vendre du papier! well done les gars, changez rien vous êtes des bons 🙂

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    • Nathan

      7 novembre 2020 at 21 h 12 min

      Faites-vous passer pour un commerçant, qui a été démarché par un commercial, pour l’achat d’un encart pub, et lui demander, confidentiellement en le rassurant le nombre de guides vendus pour l’éditeur de votre choix dans sa librairie.
      Il me semble que l’éditeur dont vous parlez est le seul à vendre de la publicité depuis plus de 40 ans à des adresses recommandées. Aucun voyageur ne marche avec ce procédé. Aucune objectivité globale, même si les établissements sont convenables,, Aucun concurrents ne vend de pub. Ils ont le méritent d’exister grâce à leur contenu rédactionnel, comme tout autre bons ouvrages. Pourquoi donc, cet éditeur traverse les décennies sans se faire épingler par les médias, les commerçants ?
      Le but d’un guide est d’offrir de nouvelles adresses sur le nouveau millésime en création. Non pas de remettre depuis 30 ans le même client avec sa publicité.lui il est mis à jour. Autant partir sans guide, juste avec des cartes et un premier hôtel et se laisser surprendre. Là, c’est le choc bon ou mauvais, mais il y a des sensations et un immense plaisir à être son propre guide. Même si on se trompe et bien c’est un souvenir. Nous avons tous un instinct, qui est encore plus aiguisé lors d’éloignements de son train train. La médiocrité du contenu dont vous parlé et le laxisme vient sûrement du fait que le montant publicitaire généré par une édition rapporte tellement d’argent, que les ventes de guides ne doivent représenter que quelques pigeons et qu’ils s’en foute. Et le pire, c’est que les sommes versées par les commerçants devraient plutôt être versées en prime au personnel, qui est le seul véritable pilier qui s’investi durement et véritablement. Un guide qui recommande des adresses ne peut être crédible en ayant un système commercial de fidélisation d’annonceurs. Ne pas être juge et partie. Le constat est la qualité du contenu, puisque c’est les millions d’euros de pub et pas les ventes de guides. Les avis d’internautes sont aussi une source de questionnement et pour celui qui a le temps, et la malice, il est facile de repérer des bizarreries. Les auteurs sont paraît-il des locaux, mais leur totale objectivité sur les annonceurs semble être difficile et ça se voit. Un restaurateur a eut un avis sur l’internaute et a retrouvé un copier-Coller, même pas malin de l’auteur d’une partie de l’article (date antérieure) , aussi un autre a retrouvé des photos sur sa fiche internet d’un autre établissement. Cela est grave lorsqu’il s’agit d’un restaurant, son cœur de métier est la qualité de ses produits, l’hygiène de l’établissement pour la sécurité des clients. Lorsque l’auteur oriente l’article sur la déco, l’emplacement du lieu, le sourire de la serveuse sans parler de la cuisine et plus précisément sans plat dégusté, c’est très mauvais signe.Si les publicités devaient être supprimées, il est évident que cet éditeur ne tiendrait pas. D’ailleurs il n’est jamais invité sur des émissions sérieuses de voyages, des émissions radios, les journalistes ne sont pas dupes. Ce qui est incompréhensible, ce sont les annonceurs qui ne contrôlent pas le nombre de guides vendus pour l’édition ciblée. Le retour sur investissement est quantifiable pour les camping qui ont une gestion militaire, les hôtels. Les resto sont toujours dans le feu de l’action et ils se font avoir. Vraiment ce serait mieux de remercier leur bon personnel. La plupart des guides qui existent depuis des décennies grâce à leur contenu rédactionnel peuvent être fiers de leur travail.
      En tombant sur votre site par hasard, j’ai eu l’impression d’une rancoeur envers cette entreprise, pourquoi ne demandez-vous pas à Elise Lucet À la prod de Cash investigation de mener l’enquête, et lui confier vos notes de voyages à Pekin, le loup qui cacherait la forêt ? En ces temps dramatiques de pandémie, les restaurateurs sont la cible préférée des guides et le meilleur client, y a qu’à voir le nombre de restaurants en publicité, c’est 70% de pub environ d’un guide. On sait que la publicité est un vrai mensonge, la plupart du temps, c’est du oubli-reportage, donc, on est avisé. Sauf que là, en l’usant vitre Riad-trip, il s’agit d’un guide vendu, qui en plus vend de la Pub à ceux qui veulent bien, qu’ils sont recommandés autant d’années qu’ils payent.
      Et dans tout ça, le tirage, oui le tirage du guide doit-être une sacrée surprise, quel est le chiffre de vente annoncé à l’annonceur ?
      Cette information est très importante pour qu’il puisse calculer son retour sur investissement. A savoir s’il n’y aurait pas de l’abus de confiance, des commerciaux très bienveillants, des cadeaux, des invitations.
      C’est ce que disent des restaurateurs et autres annonceurs rencontrés lors de voyages. Les chiffres de tirages ne sont jamais écrits et des chiffres exorbitants annoncés, bizarre 3 fois plus élevés que la plupart des grands éditeurs. De quoi vraiment passer pour des menteurs. Cela pourrait intéresser le syndicat de la restauration, le ministère du tourisme, et autres labels OT, surtout en ce moment, leur activité est en péril, ils n’ont pas besoin de se faire détrousser.

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      • François

        9 novembre 2020 at 13 h 20 min

        Je trouve votre argumentaire à très pertinent. Je tombe dessus après avoir lu l’article précédent, sur le guide de Pékin qui justement se fait bien épingler, où d’ailleurs pour ma part, je n’ai pas du tout vu de rancœur, mais plutôt du sarcasme, comme dans ce billet-ci. En revanche, je doute très fortement que le restaurateur pékinois paye quoique ce soit pour se retrouver dans le PF. En feuilletant ces guides, on voit davantage d’agences de voyages figurer au titre des annonceurs, comme des cavistes, des libraires, etc… le doute est toutefois permis en France pour se retrouver en recommandation.

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      • Christine

        9 novembre 2020 at 16 h 45 min

        Nous sommes tous nos propres guides et celui qu’on achète est en soi un souvenir que l’on crée. Le plaisir de l’ouvrir, tourner ses pages, s’en inspirer une fois qu’on est là-bas, qu’il nous enchante ou nous déçoive. C’est aussi ça, un guide. C’est un souvenir, un partage d’expérience.
        Je ne suis pas donc pas d’accord avec vous, en partie du moins, et je crois que l’auteur le rappelle bien puisqu’il se place du point de vue du consommateur lorsqu’il parlait de tromperie si je me rappelle bien. Celui qui est lésé c’est avant tout le consommateur, c’est bien le voyageur qui est lésé avec toute sa malice, qu’il prenne le temps, ou qu’il ne l’ait pas pour vérifier chaque chose écrite dans le guide qu’il a acheté.
        Qu’on mente à l’annonceur sur le nombre de vente c’est encore autre chose. Vous donnez des pistes très intéressantes, mais c’est un autre problème, et c’est toujours un problème, c’est là que je vous rejoins.

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      • Maxime

        10 novembre 2020 at 9 h 35 min

        Seuls les pigeons voyageurs seraient coupables d’indigence lorsque les pigeons restaurateurs se verraient déresponsabilisés de ne rien savoir des pratiques frauduleuses d’un guide malhonnête? Seraient-ce les seules victimes? Il y a, ce me semble, un écueil dans le raisonnement. Après tout, il y a 40 ans que tout le monde le sait. Si le guide est devenu si mauvais et que tout le monde est au courant sauf le pigeon voyageur, pourquoi devrions-nous nous morfondre pour le pigeon restaurateur qui, lui, ne le savait pas, et y placarde sa publicité, ou paye pour y être sous-couvert de bons mots pour son excellente table? Vous ouvrez cependant des pistes de réflexion fortes intéressantes, et sur le fond, vous touchez bel et bien quelque chose. Je trouve que ce guide est scandaleux, à tous points de vue, mais je ne crois pas qu’il faille distinguer entre les uns et les autres, ni blâmer le voyageur déçu, berné, trompé, plutôt qu’un autre, et je trouve très bien qu’on le dise et qu’on l’écrive, ce que vous faites aussi: les guides du Petit Futé sont scandaleux.

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      • François

        19 janvier 2021 at 9 h 33 min

        Donc les consommateurs qui achètent ce guide sont des pigeons et/ou des imbéciles pas suffisamment avisés, tandis que les annonceurs sont des victimes escroquées par ce même guide… drôle de vision.
        Espérons seulement qu’avec cette crise de la Covid-19 ce soit le Petit Futé qui finisse plumé, on parlera de karma ou de juste retour des choses, pour un guide que je n’utiliserai même pas pour allumer mon feu de cheminé, ou pour caler une table un peu bancale (ce n’est pas de moi, je le réutilise à bon compte).

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  3. Ichigo

    26 juillet 2020 at 14 h 46 min

    Timing pas opti, un CM dans la sauce qui pointe un lien idée week-end et vacances
    À quand le tweet sur la fin des gestes barrières? Semaine pro?
    Ah bah non, il y a pas de guides à vendre dessus

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  4. Cédric

    26 novembre 2020 at 12 h 17 min

    Ahahah! Je me suis fait avoir par le titre, j’aurais trouvé ça tellement fou qu’on vous réponde. Quelle indignité! 😉

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